Le Pitch - CinémaÉmission du mercredi 30 janvier 2019

France 3
|

Émissions culturelles

1 min 59 s

Tous publicsSous-titré

Disponible jusqu'au 19/01/2038

MINUSCULE 2 de Thomas Szabo et Hélène Giraud Avec les voix de Thierry Frémont et Bruno Salomone Quand tombent les premières neiges dans la vallée, il est urgent de préparer ses réserves pour l’hiver. Hélas, durant l’opération, une petite coccinelle se retrouve piégée dans un carton… à destination des Caraïbes !Une seule solution : reformer l’équipe de choc ! La coccinelle, la fourmi et l’araignée reprennent du service à l’autre bout du monde. Nouveau monde, nouvelles rencontres, nouveaux dangers… Les secours arriveront-ils à temps ? Dès la seconde saison de la série, les créateurs Hélène Giraud et Thomas Szabo voulaient emmener l’univers de « Minuscule » en Guadeloupe : « Concevoir une suite est difficile : les spectateurs doivent retrouver ce qu’ils ont aimé dans le premier film, tout en découvrant de nouvelles choses. Il faut aussi, dès l’écriture, prendre en considération un public novice, qui n’aurait pas vu le premier film. Aller en Guadeloupe nous permettait de tout changer, d’avoir un nouvel environnement, un bestiaire inédit, tout en conservant les grands principes de ‘Minuscule’. » commente Thomas Szabo. « Minuscule 2 » est le seul film français d’envergure de ces dernières années à être totalement réalisé en France. Ce choix de localiser 100% de la fabrication du film dans notre pays est une décision du producteur Futurikon, inspiré par la volonté d’optimiser la qualité du film… C’est cette volonté qui a permis que ce second volet surpasse en qualité le précédent opus (en attendant le prochain et dernier volet de la saga). Et ce jusqu’à la musique du film, qui a été enregistrée par l’Orchestre National d’Île-de-France (ONDIF) dans son tout nouveau studio spécialisé dans les enregistrements de musique de films, et dont « Minuscule » a eu la chance d’être le premier film à bénéficier. « ‘Minuscule – Les Mandibules du bout du monde’ est encore plus musical que le premier film, ce qui n’est pas peu dire ! Il y a plus d’une heure de musique, ce qui est énorme. L’écriture du compositeur Mathieu Lamboley est fouillée, très complexe. Nous parlions souvent de sa composition comme d’une version de ‘Pierre et le Loup’ de Sergei Prokofiev chez les insectes. Concrètement, cela signifie que nous fonctionnons à partir de leitmotivs, que l’on module et articule en fonction des évènements. C’est une musique qui raconte le film, elle n’est pas simplement reléguée au statut d’accompagnement. Nous avons eu cinq semaines consacrées uniquement à l’enregistrement des bruitages, un travail spécialement important ici. La bande-son, qui peut être décalée mais jamais cartoon, permet au film d’être encore plus immersif, mais aussi d’asseoir l’incarnation de nos personnages en images de synthèse » déclare Thomas Szabo. L’humain est beaucoup plus présent dans ce second opus de « Minuscule » : « Nous avions tenté d’effacer au maximum la présence des humains. Quant à la série, nous ne montrions l’humain que de dos, ou nous ne le cadrions que jusqu’à la taille. Et surtout, les personnages humains ne réagissaient jamais aux actions des insectes. À l’inverse, dans ‘Minuscule – Les Mandibules du bout du monde’, ces deux mondes, le majuscule et le minuscule, commencent à être un petit peu plus perméables, ce qui participe à cette volonté de pousser les limites de notre propre univers. Nous avons un peu tordu les règles de ‘Minuscule’, mais en restant raisonnables. Par exemple, les humains ne parlent pas. Ils ne sont que dans l’expression corporelle. Nous avons d’ailleurs choisi les comédiens en fonction de leur timing comique. Il nous fallait des acteurs capables de jouer dans le registre du muet, ce qui est beaucoup plus difficile à faire qu’on ne l’imagine », expliquent les cinéastes Hélène Giraud et Thomas Szabo. Malgré l’apport des technologies numériques, les deux créateurs restent toujours très attachés aux maquettes. « Il faut garder en tête que ‘Minuscule’ est à l’origine un pur projet d’artisans. C’est une série que nous faisions, Thomas et moi, quasiment seuls et avec très peu de moyens. Même si nous avons un budget un peu plus conséquent pour les films, nous ne voulons pas perdre le caractère ‘fait-main’ de la série. Les films doivent rester une version optimisée de ce que nous faisions à l’origine. En outre, je crois profondément que le cerveau reptilien du spectateur sait instinctivement si ce qu’il voit a une existence physique, ou n’est qu’une image de synthèse. C’est aussi pour cette raison que nous aimons tant les maquettes. Par exemple, nous voulions absolument faire l’intérieur du requin en maquette, pour pouvoir travailler les transparences et obtenir tous ces petits accidents, ces micro- collisions avec l’eau qui bouge dans le fond du décor. Nous savions que ce décor ne serait pas totalement réaliste, mais ce côté artisanal