Émission du mercredi 22 mai 2019
Le Pitch - Cinéma- Émissions culturelles
- 1 min 59 s
- tous publics
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LE JEUNE AHMED de Jean-Pierre & Luc Dardenne
Avec Idir Ben Addi, Olivier Bonnaud et Myriem Akheddiou
Le film est présenté en compétition au Festival de Cannes 2019
En Belgique, aujourd’hui, le destin du Jeune Ahmed, 13 ans, pris entre les idéaux de pureté de son imam et les appels de la vie.
En terminant l’écriture de ce scénario, les frères Dardenne se sont rendus compte que d’une certaine manière, ils avaient écrit l’histoire des tentatives infructueuses de divers personnages pour conduire le jeune fanatique Ahmed à renoncer à son « plan ». « Quels que soient ces personnages : Inès sa professeure, sa mère, son frère, sa soeur, son éducateur, le juge, la psychologue du Centre Fermé, son avocat, les propriétaires de la ferme où il est placé, leur fille Louise, aucun ne réussit à entrer en communication avec le noyau dur, mystérieux de ce garçon prêt à tuer sa professeure au nom de ses convictions religieuses », expliquent les cinéastes.
En commençant l’écriture, les frères Dardenne n'imaginaient pas qu'ils étaient en train de donner naissance à un personnage si fermé, capable de leur échapper à ce point, de les laisser sans possibilité de construction dramatique pour le rattraper, le faire sortir de son fanatisme. « Même Youssouf, l’imam de la mosquée intégriste, le séducteur qui a capté l’énergie des idéaux de l’adolescent pour les mettre au service de la pureté et de la haine de l’impureté, même lui, le maître, est surpris par la détermination de son disciple. Et pourtant, pouvait-il en être autrement ? Pouvait-il en être autrement si le fanatisé est si jeune, presque un enfant, et si, de plus, son maître séducteur l’encourage à vénérer un cousin martyr, un mort ? », questionnent les réalisateurs.
Selon les frères Dardenne, « Le Jeune Ahmed » n’est pas un film sur la radicalisation. « On ne va pas parler du Jeune Ahmed aujourd’hui puisque c’est un petit peu ce que nous nous sommes dit avec tous les producteurs et co-producteurs du film mais aussi avec le Festival de Cannes, c’est qu’on n’en parlait pas avant. Donc nous vous dirions que le mieux c’est de venir le voir. C’est l’histoire en tout cas d’un enfant, ça nous pouvons le dire », ont déclaré les metteurs en scène.
SIBYL de Justine Triet
Avec Virginie Efira, Adèle Exarchopoulos et Gaspard Ulliel
Ce film fait l’objet de l’avertissement suivant : « Certaines scènes peuvent être de nature à heurter la sensibilité des jeunes spectateurs »
Le film est présenté en compétition au Festival de Cannes 2019
Sibyl est une romancière reconvertie en psychanalyste. Rattrapée par le désir d'écrire, elle décide de quitter la plupart de ses patients. Alors qu'elle cherche l'inspiration, Margot, une jeune actrice en détresse, la supplie de la recevoir. En plein tournage, elle est enceinte de l'acteur principal… qui est en couple avec la réalisatrice du film. Tandis qu'elle lui expose son dilemme passionnel, Sibyl, fascinée, l’enregistre secrètement. La parole de sa patiente nourrit son roman et la replonge dans le tourbillon de son passé. Quand Margot implore Sibyl de la rejoindre à Stromboli pour la fin du tournage, tout s'accélère à une allure vertigineuse…
Justine Triet s'est inspirée d' « Une autre femme » de Woody Allen, un film qui l'a hantée dès le début de l'écriture : « Etrangement, je n’adore pas ce film, mais son principe narratif me fascine : une femme, cherchant le calme et l’inspiration, se retrouve face à une autre femme qui la plonge dans un vertige abyssal et fait exploser toute sa vie... ». La cinéaste est également allée à la rencontre de psychanalystes qui ont vécu des expériences déstabilisantes avec un patient : « J’’ai rencontré plusieurs psys auxquelles j’ai demandé si elles avaient vécu une expérience déstabilisante avec un patient. Et l’une d’elles m’a révélé avoir vécu la maladie de son père en même temps que celui de sa patiente. Mais son père est mort plus rapidement que celui de sa patiente. Elle avait dû mettre un terme à l’analyse car elle se sentait violentée par l’autre. Ça a nourri l’écriture de mon film. La série ‘En analyse’ également. »
« Sibyl » évoque la question des origines, de comment on tente parfois de les oublier et de les réinventer : « C’est un film sur l’identité, les racines. [...] Il y a l’origine de l’enfant de Sibyl, celle du livre, mais aussi celles de Margot, qui semblent la hanter. Il m’importait que Margot soit issue d’un milieu modeste, qu’elle déteste d’où elle vient et essaye de lutter contre. Elle surgit avec un dilemme qui renvoie Sibyl à son passé. D’une certaine manière, c’est Sibyl en miroir inversé. Sibyl aussi a essayé de se construire contre ses origines, sa mère, l’alcool, et c’est par l’écriture qu’elle a voulu fuir ça, se réinventer. Quand elle se remet à écrire en rencontrant Margot, Sibyl ouvre une brèche qui est à la fois un départ dans le délire fictionnel, mais aussi un vertige sur elle-même, son identité. Elle se retrouve en pleine crise. »
