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Le Pitch - CinémaÉmission du mercredi 5 juin 2019
Émissions culturelles
1 min 59 s
Disponible jusqu'au 18/01/2038
L'AUTRE CONTINENT de Romain Cogitore Avec Déborah François et Paul Hamy Maria a 30 ans, elle est impatiente, frondeuse, et experte en néerlandais. Olivier a le même âge, il est lent, timide et parle quatorze langues. Ils se rencontrent à Taïwan. Et puis soudain, la nouvelle foudroyante. C’est leur histoire. Celle de la force incroyable d’un amour. Et celle de ses confins, où tout se met à lâcher. Sauf Maria. Le scénario de « L'Autre Continent » est né de l’histoire d’une jeune femme racontée à Romain Cogitore. Le metteur en scène se rappelle : « Je pensais d’abord qu’elle évoquait la mémoire d’un disparu, tant il y avait de tristesse, d’émotion - et aussi d’amour - dans son récit. Et puis, de rebondissement en rebondissement - souvent incroyables - j’ai peu à peu compris que le garçon dont elle parlait n’était pas mort ; mais que c’était un homme dont elle essayait de se détacher… Au-delà de la figure tragique de Maria, il y avait aussi quelque chose de profondément contradictoire dans cette histoire : celle d’un amour qui a une force prodigieuse, qui va jusqu’à vaincre la mort ; et en même temps qui demeure d’une grande fragilité, qui ne résiste pas à tout. Cette contradiction nous concerne tous et c’est un thème que le cinéma traite peu. » Si Déborah François est arrivée très tôt sur le projet, le casting du comédien masculin a été plus difficile : Romain Cogitore voulait à la fois trouver un acteur qui soit crédible en anglais, capable de jouer les trois ou quatre rôles que comporte le personnage d’Olivier, et qui puisse continuer de toucher le spectateur quand sa maladie devient dégradante. Le réalisateur se rappelle : « Paul Hamy, dont le père est américain, remplissait parfaitement la première condition. Et il avait ce côté enfant-géant, lunaire et un peu fou, susceptible d’infuser de la tendresse, même aux pires moments. Enfin, Déborah et lui matchaient très bien ensemble. C’était capital : on devait absolument croire au couple qu’ils forment. » Le travail sur les langues a constitué un défi. Déborah François, qui est Belge, avait de bonnes bases en hollandais. La comédienne s’est remise à niveau et a dû, comme Paul Hamy, apprendre phonétiquement toutes les parties en chinois. Le réalisateur explique : « Un défi d’autant plus grand pour eux que, coproduction taïwanaise oblige, il n’était pas question que le public taïwanais ne les comprenne pas. Tous les deux ont bossé très dur durant trois mois – maîtriser les quatre tons en mandarin est un véritable enfer. C’est Déborah qui avait le plus de répliques à jouer, et heureusement, Déborah est une machine de guerre. » Dans le film, le réalisateur prend le parti de bousculer les règles du mélodrame. « C’est toujours cette idée de carte postale - de la romance, du mélo - qu’il s’agit de re-questionner, sans pour autant la déchirer. La plupart des films qui mêlent amour et maladie se terminent de deux façons : soit la personne meurt, soit elle est sauvée. Ici, la réponse est différente et c’est ce qui m’intéresse. Olivier ne meurt pas, mais n’est plus du tout l’homme dont Maria était tombée amoureuse. Ce qui arrive à leur couple m’évoque ce qui nous guette peut-être tous, à plus long terme, dans nos propres vies. Comme Olivier et Maria, nous tombons amoureux, et c’est magnifique. Puis la personne change, vieillit, et arrive un moment où l’on peut se demander si on la reconnaît. Au fond, ce que les personnages vivent en deux ou trois ans nous ramène à la question, universelle, qui se présente forcément à un moment d’une relation : faut-il renoncer à cet amour ? Est-il plus sain pour nous de continuer ou de se séparer ? Qui croit encore aujourd’hui à la simplicité de la phrase du conte : 'Ils vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants' ? » PIRANHAS de Claudio Giovannesi Avec Francesco Di Napoli, Ar Tem, Alfredo Turitto et Viviana Aprea Ce film est interdit en salles aux moins de 12 ans Nicola et ses amis ont entre dix et quinze ans. Ils se déplacent à scooter, ils sont armés et fascinés par la criminalité. Ils ne craignent ni la prison ni la mort, seulement de mener une vie ordinaire comme leurs parents. Leurs modèles : les parrains de la Camorra. Leurs valeurs : l’argent et le pouvoir. Leurs règles : fréquenter les bonnes personnes, trafiquer dans les bons endroits, et occuper la place laissée vacante par les anciens mafieux pour conquérir les quartiers de Naples, quel qu’en soit le prix. • Prix du Jury au Festival International du Film Policier de Beaune 2019 • Ours d'Argent - Meilleur scénario à la Berlinale 2019 « Piranhas » est l'adaptation du roman du même nom écrit par Roberto Saviano, déjà auteur du mémorable « Gomorra », déjà porté à l'écran en 2008. Il signe ici le scénario du film accompagné de Claudio Giovannesi et Maurizio Braucci. Le réalisateur revient sur sa note d’intention : « ‘Piranhas’ traite du rapport entre adolescence et criminalité : l'impossibilité de vivre les émotions fondamentales de l'adolescence, comme l'amour et l'amitié, lorsque l'on s'essaie à une vie de gangster. C'est un film sur la fin de l'innocence pour un adolescent de quinze ans et sa bande de copains. En décidant de goûter à la criminalité, Nicola, le personnage principal, va bientôt réaliser qu'il ne peut plus reculer et qu'il va devoir renoncer à son premier amour et à ses amis. Vivre les émotions fondamentales de l'adolescence est impossible quand on est un criminel. C'est un besoin très fort pour le personnage principal, qui lui est désormais interdit. La délinquance n'est pas une vocation pour ces jeunes, mais plutôt la conséquence d'une illégalité ambiante. Toutefois, le film n'adopte pas un point de vue sociologique. On se met à la place de ces jeunes, sans les juger, et on montre comment ils gèrent leurs sentiments d'adolescents, leur expérience de la criminalité et leur soif de pouvoir. La narration de la parabole criminelle est toujours liée au récit de leurs émotions, de leurs histoires d'amitié et d'amour qui, dans ces circonstances, sont vouées à l'échec. Bien qu'ils n'aient que quinze ans, ces adolescents sont confrontés quotidiennement à la mort, qui constitue une possibilité bien réelle. Ils se rêvent en conquérants et choisissent la guerre par inconscience. La soif de pouvoir de ces garçons renferme un paradoxe, lié à la naïveté de leur jeune âge : ils veulent faire régner la terreur pour la bonne cause. Ils rêvent d'un pouvoir juste, d'une Camorra éthique. Les fils tuent les pères, ils prennent leur place, et pour ce faire, ils doivent renoncer à leur enfance, sacrifier leur insouciance, considérer la mort et la prison comme une éventualité. » Claudio Giovannesi explique comment s’est déroulé la préparation et le tournage : « Même s'il est inspiré d'événements récents, le film n'a pas pour vocation de décrire des faits réels. Son objectif n'est pas de reconstituer fidèlement un fait divers survenu dans un quartier précis, ni de brosser un portrait de la délinquance juvénile napolitaine. Naples sert de cadre au récit, mais le thème du film va bien au-delà du lieu de tournage. C'est l'histoire d'une bande de jeunes pris dans l'engrenage de la violence à l'âge de l'innocence, où l'on définit sa conception du bien et du mal. Ce sont là les sujets que j'ai travaillés avec mes jeunes acteurs durant la phase de préparation des personnages et des scènes. Ils désirent ce qu'offre la société de consommation : des vêtements de marque, des montres coûteuses, des motos, une table en boîte de nuit, des bouteilles de champagne. Le besoin urgent d'argent pour se réaliser, la possibilité de s'enrichir illégalement et l'inconscience de ne pas en entrevoir les conséquences. Voici le parcours des personnages : la satisfaction immédiate des désirs, l'euphorie, l'ambition, les délits, l'engrenage de la violence, le point de non-retour, la chute (…) ». Le quartier est un personnage du film, au même titre que les jeunes, avec son marché, sa foule, ses magasins. Les personnages appartiennent au quartier où ils sont nés et où ils ont grandi. Nous avons tourné pendant neuf semaines en respectant la chronologie du film : le premier jour, nous avons tourné le début du film, et le dernier jour, la scène finale. Aucun des jeunes de la bande n'a lu le scénario ou le roman, car ils devaient passer par les mêmes expériences que leurs personnages, jour après jour, du début à la fin. Ils devaient ignorer les conséquences de leurs actes et les vivre : vivre la naissance de leurs liens