confère au film un second degré qu’on adore. Rien n’est plus merveilleux qu’une belle maquette bien filmée » confient les cinéastes. Dans « Minuscule 2 », il y a une impressionnante variété de décors, de l’arbre des coccinelles guadeloupéennes, à la grotte de l’araignée poilue, en passant par la jungle ou la plage. « Pendant plusieurs semaines, nous avons sillonné tout l’archipel guadeloupéen pour tourner au cœur de la forêt, sur des plages sauvages ou dans des lieux très connus des locaux, comme la Cascade aux Écrevisses. Nous sommes retournés filmer dans le Mercantour également, et à l’aéroport de Nice. Mais nous avons aussi énormément de décors construits de toutes pièces, et c’est pour cette raison que la période consacrée au design sur ‘Minuscule – Les Mandibules du bout du monde’ a été bien plus importante que sur le premier film. J’ai travaillé intensément six mois avec quatre peintres conceptuels très talentueux, pour créer tous ces environnements mais aussi les nouveaux personnages » relatent Thomas Szabo et Hélène Giraud. PEARL de Elsa Amiel Avec Julia Föry, Peter Mullan et Arieh Worthalter Léa Pearl s’apprête à concourir pour le prestigieux titre de Miss Heaven. Son entraîneur, Al, espère, grâce à elle, revenir sur le devant de la scène et rien ne pourra les détourner de cet objectif… Mais à quelques heures de la finale, Ben, l’ex-mari Léa débarque avec Joseph, leur enfant, qu’elle n’a pas vu depuis quatre ans. • Premier long-métrage de Elsa Amiel Avec « Pearl », la réalisatrice souhaitait explorer différentes formes de la féminité, l'apparence, la soi-disant faiblesse et la maternité. Elsa Amiel s'était déjà intéressée à la thématique du corps dans son premier court-métrage « Faccia d’Angelo » centré sur un ancien champion de boxe : « Comment vit-on exclusivement par, pour et à travers son corps ? »C'est en découvrant le travail du photographe allemand Martin Schoeller sur des bodybuildeuses américaines relativement âgées que la réalisatrice a choisi de faire de ce milieu le centre du film : « j’étais bouleversée par la vulnérabilité de ces femmes - tout à fait inattendue quand on évoque cette discipline. Avec le bodybuilding, je tombais dans un monde d’apparence et d’abnégation, qui m’attirait par ses paradoxes, un monde d’extrêmes, sans cesse confronté à la limite de l’humain, qui provoque attirance et répulsion ». Durant l'écriture, la cinéaste s'est rendue dans des compétitions, allant à la rencontre de ces athlètes à la fois imposants et vulnérables. La réalisatrice revient sur le casting. « Dès le début de ce projet, nous savions, avec mes producteurs que trouver Léa Pearl serait la chose la plus compliquée. Faire appel à une actrice ? Impossible d’atteindre ce niveau physique à moins d’un entraînement intensif, dont le résultat est irréversible. Il semblait surtout évident que la vérité d’une bodybuildeuse faisait partie du film lui-même, elle est sa raison d’être. J’ai donc longtemps cherché une femme de cette catégorie, qui serait émouvante et partante pour se livrer. J’ai rencontré Julia deux ans avant le début de la préparation. À l’époque elle n’était pas encore dans la catégorie des ‘Women’s Physique’, mais son sourire et notre échange m’avaient marquée. Alors que nous avions écumé l’Europe, les États-Unis et le Canada, j’ai refait un tour des athlètes que j’avais croisées. J’ai recontacté Julia, lui ai parlé du projet dans les (très) grandes lignes et lui ai proposé un essai. J’ai été très impressionnée par son intelligence et sa sensibilité, son ultra féminité aussi. C’était un pari, mais nous l’avons tenu, toutes les deux. Le film devait s’organiser d’abord autour de ses besoins à elle. Autrement dit respecter trois entraînements par jour, soit environ six heures de travail quotidien, le plan de travail s’articulait autour de ces données. Il était évidemment impossible et inhumain de demander à Julia de rester sculpturale pendant toute la durée du tournage, mais certaines séquences demandaient un corps de compétition. Pour cela, Julia s’entraînait d’autant plus intensivement et suivait un régime draconien pour être prête. Il fallait respecter son temps et ce qu’elle était. Parce que Julia Föry incarnait Léa Pearl, et que le film, c’était elle. Peter Mullan (Al) a été le premier choisi, quatre ans avant le tournage. Dès le début de l’écriture, je voulais que ce soit lui, je crois que j’ai toujours eu envie de le filmer. Le côté anglo-saxon me plaisait pour le film, il donnait sa dimension internationale à la compétition. Je l’ai contacté, nous nous sommes rencontrés, je lui ai donné le scénario, il m’a dit oui en une semaine ; et il est resté jusqu’au bout, malgré toutes les difficultés de financement, les nombreuses évolutions du scénario. J’ai vu Arieh Worthalter (Ben) dans des essais qui n’avaient rien à voir avec mon film. Il avait quelque chose de très impulsif et instinctif. Ça m’a plu. Nous nous sommes rencontrés et il est arrivé en