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Le Pitch - CinémaÉmission du mercredi 16 janvier 2019
Émissions culturelles
1 min 58 s
Disponible jusqu'au 19/01/2038
COLETTE de Wash Westmoreland Avec Keira Knightley, Dominic West et Eleanor Tomlinson 1983. Malgré leurs quatorze ans d’écart, Gabrielle Sidonie Colette, jeune fille à l’esprit rebelle, épouse Willy, écrivain aussi égocentrique que séducteur. Grâce à ses relations, elle découvre le milieu artistique parisien qui stimule sa propre créativité. Sachant repérer les talents mieux que quiconque, Willy autorise Colette à écrire – à condition qu’il signe ses romans à sa place. Suite au triomphe de la série des « Claudine », il ne tarde d’ailleurs pas à devenir célèbre. Pourtant, tandis que les infidélités de Willy pèsent sur le couple, Colette souffre de plus en plus de ne pas être reconnue pour son uvre… Depuis près de vingt ans, Colette fascine et inspire Westmoreland. « J’ai longtemps développé des projets et coréalisé des films avec mon partenaire Richard Glatzer. Nous étions coscénaristes, coréalisateurs et compagnons dans la vie. En 1999, Richard s’est mis à lire pas mal d’ouvrages de Colette – ses romans et plusieurs biographies de l’auteur – et il m’a conseillé d’en lire également. Nous avons pris conscience qu’il y avait là un potentiel pour un film formidable, surtout si on s’attachait à son premier mariage. C’était une époque-charnière – les débuts de la modernité. Un véritable tsunami bousculait les rôles traditionnellement attribués aux hommes et aux femmes, les femmes réclamaient davantage d’indépendance dans tous les domaines, tandis que les hommes résistaient de toutes leurs forces. L’union de ces deux personnages hors normes – Colette et Willy – était emblématique de ces changements en profondeur. » Dix-huit ans plus tard, Westmoreland a fini par porter à l’écran son projet le plus ambitieux à ce jour… et le premier long métrage qu’il met en scène seul (son compagnon Richard est décédé des suites de la maladie de Charcot le 10 mars 2015). « Colette’ raconte une histoire extraordinaire qui, à mon sens, était particulièrement actuelle... » affirme la productrice Pamela Koffler. La productrice Elizabeth Karlsen était surtout intéressée par le fait qu’il s’agisse « d’une histoire centrée sur une femme d’une importance incommensurable dans l’histoire de la littérature et de l’émancipation féminines. Elle a bousculé les conventions sociales, le rapport à la sexualité et les rôles traditionnellement dévolus aux hommes et aux femmes. Elle a changé la donne. » Le réalisateur avait Keira Knightley en tête dès le début pour le rôle de Colette Westmoreland. « Elle possède un mélange d’intelligence redoutable, d’humour et d’intuition hors du commun en matière de personnages historiques. En outre, elle est dans la bonne tranche d’âge pour camper une femme de 19 à 34 ans, et elle est crédible sous les traits d’un écrivain. Keira est l’une des rares comédiennes réunissant toutes les qualités qu’on recherchait pour Colette. » Il se souvient de sa première rencontre avec elle via FaceTime. En quelques minutes, il réussit à la convaincre de participer à l'aventure : « Je me suis retrouvé à fixer un écran noir dans ma main, stupéfait, en me répétant que je n’arrivais pas à croire ce qui venait de se passer. Car c’est tellement rare qu’une star de son envergure accepte de s’engager si rapidement… C’est donc un petit miracle qui s’est produit ». La comédienne ne cache pas son enthousiasme : « J’ai trouvé le personnage passionnant et la relation entre elle et Willy, fascinante. Cette histoire dégageait une vérité dans laquelle, en tant que femme qui a vécu des histoires avec des hommes et qui a travaillé avec des hommes, je pouvais vraiment puiser. » L’autre personnage important était Willy. Il fallait engager un comédien qui sache incarner le charme indéniable de Gauthier-Villars, mais aussi ses défauts majeurs. « Susie Figgis, notre directrice de casting, a suggéré le nom de Dominic West, qui se