fraternels, la création d'un groupe, le sens de la guerre, l'illusion de l'ambition, la conquête du pouvoir, les conséquences irréversibles des actes criminels, la perte de l'innocence, l'impossibilité de faire machine arrière et de redevenir des adolescents insouciants, vivre la défaite. » Le travail de casting à Naples pour trouver les jeunes protagonistes du film a duré des mois. « Nous avons rencontré plus de 4 000 garçons âgés de 14 à 18 ans avant de sélectionner les neuf membres du groupe. Le voyage a été long, exténuant et magnifique » déclare Claudio Giovannesi. Pour choisir ses acteurs, le cinéaste applique une formule qui se base sur trois critères fondamentaux : la proximité, le talent et l'apparence physique. La proximité avec le contexte, l'histoire et le caractère des personnages. Un talent d'acteur inné, un visage et un corps capables de restituer de façon spontanée l'innocence et la beauté de l'adolescence. C'est le casting de rue qui a donné les meilleurs résultats. Aucun des jeunes acteurs du film ne s'est présenté spontanément à l'un des castings organisés, et seuls Pasquale Marotta (Agostino) et Alfredo Turitto (Biscottino) ont été trouvés dans leur école. Les autres ont littéralement été pêchés dans leur quotidien, au détour des ruelles et des places de différents quartiers. La rencontre avec Francesco Di Napoli (Nicola, le personnage principal) a été un peu particulière. Un après-midi, en parcourant Traiano, un quartier difficile de la banlieue ouest de Naples, l'équipe du film a fait la connaissance de son groupe d'amis. Francesco n'était pas là, il était de service dans un bar. « J'ai posé mes yeux sur l'écran du téléphone portable d'un de ces jeunes et j'ai remarqué une photo de lui. Le visage de Francesco m'a immédiatement touchée », relate Claudio Giovannesi. Pour le personnage de Nicola, le metteur en scène cherchait un visage gracieux avec un petit air angélique. L'objectif était de faire oublier l'image qu'on se fait du jeune délinquant. « Le visage de Francesco avait cette grâce, et j'ai convaincu ses amis de me donner l'adresse du bar où il travaillait. Je suis allée à sa rencontre, mais évidemment, il ne m'a pas pris au sérieux, et le jour des premières auditions dans nos locaux, il ne s'est pas présenté. Il n'a pas été facile de le convaincre. » ** BONUS ** PARASITE de Bong Joon-Ho Avec Song Kang-ho, Lee Sun-kyun et Cho Yeo-jeong Ce film fait l’objet de l’avertissement suivant : « Certaines scènes peuvent heurter la sensibilité des jeunes spectateurs » Toute la famille de Ki-taek est au chômage, et s’intéresse fortement au train de vie de la richissime famille Park. Un jour, leur fils réussit à se faire recommander pour donner des cours particuliers d’anglais chez les Park. C’est le début d’un engrenage incontrôlable, dont personne ne sortira véritablement indemne… • Palme d’or au Festival de Cannes 2019. Il s'agit de la première Palme d'Or pour un film coréen. Afin de préserver le plus possible le mystère autour de « Parasite », le réalisateur Bong Joon Ho a écrit une lettre à l'attention des journalistes leur demandant de ne rien dévoiler de l'intrigue : « Je vous demande donc de bien vouloir protéger les émotions des spectateurs : Quand vous écrirez une critique du film, je vous prie de bien vouloir éviter de mentionner ce qui va se passer après que le fils et la fille aient commencé à travailler chez les Park, tout comme les bandes annonces s’en sont gardées. Ne rien révéler au-delà de cet arc narratif sera, pour le spectateur et l’équipe qui a rendu ce film possible, une véritable offrande ». Le réalisateur revient sur sa note d’intention : « Pour des personnes issues de milieux différents, cohabiter n’est pas chose facile. C’est d’ailleurs de plus en plus vrai dans un monde où les relations humaines fondées sur les notions de coexistence et de symbiose se délitent, et où chaque classe sociale devient parasitaire pour les autres. Au milieu d’un tel monde, qui pourrait pointer du doigt une famille qui lutte pour sa survie en les affublant du nom de parasites ? Ils n’étaient pas des parasites au départ. Ils sont nos voisins, nos amis et collègues, qui ont été poussés vers le précipice. Représentant des personnes ordinaires qui se retrouvent mêlées à une situation inextricable, le film est : une comédie sans