Ben, jean trop grand, tee-shirt pourri, casquette, chewing-gum. Il avait l’air d’un adolescent, dans un corps d’adulte, imprévisible, fragile et obstiné : il avait travaillé ! Et puis j’aimais bien que ce soit un type qui débarque et qu’on ne (re)connaisse pas, qu’on ne se dise pas ‘Ah voilà l’acteur…’. Quant à Vidal Arzoni (Joseph), je l’avais auditionné lors de la première vague de casting, un an et demi avant le tournage. Il m’avait beaucoup plu, j’adorais son visage, son côté extra-terrestre, et ce qu’il avait fait m’avait bluffée : il avait préparé une chorégraphie de hip-hop, complètement improbable, et puis toutes ses propositions étaient tellement en décalage avec les enfants que je voyais. Il avait un monde à lui. Le seul problème c’est qu’il avait vraiment dix minutes de concentration et pas plus… Et puis les dates de tournage ont été décalées, on est reparti en casting et j’ai demandé à le revoir. Un an après, il était toujours aussi génial et lui aussi s’était préparé : il avait clairement repensé, travaillé, digéré les séquences qu’on avait essayées lors des premiers essais. Il était très à l’aise avec les situations que je lui proposais. Et puis il avait grandi, pas en taille, mais dans sa tête, il avait mûri, c’était lui. Au tournage, il a vraiment eu un déclic d’acteur. » Avec « l’affaire Weinstein », « MeToo » et « Balancetonporc », le monde et le rapport au féminin a changé. « Et c’est le cas également dans le monde du fitness féminin, sans représenter un progrès cette fois, selon moi. La ‘catégorie bodybuilding’ a été éradiquée sous prétexte qu’elle donnait une mauvaise image de la femme. Donc les femmes, après avoir joui de la liberté de leurs corps, se trouvent une nouvelle fois réduites à ce qu’on attend d’elles : être de jolies poupées aux formes avantageuses. Ce pourquoi la ‘catégorie Bikini’ s’est considérablement développée ces dernières années. On revient aux vieux clichés : les hommes doivent être forts, les femmes doivent être belles. » souligne la cinéaste. Elle a souhaité ainsi que le personnage de « Pearl » soit toujours en dualité : « ce corps sculptural révèle à la fois, un renoncement et une exacerbation de la Femme comme figure toute-puissante, qui se confronterait d’égale à égal aux capacités physiques dévolues à l’homme. Le bodybuilding est un monde asexué, où un nouveau genre semble avoir été inventé, celui de ‘la créature’. Ainsi les contrastes sont saisissants entre ce visage féminin, massif et quelques fois enfantin, et ce corps tout en puissance. Cette constante dualité rend complexe notre rapport au corps du personnage, ce que nous y projetons, ce que nous comprenons, ce que nous ressentons. C’était d’ailleurs l’un des enjeux de la mise en scène : faire accepter ce corps et aller à l’encontre de l’essentialisme, qui consiste à enfermer la femme dans un rôle pré-établi. » L’univers sonore est riche et la musique joue un rôle essentiel dans le film. La réalisatrice explique : « Nous avons cherché une manière de faire exister la présence intérieure des corps. Tous ces sons si intimes sont en réalité très ténus et souvent noyés sous le claquement des machines. La bande-son mélange des bruits organiques (craquement des os, frottement des peaux, ahanements d’effort s’apparentant à des cris de jouissance, éclat des métaux et des machines). Et puis je tenais à jouer sur des rythmes différents, passer du silence à la saturation. Un des éléments les plus difficiles à obtenir était la respiration. Comme tous ces athlètes sont obsédés par le contrôle, ils sont en constante représentation et contractent les muscles, ce qui leur demande un effort magistral, seul un filet de respiration perçait… Il a fallu aller au plus près, recréer, transformer… Pour la musique, j’ai travaillé avec Fred Avril qui a découvert le film fini et s’est attelé à accompagner cet univers. Il a apporté une pulsation qui contribue à décaler le film, à le soutenir dans sa fragilité et sa sensibilité, deux mots qui ne semblent pas évidents quand on parle du bodybuilding. » ** BONUS ** SI BEALE STREET POUVAIT PARLER de Barry Jenkins Avec Stephan James et Kiki Layne Harlem, dans les années 70. Tish et Fonny s'aiment depuis toujours et envisagent de se marier. Alors qu'ils s'apprêtent à avoir un enfant, le jeune homme, victime d'une erreur judiciaire, est arrêté et incarcéré. Avec l'aide de sa famille, Tish s'engage dans un combat acharné pour prouver l'innocence de Fonny et le faire libérer… • Prix de la Meilleure actrice dans un second rôle pour Regina King aux Golden Globes « Si Beale Street pouvait parler » est adapté du roman de James Baldwin, auquel le film est dédié. Il s'agit de l'auteur préféré du réalisateur Barry Jenkins : « Ces livres m’ont permis de mieux comprendre ce qu’était la masculinité, et ce qu’était la masculinité noire. Je n’ai pas eu de révélation grâce à l’un de ses propos en particulier, mais plutôt grâce à la manière dont il s’exprimait et à la