Émission du mercredi 13 mars 2019
Le Pitch - Cinéma- Émissions culturelles
- 1 min 59 s
- tous publics
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REBELLES de Allan Mauduit
Avec Cécile de France, Audrey Lamy et Yolande Moreau
Ce film fait l’objet de l’avertissement suivant : « Certaines scènes sont susceptibles de heurter la sensibilité d’un jeune public »
Sans boulot ni diplôme, Sandra, ex miss Pas-de Calais, revient s'installer chez sa mère à Boulogne-sur-Mer après 15 ans sur la Côte d'Azur. Embauchée à la conserverie locale, elle repousse vigoureusement les avances de son chef et le tue accidentellement. Deux autres filles ont été témoins de la scène. Alors qu'elles s'apprêtent à appeler les secours, les trois ouvrières découvrent un sac plein de billets dans le casier du mort. Une fortune qu'elles décident de se partager. C'est là que leurs ennuis commencent...
• Globes de Cristal au Festival International du Film de Comédie de l’Alpe de d’Huez
Le réalisateur revient sur la genèse du projet : « J’avais envie depuis longtemps de faire un polar doublé d'une comédie avec des personnages de condition populaire. J’avais cherché pendant 7 ans à acquérir les droits d’adaptation d’'Un petit boulot', un roman américain de Iain Levison, dans lequel un type au chômage accepte de tuer des gens en attendant de trouver un meilleur boulot. Mais c'est Michel Blanc qui a récupéré les droits. 'Rebelles' est donc né du renoncement à ce projet. Ça a été un mal pour un bien. »
L'une des caractéristiques du film est d'inscrire la comédie dans le milieu ouvrier, qui est plutôt le terreau des films sociaux. Allan Mauduit explique : « Je trouve que le cinéma français manque de personnages de prolos avec lesquels on se marre. 'La Loi du marché' est un film formidable mais, dans la vie des ouvriers, tout n'est pas source de drame. J'ai aussi été nourri à la littérature anglo-saxonne, aux romans noirs américains, à des univers très populaires, et je dois avouer que la littérature et le cinéma français - par nature beaucoup plus bourgeois - me gonflent un peu parfois. Pour 'Rebelles', je rêvais d'une zone portuaire, de personnages loin des centres-villes proprets et de leurs grands appartements lumineux. De personnages qui se bagarrent pour survivre. »
Le cinéaste revient sur le casting et le jeu du trio de femmes : « Cécile – de France - m'a scié ! Elle est capable de tout jouer. Cécile a un côté glam', même lorsqu'elle incarne une Miss déchue comme Sandra. Son personnage n'a ni règle ni morale. Par effet de contraste, il permet aux deux autres personnages de jouer leur partition dans le registre de la comédie. Je rêvais depuis longtemps d'un personnage comme celui de Marilyn : elle est comme ces Anglaises qui enfilent des fringues improbables pour aller se mettre minables au pub. Avec Audrey Lamy, on a rapidement évoqué cette dimension punk, au sens profond du terme : libre et sans limites. Nadine, c'était le clown blanc, celle qui essaye tant bien que mal de tempérer les deux autres phénomènes. Yolande Moreau a l'intelligence du cœur et la sensibilité qui correspondent parfaitement au personnage de Nadine : c'est une mère de famille, plus ancrée dans la réalité. C'est la première qui, dans la scène du vestiaire où Sandra riposte à son agresseur, estime que ce fric ne va leur apporter que des emmerdes. Elle a raison, même si la beauté du personnage fait qu'elle va, elle aussi, se métamorphoser, s'émanciper tout en donnant un coup de fouet à son couple. Avec Cécile de France, Yolande Moreau et Audrey Lamy, nous nous sommes retrouvés sur la volonté de tout jouer au premier degré. Avec ce scénario, il y avait matière à délirer et à se faire plaisir, mais, dès la première lecture, c'est comme si un accord tacite avait été scellé entre nous : tout serait interprété très sérieusement, la comédie viendrait de là. Il y a de l'ironie dans le scénario mais il ne s'agit ni d'une parodie ni d'une satire. »
MA VIE AVEC JOHN F. DONOVAN de Xavier Dolan
Avec Kit Harington, Jacob Tremblay, Natalie Portman et Susan Sarandon
Dix ans après la mort d’une vedette de la télévision américaine, un jeune acteur se remémore la correspondance jadis entretenue avec cet homme, de même que l’impact que ces lettres ont eu sur leurs vies respectives.