clowns, une tragédie sans méchants, les circonstances vont les conduire à un enchevêtrement de violences et à une chute précipitée dans les escaliers. Vous êtes tous invités à cette tragicomédie impitoyable et cruelle. » Le cinéaste explique la signification du titre de son film « Parasite » : « Au premier abord, tout le monde s’attend avec un titre pareil à un film de monstres ou de science-fiction. Surtout parce que ça établit une forme de connexion, de continuité avec l’un de mes films précédents, ’The host’. Mais comme je l’ai dit, les protagonistes du film sont au départ les membres d’une famille ordinaire. Ce sont des personnes qui aspirent à vivre avec autrui une relation proche de la symbiose, mais cela ne fonctionne pas, ce qui les amène à devenir des parasites. J’ai pensé ‘parasite’ comme une tragicomédie qui dépeint l’humour, l’horreur et la tristesse qui surviennent lorsque vous voulez réunir tout le monde autour d’une même vie prospère, mais que vous vous heurtez ensuite à la réalité. C’est un titre ironique, comme celui de ‘Memories of murder’, qui d’apparence fait référence à des souvenirs plaisants et agréables. Comment quelqu’un pourrait entretenir une forme de nostalgie pour un meurtre ? De la même manière que le film dépeint les souvenirs d’une époque par le biais d’une affaire de meurtres en série, ‘Parasite’ porte également une nuance ironique dans son titre. » Le réalisateur revient sur le casting : « Pour ce film il était important de réunir un casting qui constituerait un ensemble homogène, comme une équipe de football. De ces acteurs devait se dégager au premier regard l’impression de voir une famille, j’y ai donc beaucoup réfléchi. Le premier que j’ai choisi était Song Kang Ho, et quand je tournais ‘Okja’ avec Choi Woo Shik, je me suis dit que ce serait amusant de le voir jouer le film avec Song Kang Ho. Après cela, j’ai pris Park So Dam – dont la ressemblance avec Choi Woo Shik était forte – parce qu’elle avait de grandes compétences en terme de jeu. C’était important pour moi qu’ils se ressemblent pour faire le lien entre les membres de la famille. En ce qui concerne l'actrice Jang Hyae Jin, j'ai aimé la force dont elle faisait preuve dans le film ‘The world of us’ et je l'ai donc choisie pour le rôle de la puissante épouse de Song Kang Ho. Pour la famille Park, je ne voulais pas du cliché parfait de la famille bourgeoise que l’on voit dans les drames coréens à la télévision, j’avais besoin à la place d’acteurs qui renvoient l’image d’une famille candide mais cultivée. J’ai toujours été fasciné par le charme aux multiples facettes de Lee Sun Kyun, d’où le fait que mon choix se soit porté sur lui. Cho Yeo Jeong qui joue la mère s’apparentait pour moi à une mine de diamants d’une profondeur incroyable, dont le potentiel n’avait pas été exploitée à fond, alors je l’ai choisie dans l’espoir d’en révéler ne serait-ce qu’une part. Ce n’est pas un film avec un seul protagoniste, donc la façon dont les acteurs interagissaient était cruciale. A la fin du tournage, j’étais d’ailleurs très reconnaissant du travail que chacun avait accompli pour son rôle. » Bong Joon Ho a voulu décrire les inégalités qui se creusent de plus en plus non seulement dans la société coréenne mais aussi dans le monde entier où le capitalisme règne sans partage. Seul l'emploi permet à différentes classes sociales de se rencontrer : « Dans la société capitaliste d’aujourd’hui, il existe des rangs et des castes qui sont invisibles à l’oeil nu. Nous les tenons éloignés de notre regard en considérant les hiérarchies de classes comme des vestiges du passé, alors qu’il y a encore aujourd’hui des frontières infranchissables entre les classes sociales. Je pense que ce film décrit ce qui arrive lorsque deux classes se frôlent dans cette société de plus en plus polarisée ».En savoir plusDu même programme
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L'AUTRE CONTINENT de Romain Cogitore
Avec Déborah François et Paul HamyMaria a 30 ans, elle est impatiente, frondeuse, et experte en néerlandais. Olivier a le même âge, il est lent, timide et parle quatorze langues. Ils se rencontrent à Taïwan. Et puis soudain, la nouvelle foudroyante. C’est leur histoire. Celle de la force incroyable d’un amour. Et celle de ses confins, où tout se met à lâcher. Sauf Maria.