qualité des recherches qu’il menait quand il s’intéressait à un sujet. L’héritage qu’il nous a laissé est majeur et inestimable. James Baldwin est un auteur important parce qu’il disait la vérité ». Le réalisateur découvre le livre en 2009-2010 : « Quand je l’ai lu, j’y ai vu un potentiel d’adaptation pour le cinéma – l’histoire d’amour entre Tish et Fonny était d’une grande pureté, d’une grande richesse, d’une grande vitalité. Le livre parle de plusieurs états amoureux et, notamment, de l’amour de deux Noirs dans le quartier de Harlem où Baldwin a grandi. Pour autant, il s’agit aussi, par certains côtés, d’un ouvrage contestataire. En 2013, j’ai compris qu’il fallait que je parte à l’étranger pour écrire l’adaptation sous forme de script. Je tenais à rester d’une grande fidélité au roman et à transposer le sentiment que j’avais ressenti la première fois que je l’avais lu. Je me suis lancé dans cette aventure en me souvenant que Baldwin se livre beaucoup dans cet ouvrage, et qu’il s’agit de l’un des rares romans qu’il ait écrits en adoptant un point de vue féminin. Il cherchait aussi à montrer qu’il n’y a pas qu’une seule façon de dépeindre une famille noire. » Le réalisateur revient sur le casting : « Quand j’écris un scénario, j’ai rarement un acteur en tête pour tel ou tel personnage. J’espère qu’au cours du casting les comédiens pourront m’éclairer sur les personnages. Tish est écrite avec une telle précision que je me disais que je la reconnaîtrais en la voyant. Il y avait chez KiKi un mélange de force et de vulnérabilité, de sagesse et de candeur, que j’avais perçu chez le personnage dans le roman. » KiKi Layne se souvient de comment elle a dû s’approprier son personnage : « Quand j’arrivais sur le plateau, j’essayais tous les jours de ne pas trop penser au fait qu’il s’agissait de mon premier grand rôle. Il fallait que je m’efforce de vivre le tournage au jour le jour, scène par scène, presque moment par moment. Barry m’a suggéré de ne pas réfléchir au nombre de jours que je venais de passer sur le tournage et de me concentrer sur ce qu’il y avait à faire au moment où il m’en parlait. Barry et Stephan m’ont beaucoup aidée et se sont montrés très patients pour m’initier au métier et me laisser suffisamment de marge de manoeuvre pour m’améliorer. Je crois qu’ils avaient sincèrement envie de me voir m’épanouir et progresser. Barry me disait souvent : ‘On ne va surtout pas se stresser’, et c’était ce qu’il faisait. Tous mes partenaires m’ont soutenue et ont accepté le fait que je sois inexpérimentée. C’était un véritable exemple pour moi d’observer les autres acteurs travailler et de leur donner la réplique. » Le réalisateur avait vu Stephan James dans « Selma » et « La couleur de la victoire » mais au départ il ne l’envisageait pas dans le rôle de Fonny : « Et puis, j’ai visionné son audition et je me suis dit qu’il y avait là quelque chose d’intéressant. Il en a enregistré une autre et j’ai alors été convaincu qu’il pouvait camper le personnage.» La productrice Sara Murphy se souvient : « En arrivant sur le plateau, Stephan était imprégné du scénario et du personnage, et faisait preuve de détermination. Ensuite, quand on a vu KiKi avec lui, on s’est dit qu’ils formaient un couple épatant. » Le comédien revient sur la direction d’acteurs : « Barry a su expliquer les personnages aux acteurs. Barry est du genre à vous balancer quelque chose auquel on ne s’attendait pas. J’ai appris à me préparer à toute éventualité car tout peut arriver – comme mon premier jour sur le plateau où j’ai dû jouer une scène qui ne figurait pas du tout dans le scénario. J’ai compris, au regard de ses films, que si on s’implique dans le projet avec lui, qu’on se tient prêt à toute éventualité et qu’on est prêt à s’embarquer dans l’aventure, quelque chose d’unique en résultera. La spontanéité et la capacité à réagir à toute situation suscitent une plus grande authenticité à l’écran. » Pour l'équipe, il était impensable de ne pas tourner à Harlem. Il s'agissait de rendre hommage aussi bien à la ville qu'au texte de James Baldwin. Une partie du tournage s'est déroulée à St. Nicolas Avenue, que Barry Jenkins connaît bien pour avoir longtemps vécu dans le coin, sur la 145ème rue. Le chef-décorateur Mark Friedberg y a déniché un immeuble de type « brownstone » vidé car en pleine rénovation. C'est là qu'a été construit l'appartement. Les clichés de photographes tels que Gordon Parks, Jack Garofalo et Paul Fusco ont permis de restituer l'ambiance des quartiers de la ville à la fin des années 60 et au début des années 70. Les photographies des « Tombs » (prisons new-yorkaises) de 1973-74 signées Bruce Davidson se sont également avérées inestimables. Pour la lumière, Barry Jenkins et le directeur de la photographie James Laxton se sont penchés sur l’oeuvre de Roy DeCarava : « Nous voulions traduire la langue de Baldwin et l’énergie propre à Harlem dans l’écriture visuelle et la photo ».En savoir plus