Pour réaliser ce film, Xavier Dolan s’est entouré de Jacob Tierney, son ami, acteur-réalisateur et scénariste canadien. « Je me sentais un peu paniqué à l’idée de rédiger ce scénario tout seul, surtout dans une langue qui n’est pas la mienne. J’avais besoin de quelqu’un pour m’épauler, et le seul qui me semblait correspondre à mes critères, c’était Jacob. Je l’adore en tant qu’artiste ; il est intelligent, cultivé, brillant et impressionnant dans de nombreux domaines. C’est aussi quelqu’un de très drôle et un excellent auteur. Il a écrit pas mal de scénarios que j’ai adorés. »
« Tout le scénario s’inspire d’événements dont j’ai été témoin ou que j’ai imaginés, en m’appuyant sur ce que j’en avais entendu ou que je savais. De plus, comme je suis également réalisateur et acteur, ça a également nourri le processus d’écriture du scénario, explique Dolan, qui précise que l’histoire n’a pas vocation à être autobiographique. Je suis parti du thème du show-business, puis l’histoire a pris une tournure plus intime, à travers l’analyse du quotidien d’un jeune homme qui aspire à la gloire – il veut qu’on se souvienne de lui comme d’un grand acteur, il veut vivre son rêve sans sacrifier sa vie – et le film montre à quel point c’est difficile d’y parvenir à Hollywood. C’est de ça que parle le film – la façon dont la célébrité change votre vie, et la manière dont on gère cette problématique à titre personnel. C’est un film qui porte un regard très intime sur la célébrité. »
« Ma vie avec John F. Donovan » raconte comment les enfants s’approprient les codes qu’on leur inculque, non seulement dans les moments de désespoir ou de solitude, mais aussi quand ils atteignent une certaine maturité psychologique – qui peut aller jusqu’à la folie. Xavier Dolan précise : « Il parle de nos tout premiers fantasmes, qui sont parfois accueillis avec mépris et réduits à néant – ou pas – quand ils sont confrontés au principe de normalité. Il parle de la difficulté d’être soi-même dans un monde de faux-semblants. Il parle de notre volonté désespérée de nous intégrer et de faire entrer les autres dans des petites cases. Il parle du fait qu’on préfère plaire aux autres qu’à soi-même, et qu’on renonce à ses convictions les plus profondes par besoin d’amour et de reconnaissance. Au bout de deux ans de montage, l’ironie de la situation ne m’a pas échappé. Et alors même que je me suis engagé dans une nouvelle aventure, attaché à de nouveaux personnages, dans un tout autre univers et une nouvelle histoire, je suis fier de constater que, contrairement à John F. Donovan, je n’ai pas cédé à la pression du conformisme. Ce film correspond, à tous points de vue, à mes intentions de départ : il aurait plu au gamin que j’étais – et que, à mon avis, je suis encore. »
Le film a une riche distribution. « Je connaissais les films de Xavier, si bien que j’avais une idée de son travail et de ses intentions », raconte Kit Harington qui incarne le personnage éponyme du film, l’acteur fictif John F. Donovan. « J’étais incroyablement fébrile quand j’ai lu le scénario, parce que Dolan avait exprimé l’idée de me rencontrer et, si possible, de travailler avec moi. C’était génial car j’adore ce qu’il fait, mais en lisant le scénario, je me suis également rendu compte que l’histoire était incroyablement originale. Ça ne rentre dans aucune case des genres habituels. C’est une histoire à la fois bizarre, émouvante, hilarante par moments, et vraiment tragique à d’autres. »
Natalie Portman, qui joue la mère de Rupert Turner était elle aussi très heureuse à l’idée de travailler avec Dolan. « Sa jeunesse et sa fraîcheur sont très inhabituelles dans le monde du cinéma. On ne rencontre pas très souvent quelqu’un qui arrive à concrétiser sa propre vision et à donner corps à son monde bien à lui. »
Jacob Tremblay, qui incarne le jeune Rupert Turner, a été séduit à la fois par le rôle et par ses partenaires de jeu rassemblés pour ce projet. « Ce qui me plaît dans le rôle de Rupert, c’est que non seulement je joue avec Natalie Portman, mais aussi que c’est un nouveau personnage, qui ne ressemble à aucun autre. Il est très mûr. »
Ben Schnetzer incarne Rupert Turner âgé de 21 ans. Il raconte qu’il était prêt à jouer n’importe quel rôle que Dolan lui aurait offert, mais qu’il a vraiment apprécié le fait que le dialogue soit aussi important chez son personnage. « Ce scénario est l’undes meilleurs que j’ai lus, tant au niveau de la structure que de l’ambition, la profondeur et la justesse, déclare-t-il. Le cinéma, c’est un moyen d’expression visuel, et dans les tout premiers films, il n’y avait pas de dialogue — c’est ça, les racines du cinéma. Ce n’est pas du théâtre, qui est un art plus littéraire, mais c’est un merveilleux mariage des deux, puisque les mots sont très importants dans ce film. Finalement, le film parle des mots et de leur pouvoir. Pouvoir parler de ça et se perdre dans ces considérations, c’est un vrai bonheur. »
Kathy Bates incarne l’agent de John F. Donovan, Barbara Haggermaker. « Ce qui m’a le plus séduite dans le scénario,c’est que ça me donnait l’impression d’être dans un flipper,et que la boule de flipper, c’était John F. Donovan. Il se fait trimballer d’erreur en erreur : il a commencépar vendre son âme, puis celui qu’il aurait pu être, allant jusqu’à abandonner sa véritable identité, et très certainement son identité sexuelle. Vous vous imaginez faire fi de quelque chose qui définit votre identité même ? C’est ce qui m’a fasciné dans le scénario, de même que ces relations inhabituelles entre individus, comme par exemple ces rapports entre Rupert et John. Cette relation entre un jeune et son mentor est très belle. » explique l’actrice.