Le scénario de « L'Autre Continent » est né de l’histoire d’une jeune femme racontée à Romain Cogitore. Le metteur en scène se rappelle : « Je pensais d’abord qu’elle évoquait la mémoire d’un disparu, tant il y avait de tristesse, d’émotion - et aussi d’amour - dans son récit. Et puis, de rebondissement en rebondissement - souvent incroyables - j’ai peu à peu compris que le garçon dont elle parlait n’était pas mort ; mais que c’était un homme dont elle essayait de se détacher… Au-delà de la figure tragique de Maria, il y avait aussi quelque chose de profondément contradictoire dans cette histoire : celle d’un amour qui a une force prodigieuse, qui va jusqu’à vaincre la mort ; et en même temps qui demeure d’une grande fragilité, qui ne résiste pas à tout. Cette contradiction nous concerne tous et c’est un thème que le cinéma traite peu. »
Si Déborah François est arrivée très tôt sur le projet, le casting du comédien masculin a été plus difficile : Romain Cogitore voulait à la fois trouver un acteur qui soit crédible en anglais, capable de jouer les trois ou quatre rôles que comporte le personnage d’Olivier, et qui puisse continuer de toucher le spectateur quand sa maladie devient dégradante. Le réalisateur se rappelle : « Paul Hamy, dont le père est américain, remplissait parfaitement la première condition. Et il avait ce côté enfant-géant, lunaire et un peu fou, susceptible d’infuser de la tendresse, même aux pires moments. Enfin, Déborah et lui matchaient très bien ensemble. C’était capital : on devait absolument croire au couple qu’ils forment. »
Le travail sur les langues a constitué un défi. Déborah François, qui est Belge, avait de bonnes bases en hollandais. La comédienne s’est remise à niveau et a dû, comme Paul Hamy, apprendre phonétiquement toutes les parties en chinois. Le réalisateur explique : « Un défi d’autant plus grand pour eux que, coproduction taïwanaise oblige, il n’était pas question que le public taïwanais ne les comprenne pas. Tous les deux ont bossé très dur durant trois mois – maîtriser les quatre tons en mandarin est un véritable enfer. C’est Déborah qui avait le plus de répliques à jouer, et heureusement, Déborah est une machine de guerre. »
Dans le film, le réalisateur prend le parti de bousculer les règles du mélodrame. « C’est toujours cette idée de carte postale - de la romance, du mélo - qu’il s’agit de re-questionner, sans pour autant la déchirer. La plupart des films qui mêlent amour et maladie se terminent de deux façons : soit la personne meurt, soit elle est sauvée. Ici, la réponse est différente et c’est ce qui m’intéresse. Olivier ne meurt pas, mais n’est plus du tout l’homme dont Maria était tombée amoureuse. Ce qui arrive à leur couple m’évoque ce qui nous guette peut-être tous, à plus long terme, dans nos propres vies. Comme Olivier et Maria, nous tombons amoureux, et c’est magnifique. Puis la personne change, vieillit, et arrive un moment où l’on peut se demander si on la reconnaît. Au fond, ce que les personnages vivent en deux ou trois ans nous ramène à la question, universelle, qui se présente forcément à un moment d’une relation : faut-il renoncer à cet amour ? Est-il plus sain pour nous de continuer ou de se séparer ? Qui croit encore aujourd’hui à la simplicité de la phrase du conte : 'Ils vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants' ? »
PIRANHASde Claudio Giovannesi
Avec Francesco Di Napoli, Ar Tem, Alfredo Turitto et Viviana ApreaCe film est interdit en salles aux moins de 12 ansNicola et ses amis ont entre dix et quinze ans. Ils se déplacent à scooter, ils sont armés et fascinés par la criminalité. Ils ne craignent ni la prison ni la mort, seulement de mener une vie ordinaire comme leurs parents. Leurs modèles : les parrains de la Camorra. Leurs valeurs : l’argent et le pouvoir. Leurs règles : fréquenter les bonnes personnes, trafiquer dans les bons endroits, et occuper la place laissée vacante par les anciens mafieux pour conquérir les quartiers de Naples, quel qu’en soit le prix.