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Diffusé le 30/01/2019 à 00h04 - Disponible jusqu'au 19/01/2038

MINUSCULE 2 deThomas Szabo et Hélène Giraud


Avec les voix de Thierry Frémont et Bruno Salomone

Quand tombent les premières neiges dans la vallée, il est urgent de préparer ses réserves pour l’hiver. Hélas, durant l’opération, une petite coccinelle se retrouve piégée dans un carton… à destination des Caraïbes !
Une seule solution : reformer l’équipe de choc ! La coccinelle, la fourmi et l’araignée reprennent du service à l’autre bout du monde. Nouveau monde, nouvelles rencontres, nouveaux dangers… Les secours arriveront-ils à temps ?

Dès la seconde saison de la série, les créateurs Hélène Giraud et Thomas Szabo voulaient emmener l’univers de « Minuscule » en Guadeloupe : « Concevoir une suite est difficile : les spectateurs doivent retrouver ce qu’ils ont aimé dans le premier film, tout en découvrant de nouvelles choses. Il faut aussi, dès l’écriture, prendre en considération un public novice, qui n’aurait pas vu le premier film. Aller en Guadeloupe nous permettait de tout changer, d’avoir un nouvel environnement, un bestiaire inédit, tout en conservant les grands principes de ‘Minuscule’. » commente Thomas Szabo.

« Minuscule 2 » est le seul film français d’envergure de ces dernières années à être totalement réalisé en France. Ce choix de localiser 100% de la fabrication du film dans notre pays est une décision du producteur Futurikon, inspiré par la volonté d’optimiser la qualité du film… C’est cette volonté qui a permis que ce second volet surpasse en qualité le précédent opus (en attendant le prochain et dernier volet de la saga). Et ce jusqu’à la musique du film, qui a été enregistrée par l’Orchestre National d’Île-de-France (ONDIF) dans son tout nouveau studio spécialisé dans les enregistrements de musique de films, et dont « Minuscule » a eu la chance d’être le premier film à bénéficier. « ‘Minuscule – Les Mandibules du bout du monde’ est encore plus musical que le premier film, ce qui n’est pas peu dire ! Il y a plus d’une heure de musique, ce qui est énorme. L’écriture du compositeur Mathieu Lamboley est fouillée, très complexe. Nous parlions souvent de sa composition comme d’une version de ‘Pierre et leLoup’ de Sergei Prokofiev chez les insectes. Concrètement, cela signifie que nous fonctionnons à partir de leitmotivs, que l’on module et articule en fonction des évènements. C’est une musique qui raconte le film, elle n’est pas simplement reléguée au statut d’accompagnement. Nous avons eu cinq semaines consacrées uniquement à l’enregistrement des bruitages, un travail spécialement important ici. La bande-son, qui peut être décalée mais jamais cartoon, permet au film d’être encore plus immersif, mais aussi d’asseoir l’incarnation de nos personnages en images de synthèse » déclare Thomas Szabo.

L’humain est beaucoup plus présent dans ce second opus de «Minuscule » : « Nous avions tenté d’effacer au maximum la présence des humains. Quant à la série, nous ne montrions l’humain que de dos, ou nous ne le cadrions que jusqu’à la taille. Et surtout, les personnages humains ne réagissaient jamais aux actions des insectes. À l’inverse, dans ‘Minuscule – Les Mandibules du bout du monde’, ces deux mondes, le majuscule et le minuscule, commencent à être un petit peu plus perméables, ce qui participe à cette volonté de pousser les limites de notre propre univers. Nous avons un peu tordu les règles de ‘Minuscule’, mais en restant raisonnables. Par exemple, les humains ne parlent pas. Ils ne sont que dans l’expression corporelle. Nous avons d’ailleurs choisi les comédiens en fonction de leur timing comique. Il nous fallait des acteurs capables de jouer dans le registre du muet, ce qui est beaucoup plus difficile à faire qu’on ne l’imagine », expliquent les cinéastes Hélène Giraud et Thomas Szabo.

Malgré l’apport des technologies numériques, les deux créateurs restent toujours très attachés aux maquettes. « Il faut garder en tête que ‘Minuscule’ est à l’origine un pur projet d’artisans. C’est une série que nous faisions, Thomas et moi, quasiment seuls et avec très peu de moyens. Même si nous avons un budget un peu plus conséquent pour les films, nous ne voulons pas perdre le caractère ‘fait-main’ de la série. Les films doivent rester une version optimisée de ce que nous faisions à l’origine. En outre, je crois profondément que le cerveau reptilien du spectateur sait instinctivement si ce qu’il voit a une existence physique, ou n’est qu’une image de synthèse. C’est aussi pour cette raison que nous aimons tant les maquettes. Par exemple, nous voulions absolument faire l’intérieur du requin en maquette, pour pouvoir travailler les transparences et obtenir tous ces petits accidents, ces micro- collisions avec l’eau qui bouge dans le fond du décor. Nous savions que ce décor ne serait pas totalement réaliste, mais ce côté artisanal confère au film un second degré qu’on adore. Rien n’est plus merveilleux qu’une belle maquette bien filmée » confient les cinéastes.