C’est la deuxième fois que Virginie Efira joue sous la direction de Justine Triet. La cinéaste explique son choix de retravailler avec la comédienne : « Avec ce film, j’ai eu l’impression de découvrir d’autres visages de Virginie. Elle comprend tout ce que je cherche, ça va vite. La glace était brisée, j’ai osé tout lui demander et elle m’a fait confiance. Elle s’est totalement abandonnée. Et puis, elle ne se limite pas à la logique première du scénario. Elle est prête à explorer toutes les facettes du personnage, jusque dans ses contradictions. J’ai un plaisir charnel à la filmer. »
Pour interpréter le rôle de Margot, la réalisatrice n’avait pas tout de suite pensée à Adèle Exarchopoulos car elle prévoyait une actrice plus âgée :« Elle est arrivée plus tard dans le projet, elle a passé un casting et elle a été incroyable. Adèle a une puissance dingue, une grâce que j’ai rarement vue, on la regarde. Ce rôle est difficile car ça pourrait n’être que technique (craquer, pleurer, paniquer, etc.). Elle ne ramène rien à la technique, elle se met littéralement dans l’état qu’exige la scène et c’est comme ça qu’elle devient le personnage. »
** BONUS **
LES PLUS BELLES ANNÉES D'UNE VIE de Claude Lelouch
Avec Anouk Aimée et Jean-Louis Trintignant
Le film est présenté hors-compétition au Festival de Cannes 2019
Ils se sont connus voilà bien longtemps. Un homme et une femme, dont l’histoire d’amour fulgurante, inattendue, saisie dans une parenthèse devenue mythique, aura révolutionné notre façon de voir l’amour. Aujourd’hui, l’ancien pilote de course se perd un peu sur les chemins de sa mémoire. Pour l’aider, son fils va retrouver celle que son père n’a pas su garder mais qu’il évoque sans cesse. Anne va revoir Jean-Louis et reprendre leur histoire où ils l’avaient laissée…
« Les Plus belles années d'une vie » est la suite d' « Un homme et une femme » de Claude Lelouch, qui avait remporté la Palme d'or au Festival de Cannes 1966 ainsi que les Oscars du Meilleur film étranger et du Meilleur scénario. Le film raconte l'histoire d'une script-girl inconsolable depuis la mort de son mari cascadeur, qui rencontre à Deauville un coureur automobile dont la femme s'est suicidée par désespoir. Ils s'aiment, se repoussent, se retrouvent et s'aiment encore. Une première suite avait vu le jour en 1986, intitulée « Un homme et une femme : vingt ans déjà ». Le réalisateur se rappelle : « Alors que nous fêtions le 50e anniversaire d’’Un homme et une femme’, j’ai observé Jean-Louis et Anouk qui étaient réunis. Pierre Barouh et Francis Lai étaient encore présents. Tous riaient, s’amusaient. La joie de se retrouver était immense ! C’était comme un rendez-vous inachevé, que l’on avait envie de prolonger indéfiniment. Ce jour-là, j’ai vu tout ce qui les a rendus si uniques et si beaux au fil des années. Je me suis dit qu’il serait formidable de réunir à nouveau Anouk et Jean-Louis, de les retrouver. Comme d’éternels fiancés qui n’auraient pas encore dit leurs derniers mots, et que ces derniers mots pourraient aussi être les premiers. »
Plusieurs événements sont à l'origine des « Plus belles années d'une vie ». D'abord l'image d'une femme et son chien, un matin, il y a plus d'un demi-siècle, au loin sur la plage de Deauville... Une image de la vie qui a permis à Claude Lelouch d'en créer tant d'autres. Le metteur en scène confie : « Il a fallu un film en état de grâce, un film qui ne s'est pas effacé des mémoires. Il m’a fallu un jour traverser Paris au petit matin à toute vitesse pour fabriquer le souvenir d'un rendez-vous. Il m’a fallu tomber, me relever, connaître l’échec et le succès. Il m’a fallu la liberté de n’en faire qu’à ma tête. Il m’a fallu deux visages intemporels, ceux d’Anouk et Jean-Louis, d’un regard sur la vie qui s’appuie sur le parcours de deux êtres, à travers leurs interprètes exceptionnels. ‘Les Plus belles années d'une vie’ puise son authenticité dans une réalité passée dont nous avons la trace. Les images d’hier se combinent à celles d’aujourd’hui dans un aller-retour vivifiant. Grâce à cela, Les Plus belles années d'une vie puise devient universel. Les personnages vivent un nouveau départ et je trouve bouleversant de voir Jean-Louis et Anouk à 52 ans d’intervalle en une seconde ! »