produisait dans Les liaisons dangereuses’, si bien que c’était assez clair de retrouver chez son personnage certaines qualités propres à Willy – un côté tapageur, une grande assurance et son célèbre charme qu’il employait pour masquer ses décisions méprisables. C’était une formidable idée de casting. » En revanche, West n’en est pas aussi convaincu. « La plupart des gens ignorent tout de Willy, mais ceux qui le connaissent savent qu’il avait une célèbre silhouette. Il était chauve, portait la barbe et un haut-de-forme, et il était très gros. Du coup, je ne sais pas pourquoi on a pensé à moi, qui suis svelte, jeune et sportif ! » dit-il en éclatant de rire. Ces deux personnages forment le couple central du film, mais ils vivent à une époque fastueuse dominée par les salons et les salles de concert, et pour trouver les acteurs susceptibles d’y évoluer, Westmoreland a adopté une stratégie audacieuse et progressive. « J’ai engagé un acteur transgenre pour interpréter un personnage cisgenre – Jake Graf dans le rôle de Gaston De Caillavet – et Rebecca Root, comédienne transgenre pour une femme cisgenre [la romancière Rachilde], ce qui ne se fait jamais dans des films d’époque et même assez rarement dans des récits contemporains. J’ai aussi engagé Ray Panthaki, Anglais d’origine asiatique, pour le personnage de Pierre Veber qui était blanc dans la réalité, et Johnny K Palmer, acteur noir, pour camper Paul Heon, une autre figure historique – et blanche. Encore une fois, ce n’est pas courant dans les oeuvres en costumes, même si c’est très fréquent dans l’autre sens ! Je me suis dit qu’à l’époque de Colette, on s’affranchissait des règles et des conventions sociales, et qu’on s’ouvrait au monde. Du coup, le casting du film devait s’en faire l’écho…. Et ça me semblait cohérent. » explique-t-il. Les plans extérieurs ont été tournés à Paris mais la campagne française a été reconstituée dans les régions du Northamptonshire et de l’Oxfordshire. Faute de budget nécessaire pour tourner entièrement à Paris, l'équipe s'est également installée à Budapest o elle a tourné en décors naturels et dans les studios Origo. Le réalisateur explique : « Il se trouve qu’à la fin du XIXe siècle, Budapest s’est délibérément inspiré de Paris. À la fin des années 1890, les architectes ont redessiné la ville sur le modèle parisien, avec notamment l’avenue Andrassy, les Champs-Élysées’ de Budapest. Et en raison des difficultés économiques de la Hongrie, plusieurs sites n’étaient ni rénovés, ni rafraîchis, et c’était un atout majeur. Du coup, on a pu avoir accès à de très nombreux immeubles patriciens d’autrefois dont on s’est servi pour les intérieurs. Il y a même un Moulin Rouge à Budapest ! C’est une copie du Moulin Rouge de Paris, mais en deux fois moins grand. Cependant, il n’a pas été modernisé comme l’original, si bien qu’il correspondait parfaitement à nos besoins ». L’achèvement de « Colette » représente l’aboutissement d’un long périple émotionnel pour Wash Westmoreland. Jamais un projet de film ne lui a autant tenu à coeur, pendant si longtemps. Au fil des années, Glatzer et lui avaient fini par s’identifier aux sujets qu’ils abordaient. « Dès qu’on écrit un personnage dans un scénario, on trouve le moyen de s’attacher à lui. En tant que coscénaristes, c’était intéressant d’envisager le rapport entre Colette et Willy comme une collaboration à l’écriture. Bien sûr, on se chamaillait pour savoir qui de nous deux était Colette et qui était Willy ! Cette question-là n’a jamais été tranchée. » explique-t-il. De toute évidence, Westmoreland est très admiratif de Sidonie-Gabrielle Colette, ajoutant qu’elle est une source d’inspiration dans sa vie personnelle. « C’était une battante. Elle allait toujours de l’avant. Elle a percé et elle est restée fidèle à elle-même sur un plan artistique. C’est aussi ce que je m’efforce de faire. Je peux donc affirmer que j’ai beaucoup appris de Colette au cours de cette aventure. » Il espère que le film sera tout aussi éclairant pour le spectateur : « Le