Dans « Minuscule 2 », il y a une impressionnante variété de décors, de l’arbre des coccinelles guadeloupéennes, à la grotte de l’araignée poilue, en passant par la jungle ou la plage. « Pendant plusieurs semaines, nous avons sillonné tout l’archipel guadeloupéen pour tourner au cœur de la forêt, sur des plages sauvages ou dans des lieux très connus des locaux, comme la Cascade aux Écrevisses. Nous sommes retournés filmer dans le Mercantour également, et à l’aéroport de Nice. Mais nous avons aussi énormément de décors construits de toutes pièces, et c’est pour cette raison que la période consacrée au design sur ‘Minuscule – Les Mandibules du bout du monde’ a été bien plus importante que sur le premier film. J’ai travaillé intensément six mois avec quatre peintres conceptuels très talentueux, pour créer tous ces environnements mais aussi les nouveaux personnages » relatent Thomas Szabo et Hélène Giraud.

PEARL de Elsa Amiel

Avec Julia Föry, Peter Mullan et Arieh Worthalter

Léa Pearl s’apprête à concourir pour le prestigieux titre de Miss Heaven. Son entraîneur, Al, espère, grâce à elle, revenir sur le devant de la scène et rien ne pourra les détourner de cet objectif… Mais à quelques heures de la finale, Ben, l’ex-mari Léa débarque avec Joseph, leur enfant, qu’elle n’a pas vu depuis quatre ans.

Premier long-métrage de Elsa Amiel

Avec « Pearl », la réalisatrice souhaitait explorer différentes formes de la féminité, l'apparence, la soi-disant faiblesse et la maternité. Elsa Amiel s'était déjà intéressée à la thématique du corps dans son premier court-métrage « Faccia d’Angelo » centré sur un ancien champion de boxe : « Comment vit-on exclusivement par, pour et à travers son corps ? »
C'est en découvrant le travail du photographe allemand Martin Schoeller sur des bodybuildeuses américaines relativement âgées que la réalisatrice a choisi de faire de ce milieu le centre du film : « j’étais bouleversée par la vulnérabilité de ces femmes - tout à fait inattendue quand on évoque cette discipline. Avec le bodybuilding, je tombais dans un monde d’apparence et d’abnégation, qui m’attirait par ses paradoxes, un monde d’extrêmes, sans cesse confronté à la limite de l’humain, qui provoque attirance et répulsion ». Durant l'écriture, la cinéaste s'est rendue dans des compétitions, allant à la rencontre de ces athlètes à la fois imposants et vulnérables.

La réalisatrice revient sur le casting. « Dès le début de ce projet, nous savions, avec mes producteurs que trouver Léa Pearl serait la chose la plus compliquée. Faire appel à une actrice ? Impossible d’atteindre ce niveau physique à moins d’un entraînement intensif, dont le résultat est irréversible. Il semblait surtout évident que la vérité d’une bodybuildeuse faisait partie du film lui-même, elle est sa raison d’être. J’ai donc longtemps cherché une femme de cette catégorie, qui serait émouvante et partante pour se livrer. J’ai rencontré Julia deux ans avant le début de la préparation. À l’époque elle n’était pas encore dans la catégorie des ‘Women’s Physique’, mais son sourire et notre échange m’avaient marquée. Alors que nous avions écumé l’Europe, les États-Unis et le Canada, j’ai refait un tour des athlètes que j’avais croisées. J’ai recontacté Julia, lui ai parlé du projet dans les (très) grandes lignes et lui ai proposé un essai. J’ai été très impressionnée par son intelligence et sa sensibilité, son ultra féminité aussi. C’était un pari, mais nous l’avons tenu, toutes les deux. Le film devait s’organiser d’abord autour de ses besoins à elle. Autrement dit respecter trois entraînements par jour, soit environ six heures de travail quotidien, le plan de travail s’articulait autour de ces données. Il était évidemment impossible et inhumain de demander à Julia de rester sculpturale pendant toute la durée du tournage, mais certaines séquences demandaient un corps de compétition. Pour cela, Julia s’entraînait d’autant plus intensivement et suivait un régime draconien pour être prête. Il fallait respecter son temps et ce qu’elle était. Parce que Julia Föry incarnait Léa Pearl, et que le film, c’était elle.