• Prix du Jury au Festival International du Film Policier de Beaune 2019
• Ours d'Argent - Meilleur scénario à la Berlinale 2019
« Piranhas » est l'adaptation du roman du même nom écrit par Roberto Saviano, déjà auteur du mémorable « Gomorra », déjà porté à l'écran en 2008. Il signe ici le scénario du film accompagné de Claudio Giovannesi et Maurizio Braucci.
Le réalisateur revient sur sa note d’intention : « ‘Piranhas’traite du rapport entre adolescence et criminalité : l'impossibilité de vivre les émotions fondamentales de l'adolescence, comme l'amour et l'amitié, lorsque l'on s'essaie à une vie de gangster. C'est un film sur la fin de l'innocence pour un adolescent de quinze ans et sa bande de copains. En décidant de goûter à la criminalité, Nicola, le personnage principal, va bientôt réaliser qu'il ne peut plus reculer et qu'il va devoir renoncer à son premier amour et à ses amis.
Vivre les émotions fondamentales de l'adolescence est impossible quand on est un criminel. C'est un besoin très fort pour le personnage principal, qui lui est désormais interdit. La délinquance n'est pas une vocation pour ces jeunes, mais plutôt la conséquence d'une illégalité ambiante. Toutefois, le film n'adopte pas un point de vue sociologique. On se met à la place de ces jeunes, sans les juger, et on montre comment ils gèrent leurs sentiments d'adolescents, leur expérience de la criminalité et leur soif de pouvoir. La narration de la parabole criminelle est toujours liée au récit de leurs émotions, de leurs histoires d'amitié et d'amour qui, dans ces circonstances, sont vouées à l'échec. Bien qu'ils n'aient que quinze ans, ces adolescents sont confrontés quotidiennement à la mort, qui constitue une possibilité bien réelle. Ils se rêvent en conquérants et choisissent la guerre par inconscience. La soif de pouvoir de ces garçons renferme un paradoxe, lié à la naïveté de leur jeune âge : ils veulent faire régner la terreur pour la bonne cause. Ils rêvent d'un pouvoir juste, d'une Camorra éthique. Les fils tuent les pères, ils prennent leur place, et pour ce faire, ils doivent renoncer à leur enfance, sacrifier leur insouciance, considérer la mort et la prison comme une éventualité. »
Claudio Giovannesi explique comment s’est déroulé la préparation et le tournage : « Même s'il est inspiré d'événements récents, le film n'a pas pour vocation de décrire des faits réels. Son objectif n'est pas de reconstituer fidèlement un fait divers survenu dans un quartier précis, ni de brosser un portrait de la délinquance juvénile napolitaine. Naples sert de cadre au récit, mais le thème du film va bien au-delà du lieu de tournage. C'est l'histoire d'une bande de jeunes pris dans l'engrenage de la violence à l'âge de l'innocence, où l'on définit sa conception du bien et du mal.