Si Dolan est aussi attaché au casting, ou qu’il aime imaginer des comédiens pour certains rôles dès l’écriture, c’est parce qu’il aime les acteurs. « Le travail des comédiens me fascine particulièrement, comme la réalisation. Le reste, c’est de la création et de l’expérimentation artistique. Les costumes, le décor, la lumière, la photo… J’adore tous ces aspects, mais pour moi, le vecteur principal, c’est le jeu. C’est ce que je préfère. Il y a tellement de choses que j’admire chez les acteurs. »
Jessica Chastain était, à l'origine, une des têtes d'affiche de « Ma vie avec John F. Donovan », mais Xavier Dolan a fait le choix de la couper au montage. Dans un message publié son compte Instagram en février 2018, le cinéaste a longuement expliqué les raisons qui l'ont poussé à faire ce choix drastique, notamment à cause du premier montage de son film, qui faisait plus de 4h. « Le personnage de Jessica Chastain a été, après mûre réflexion, coupé du film. Ce fut un choix extrêmement difficile. Cette trame de méchante, même si je l'affectionnais particulièrement et qu'elle était très drôle, s'insérait laborieusement dans le reste de l'histoire, qui finalement se révéla être, davantage qu'une joute entre super-héros et ennemis, un récit sur l'enfance et ses rêves. Je suis déçu que la nature profonde de ce film n'ait pas permis à notre collaboration de voir le jour cette fois-ci ».
De son côté, l'actrice a elle aussi sauté sur son compte Instagram pour rebondir sur le message de Xavier Dolan, en expliquant : « Ne vous inquiétez pas, j'étais au courant avant l'annonce. Tout cela a été fait avec le plus grand respect et amour. Je suis impressionnée par ta résolution à raconter une histoire, à être un artiste à chaque moment. Je t'aime et j'ai déjà hâte d'être à notre prochaine collaboration dans l'art et dans la vie. »
** BONUS **
LA FÊTE DU COURT-MÉTRAGE : du 13 au 10 mars
Cinéphiles ou néophytes, jeunes publics, familles et passionnés : La Fête du court métrage permet à tous de découvrir le court métrage au travers de projections partout en France et à l’international. C’est aussi l’occasion de rencontres, ateliers, masterclass et bien sûr de projections pour aller à la rencontre des publics.
Une programmation spécialement élaborée pour l’occasion permettra à toutes et tous de diffuser de grands films courts, dont les droits sont libérés pour toute la durée de la manifestation.
Au travers de 195 courts métrages regroupés dans 30 programmes, La Fête du court métrage met notamment à l’honneur en 2019 :
• Une carte blanche exclusive de l’Institut Lumière
• Un focus Michel Ocelot
• Nouvelles Vagues
• Jeune Public
• Thématique Mouvement(s)
… et bien d’autres surprises !
À ce jour, La Fête du court métrage c'est :
• plus de 3 300 communes participantes
• 35 villes ambassadrices
• plus de 11 500 séances programmées
• plus de 4 000 lieux participants
• 800 cinémas participants
• 195 films proposés.
La Fête du court métrage est aussi l’occasion de mettre à l’honneur la relève du cinéma français à travers une sélection de réalisatrices et réalisateurs qui représentent l'excellence et la diversité de la création cinématographique au format court.
- Josza Anjembe qui présente Le bleu blanc rouge de mes cheveux
- Aude Gogny-Goubert qui présente Virago
- Félix Imbert qui présente Basses
- Fanny Liatard et Jeremy Trouilh qui présentent Chien bleu
- Jonathan Millet qui présente Et toujours nous marcherons
- Benjamin Nuel qui présente L’île des morts
- Momoko Seto qui présente Planet ∞
- Céline Tricart qui présente The Sun Ladies
- Sarah Van Der Boom qui présente Raymonde ou l’évasion verticale
- Aurélien Vernhes-Lermusiaux qui présente Les vies de Lenny Wilson
- Justine Vuylsteker qui présente Etreintes
- Onur Yagiz qui présente Toprak
- Chabname Zariâb qui présente Au bruit des clochettes