Peter Mullan (Al) a été le premier choisi, quatre ans avant le tournage. Dès le début de l’écriture, je voulais que ce soit lui, je crois que j’ai toujours eu envie de le filmer. Le côté anglo-saxon me plaisait pour le film, il donnait sa dimension internationale à la compétition. Je l’ai contacté, nous nous sommes rencontrés, je lui ai donné le scénario, il m’a dit oui en une semaine ; et il est resté jusqu’au bout, malgré toutes les difficultés de financement, les nombreuses évolutions du scénario. J’ai vu Arieh Worthalter (Ben) dans des essais qui n’avaient rien à voir avec mon film. Il avait quelque chose de très impulsif et instinctif. Ça m’a plu. Nous nous sommes rencontrés et il est arrivé en Ben, jean trop grand, tee-shirt pourri, casquette, chewing-gum. Il avait l’air d’un adolescent, dans un corps d’adulte, imprévisible, fragile et obstiné : il avait travaillé ! Et puis j’aimais bien que ce soit un type qui débarque et qu’on ne (re)connaisse pas, qu’on ne se dise pas ‘Ah voilà l’acteur…’. Quant à Vidal Arzoni (Joseph), je l’avais auditionné lors de la première vague de casting, un an et demi avant le tournage. Il m’avait beaucoup plu, j’adorais son visage, son côté extra-terrestre, et ce qu’il avait fait m’avait bluffée : il avait préparé une chorégraphie de hip-hop, complètement improbable, et puis toutes ses propositions étaient tellement en décalage avec les enfants que je voyais. Il avait un monde à lui. Le seul problème c’est qu’il avait vraiment dix minutes de concentration et pas plus… Et puis les dates de tournage ont été décalées, on est reparti en casting et j’ai demandé à le revoir. Un an après, il était toujours aussi génial et lui aussi s’était préparé : il avait clairement repensé, travaillé, digéré les séquences qu’on avait essayées lors des premiers essais. Il était très à l’aise avec les situations que je lui proposais. Et puis il avait grandi, pas en taille, mais dans sa tête, il avait mûri, c’était lui. Au tournage, il a vraiment eu un déclic d’acteur. »

Avec « l’affaire Weinstein », « MeToo » et « Balancetonporc », le monde et le rapport au féminin a changé. « Et c’est le cas également dans le monde du fitness féminin, sans représenter un progrès cette fois, selon moi. La ‘catégorie bodybuilding’ a été éradiquée sous prétexte qu’elle donnait une mauvaise image de la femme. Donc les femmes, après avoir joui de la liberté de leurs corps, se trouvent une nouvelle fois réduites à ce qu’on attend d’elles : être de jolies poupées aux formes avantageuses. Ce pourquoi la ‘catégorie Bikini’ s’est considérablement développée ces dernières années. On revient aux vieux clichés : les hommes doivent être forts, les femmes doivent être belles. » souligne la cinéaste.

Elle a souhaité ainsi que le personnage de « Pearl » soit toujours en dualité : « ce corps sculptural révèle à la fois, un renoncement et une exacerbation de la Femme comme figure toute-puissante, qui se confronterait d’égale à égal aux capacités physiques dévolues à l’homme. Le bodybuilding est un monde asexué, où un nouveau genre semble avoir été inventé, celui de ‘la créature’. Ainsi les contrastes sont saisissants entre ce visage féminin, massif et quelques fois enfantin, et ce corps tout en puissance. Cette constante dualité rend complexe notre rapport au corps du personnage, ce que nous y projetons, ce que nous comprenons, ce que nous ressentons. C’était d’ailleurs l’un des enjeux de la mise en scène : faire accepter ce corps et aller à l’encontre de l’essentialisme, qui consiste à enfermer la femme dans un rôle pré-établi. »

L’univers sonore est riche et la musique joue un rôle essentiel dans le film. La réalisatrice explique :

« Nous avons cherché une manière de faire exister la présence intérieure des corps. Tous ces sons si intimes sont en réalité très ténus et souvent noyés sous le claquement des machines. La bande-son mélange des bruits organiques (craquement des os, frottement des peaux, ahanements d’effort s’apparentant à des cris de jouissance, éclat des métaux et des machines). Et puis je tenais à jouer sur des rythmes différents, passer du silence à la saturation. Un des éléments les plus difficiles à obtenir était la respiration. Comme tous ces athlètes sont obsédés par le contrôle, ils sont en constante représentation et contractent les muscles, ce qui leur demande un effort magistral, seul un filet de respiration perçait… Il a fallu aller au plus près, recréer, transformer… Pour la musique, j’ai travaillé avec Fred Avril qui a découvert le film fini et s’est attelé à accompagner cet univers. Il a apporté une pulsation qui contribue à décaler le film, à le soutenir dans sa fragilité et sa sensibilité, deux mots qui ne semblent pas évidents quand on parle du bodybuilding. »

** BONUS **

SI BEALE STREET POUVAIT PARLER de Barry Jenkins

Avec Stephan James et Kiki Layne

Harlem, dans les années 70. Tish et Fonny s'aiment depuis toujours et envisagent de se marier. Alors qu'ils s'apprêtent à avoir un enfant, le jeune homme, victime d'une erreur judiciaire, est arrêté et incarcéré. Avec l'aide de sa famille, Tish s'engage dans un combat acharné pour prouver l'innocence de Fonny et le faire libérer…

Prix de la Meilleure actrice dans un second rôle pour Regina King aux Golden Globes