Ce sont là les sujets que j'ai travaillés avec mes jeunes acteurs durant la phase de préparation des personnages et des scènes. Ils désirent ce qu'offre la société de consommation : des vêtements de marque, des montres coûteuses, des motos, une table en boîte de nuit, des bouteilles de champagne. Le besoin urgent d'argent pour se réaliser, la possibilité de s'enrichir illégalement et l'inconscience de ne pas en entrevoir les conséquences. Voici le parcours des personnages : la satisfaction immédiate des désirs, l'euphorie, l'ambition, les délits, l'engrenage de la violence, le point de non-retour, la chute (…) ». Le quartier est un personnage du film, au même titre que les jeunes, avec son marché, sa foule, ses magasins. Les personnages appartiennent au quartier où ils sont nés et où ils ont grandi.Nous avons tourné pendant neuf semaines en respectant la chronologie du film : le premier jour, nous avons tourné le début du film, et le dernier jour, la scène finale. Aucun des jeunes de la bande n'a lu le scénario ou le roman, car ils devaient passer par les mêmes expériences que leurs personnages, jour après jour, du début à la fin. Ils devaient ignorer les conséquences de leurs actes et les vivre : vivre la naissance de leurs liens fraternels, la création d'un groupe, le sens de la guerre, l'illusion de l'ambition, la conquête du pouvoir, les conséquences irréversibles des actes criminels, la perte de l'innocence, l'impossibilité de faire machine arrière et de redevenir des adolescents insouciants, vivre la défaite. »
Le travail de casting à Naples pour trouver les jeunes protagonistes du film a duré des mois. « Nous avons rencontré plus de 4 000 garçons âgés de 14 à 18 ans avant de sélectionner les neuf membres du groupe. Le voyage a été long, exténuant et magnifique » déclare Claudio Giovannesi. Pour choisir ses acteurs, le cinéaste applique une formule qui se base sur trois critères fondamentaux : la proximité, le talent et l'apparence physique. La proximité avec le contexte, l'histoire et le caractère des personnages. Un talent d'acteur inné, un visage et un corps capables de restituer de façon spontanée l'innocence et la beauté de l'adolescence. C'est le casting de rue qui a donné les meilleurs résultats. Aucun des jeunes acteurs du film ne s'est présenté spontanément à l'un des castings organisés, et seuls Pasquale Marotta (Agostino) et Alfredo Turitto (Biscottino) ont été trouvés dans leur école. Les autres ont littéralement été pêchés dans leur quotidien, au détour des ruelles et des places de différents quartiers.
La rencontre avec Francesco Di Napoli (Nicola, le personnage principal) a été un peu particulière. Un après-midi, en parcourant Traiano, un quartier difficile de la banlieue ouest de Naples, l'équipe du film a fait la connaissance de son groupe d'amis. Francesco n'était pas là, il était de service dans un bar. « J'ai posé mes yeux sur l'écran du téléphone portable d'un de ces jeunes et j'ai remarqué une photo de lui. Le visage de Francesco m'a immédiatement touchée », relate Claudio Giovannesi. Pour le personnage de Nicola, le metteur en scène cherchait un visage gracieux avec un petit air angélique. L'objectif était de faire oublier l'image qu'on se fait du jeune délinquant. « Le visage de Francesco avait cette grâce, et j'ai convaincu ses amis de me donner l'adresse du bar où il travaillait. Je suis allée à sa rencontre, mais évidemment, il ne m'a pas pris au sérieux, et le jour des premières auditions dans nos locaux, il ne s'est pas présenté. Il n'a pas été facile de le convaincre. »
** BONUS **
PARASITE de Bong Joon-Ho
Avec Song Kang-ho, Lee Sun-kyun et Cho Yeo-jeong
Ce film fait l’objet de l’avertissement suivant : « Certaines scènes peuvent heurter la sensibilité des jeunes spectateurs »Toute la famille de Ki-taek est au chômage, et s’intéresse fortement au train de vie de la richissime famille Park. Un jour, leur fils réussit à se faire recommander pour donner des cours particuliers d’anglais chez les Park. C’est le début d’un engrenage incontrôlable, dont personne ne sortira véritablement indemne…
• Palme d’or au Festival de Cannes 2019. Il s'agit de la première Palme d'Or pour un film coréen.
Afin de préserver le plus possible le mystère autour de « Parasite », le réalisateur Bong Joon Ho a écrit une lettre à l'attention des journalistes leur demandant de ne rien dévoiler de l'intrigue : « Je vous demande donc de bien vouloir protéger les émotions des spectateurs : Quand vous écrirez une critique du film, je vous prie de bien vouloir éviter de mentionner ce qui va se passer après que le fils et la fille aient commencé à travailler chez les Park, tout comme les bandes annonces s’en sont gardées. Ne rien révéler au-delà de cet arc narratif sera, pour le spectateur et l’équipe qui a rendu ce film possible, une véritable offrande ».
Le réalisateur revient sur sa note d’intention : « Pour des personnes issues de milieux différents, cohabiter n’est pas chose facile. C’est d’ailleurs de plus en plus vrai dans un monde où les relations humaines fondées sur les notions de coexistence et de symbiose se délitent, et où chaque classe sociale devient parasitaire pour les autres. Au milieu d’un tel monde, qui pourrait pointer du doigt une famille qui lutte pour sa survie en les affublant du nom de parasites ? Ils n’étaient pas des parasites au départ. Ils sont nos voisins, nos amis et collègues, qui ont été poussés vers le précipice. Représentant des personnes ordinaires qui se retrouvent mêlées à une situation inextricable, le film est : une comédie sans clowns, une tragédie sans méchants, les circonstances vont les conduire à un enchevêtrement de violences et à une chute précipitée dans les escaliers. Vous êtes tous invités à cette tragicomédie impitoyable et cruelle. »
Le cinéaste explique la signification du titre de son film « Parasite »: « Au premier abord, tout le monde s’attend avec un titre pareil à un film de monstres ou de science-fiction. Surtout parce que ça établit une forme de connexion, de continuité avec l’un de mes films précédents, ’The host’. Mais comme je l’ai dit, les protagonistes du film sont au départ les membres d’une famille ordinaire. Ce sont des personnes qui aspirent à vivre avec autrui une relation proche de la symbiose, mais cela ne fonctionne pas, ce qui les amène à devenir des parasites. J’ai pensé ‘parasite’ comme une tragicomédie qui dépeint l’humour, l’horreur et la tristesse qui surviennent lorsque vous voulez réunir tout le monde autour d’une même vie prospère, mais que vous vous heurtez ensuite à la réalité. C’est un titre ironique, comme celui de ‘Memories of murder’, qui d’apparence fait référence à des souvenirs plaisants et agréables. Comment quelqu’un pourrait entretenir une forme de nostalgie pour un meurtre ? De la même manière que le film dépeint les souvenirs d’une époque par le biais d’une affaire de meurtres en série, ‘Parasite’ porte également une nuance ironique dans son titre. »
Le réalisateur revient sur le casting : « Pour ce film il était important de réunir un casting qui constituerait un ensemble homogène, comme une équipe de football. De ces acteurs devait se dégager au premier regard l’impression de voir une famille, j’y ai donc beaucoup réfléchi. Le premier que j’ai choisi était Song Kang Ho, et quand je tournais ‘Okja’ avec Choi Woo Shik, je me suis dit que ce serait amusant de le voir jouer le film avec Song Kang Ho. Après cela, j’ai pris Park So Dam – dont la ressemblance avec Choi Woo Shik était forte – parce qu’elle avait de grandes compétences en terme de jeu. C’était important pour moi qu’ils se ressemblent pour faire le lien entre les membres de la famille. En ce qui concerne l'actrice Jang Hyae Jin, j'ai aimé la force dont elle faisait preuve dans le film ‘The world of us’ et je l'ai donc choisie pour le rôle de la puissante épouse de Song Kang Ho.
Pour la famille Park, je ne voulais pas du cliché parfait de la famille bourgeoise que l’on voit dans les drames coréens à la télévision, j’avais besoin à la place d’acteurs qui renvoient l’image d’une famille candide mais cultivée. J’ai toujours été fasciné par le charme aux multiples facettes de Lee Sun Kyun, d’où le fait que mon choix se soit porté sur lui. Cho Yeo Jeong qui joue la mère s’apparentait pour moi à une mine de diamants d’une profondeur incroyable, dont le potentiel n’avait pas été exploitée à fond, alors je l’ai choisie dans l’espoir d’en révéler ne serait-ce qu’une part. Ce n’est pas un film avec un seul protagoniste, donc la façon dont les acteurs interagissaient était cruciale. A la fin du tournage, j’étais d’ailleurs très reconnaissant du travail que chacun avait accompli pour son rôle. »Bong Joon Ho a voulu décrire les inégalités qui se creusent de plus en plus non seulement dans la société coréenne mais aussi dans le monde entier où le capitalisme règne sans partage. Seul l'emploi permet à différentes classes sociales de se rencontrer : « Dans la société capitaliste d’aujourd’hui, il existe des rangs et des castes qui sont invisibles à l’oeil nu. Nous les tenons éloignés de notre regard en considérant les hiérarchies de classes comme des vestiges du passé, alors qu’il y a encore aujourd’hui des frontières infranchissables entre les classes sociales. Je pense que ce film décrit ce qui arrive lorsque deux classes se frôlent dans cette société de plus en plus polarisée ».