« Si Beale Street pouvait parler » est adapté du roman de James Baldwin, auquel le film est dédié. Il s'agit de l'auteur préféré du réalisateur Barry Jenkins : « Ces livres m’ont permis de mieux comprendre ce qu’était la masculinité, et ce qu’était la masculinité noire. Je n’ai pas eu de révélation grâce à l’un de ses propos en particulier, mais plutôt grâce à la manière dont il s’exprimait et à la qualité des recherches qu’il menait quand il s’intéressait à un sujet. L’héritage qu’il nous a laissé est majeur et inestimable. James Baldwin est un auteur important parce qu’il disait la vérité ».
Le réalisateur découvre le livre en 2009-2010 : « Quand je l’ai lu, j’y ai vu un potentiel d’adaptation pour le cinéma – l’histoire d’amour entre Tish et Fonny était d’une grande pureté, d’une grande richesse, d’une grande vitalité. Le livre parle de plusieurs états amoureux et, notamment, de l’amour de deux Noirs dans le quartier de Harlem où Baldwin a grandi. Pour autant, il s’agit aussi, par certains côtés, d’un ouvrage contestataire. En 2013, j’ai compris qu’il fallait que je parte à l’étranger pour écrire l’adaptation sous forme de script. Je tenais à rester d’une grande fidélité au roman et à transposer le sentiment que j’avais ressenti la première fois que je l’avais lu. Je me suis lancé dans cette aventure en me souvenant que Baldwin se livre beaucoup dans cet ouvrage, et qu’il s’agit de l’un des rares romans qu’il ait écrits en adoptant un point de vue féminin. Il cherchait aussi à montrer qu’il n’y a pas qu’une seule façon de dépeindre une famille noire. »

Le réalisateur revient sur le casting : « Quand j’écris un scénario, j’ai rarement un acteur en tête pour tel ou tel personnage. J’espère qu’au cours du casting les comédiens pourront m’éclairer sur les personnages. Tish est écrite avec une telle précision que je me disais que je la reconnaîtrais en la voyant. Il y avait chez KiKi un mélange de force et de vulnérabilité, de sagesse et de candeur, que j’avais perçu chez le personnage dans le roman. » KiKi Layne se souvient de comment elle a dû s’approprier son personnage : « Quand j’arrivais sur le plateau, j’essayais tous les jours de ne pas trop penser au fait qu’il s’agissait de mon premier grand rôle. Il fallait que je m’efforce de vivre le tournage au jour le jour, scène par scène, presque moment par moment. Barry m’a suggéré de ne pas réfléchir au nombre de jours que je venais de passer sur le tournage et de me concentrer sur ce qu’il y avait à faire au moment où il m’en parlait. Barry et Stephan m’ont beaucoup aidée et se sont montrés très patients pour m’initier au métier et me laisser suffisamment de marge de manoeuvre pour m’améliorer. Je crois qu’ils avaient sincèrement envie de me voir m’épanouir et progresser. Barry me disait souvent : ‘On ne va surtout pas se stresser’, et c’était ce qu’il faisait. Tous mes partenaires m’ont soutenue et ont accepté le fait que je sois inexpérimentée. C’était un véritable exemple pour moi d’observer les autres acteurs travailler et de leur donner la réplique. »

Le réalisateur avait vu Stephan James dans « Selma » et « La couleur de la victoire » mais au départ il ne l’envisageait pas dans le rôle de Fonny : « Et puis, j’ai visionné son audition et je me suis dit qu’il y avait là quelque chose d’intéressant. Il en a enregistré une autre et j’ai alors été convaincu qu’il pouvait camper le personnage.»

La productrice Sara Murphy se souvient : « En arrivant sur le plateau, Stephan était imprégné du scénario et du personnage, et faisait preuve de détermination. Ensuite, quand on a vu KiKi avec lui, on s’est dit qu’ils formaient un couple épatant. »

Le comédien revient sur la direction d’acteurs : « Barry a su expliquer les personnages aux acteurs. Barry est du genre à vous balancer quelque chose auquel on ne s’attendait pas. J’ai appris à me préparer à toute éventualité car tout peut arriver – comme mon premier jour sur le plateau où j’ai dû jouer une scène qui ne figurait pas du tout dans le scénario. J’ai compris, au regard de ses films, que si on s’implique dans le projet avec lui, qu’on se tient prêt à toute éventualité et qu’on est prêt à s’embarquer dans l’aventure, quelque chose d’unique en résultera. La spontanéité et la capacité à réagir à toute situation suscitent une plus grande authenticité à l’écran. »

Pour l'équipe, il était impensable de ne pas tourner à Harlem. Il s'agissait de rendre hommage aussi bien à la ville qu'au texte de James Baldwin. Une partie du tournage s'est déroulée à St. Nicolas Avenue, que Barry Jenkins connaît bien pour avoir longtemps vécu dans le coin, sur la 145ème rue. Le chef-décorateur Mark Friedberg y a déniché un immeuble de type « brownstone » vidé car en pleine rénovation. C'est là qu'a été construit l'appartement.

Les clichés de photographes tels que Gordon Parks, Jack Garofalo et Paul Fusco ont permis de restituer l'ambiance des quartiers de la ville à la fin des années 60 et au début des années 70. Les photographies des « Tombs » (prisons new-yorkaises) de 1973-74 signées Bruce Davidson se sont également avérées inestimables. Pour la lumière, Barry Jenkins et le directeur de la photographie James Laxton se sont penchés sur l’oeuvre de Roy DeCarava : « Nous voulions traduire la langue de Baldwin et l’énergie propre à Harlem dans l’écriture visuelle et la photo ».