parcours de Colette est un véritable exemple. Je pense que des trajectoires comme la sienne peuvent changer le monde. J’ai le sentiment qu’il y a dans ce film une inspiration très proche du mouvement #metoo. Il s’agit en effet d’une femme qui surmonte les obstacles d’une société répressive et qui affirme sa singularité. Le parallèle est évident. » La productrice Pamela Koffler rajoute « Le combat des êtres sous-représentés et maintenus en état de dépendance pour se faire entendre est un thème majeur. Les femmes ont désormais un peu plus de pouvoir et, à l’heure actuelle, on s’interroge sur la légitimité de ceux qui détiennent le plus de pouvoir. Je crois que ce film en est la plus parfaite illustration, sauf qu’il raconte une histoire qui s’est déroulée il y a un siècle. À mon avis, elle parlera à pas mal de monde. » AYKA de Sergey Dvortsevoy Avec Samal Yeslyamova et Zhipargul Abdilaeva Ce film fait l’objet de l’avertissement suivant : « La tension psychologique permanente qui caractérise ce film peut heurter un jeune public ». Ayka vient d'accoucher. Elle ne peut pas se permettre d'avoir un enfant.Elle n'a pas de travail, trop de dettes à rembourser, même pas une chambre à elle.Mais c'est compter sans la nature, qui reprendra ses droits. Festival de Cannes 2018 : Prix d'interprétation féminine Festival du film de Cottbus : Meilleur film Festival International Tokyo FILMeX : Meilleure actrice Festival International du film de Bergen : Meilleur film Festival International du film d'Antalya : Meilleur film Le réalisateur revient sur sa note d’intention : « Au départ, il y a une simple statistique que j’ai lu dans le journal : En 2010, dans les maternités de Moscou, 248 nouveaux-nés ont été abandonnés par leurs mères, venues du Kirghizstan (une ancienne république soviétique proche de la frontière chinoise)’. Cela m’a interrogé durablement. Comment était-ce possible ? Quelles raisons pouvaient conduire ces mères Kirghizes à abandonner leur enfant dans un pays étranger et le livrer aux hasards du destin ? Qu’est-ce qui pouvait les forcer à commettre un acte aussi peu naturel pour une femme, surtout venant d’une culture aussi intensément construite autour des liens familiaux ? J’ai fini par en conclure que je devais faire un film sur ce sujet. Un film sur une jeune femme Kirghize qui abandonnait son enfant dans une maternité de Moscou, et sur les circonstances qui l’avaient poussée à prendre cette décision. En fait, ce film parle de nous tous. De ce qui arrive lorsque les relations entre les gens et avec leur environnement se détériorent, au point que l’individu lui-même s’abîme moralement. Seules la vie et la nature peuvent forcer un être humain à réévaluer son existence afin de la changer, parfois même contre sa volonté. » ** BONUS ** UNE JEUNESSE DOREE de Eva Ionesco Avec Isabelle Huppert, Melvil Poupaud, Galatea Bellugi et Lukas Ionesco Ce film fait l’objet de l’avertissement suivant : « De nombreuses scènes de sexe et l'usage de stupéfiants sont susceptibles de choquer un jeune public ». Paris 1979, au cur des années Palace. Haut lieu de la nuit o se retrouvent artistes, créatures et personnalités, guidés par une envie de liberté.Rose, une jeune fille de 16 ans issue de la DASS, et son fiancé Michel, 22 ans, jeune peintre désargenté, vivent leur première grande et innocente histoire d’amour.De fêtes en fêtes, ils vivent au jour le jour, au gré des rencontres improbables de la nuit.Lors d’une soirée, Rose et Michel font la connaissance de Lucille et Hubert, de riches oisifs, qui vont les prendre sous leur aile et bousculer leur existence. À la sortie de « My Little Princess », Eva Ionesco parlait d'une trilogie en devenir. « Une jeunesse dorée » peut ainsi être vu comme étant son deuxième volet. Il s'agit d'histoires qui se suivent, mais la réalisatrice précise toutefois qu'elles existent aussi indépendamment les unes des autres : « C’est une autofiction : je pars de la bande du Palace, à laquelle j’appartenais. Je voulais me souvenir de ces années-là, qui m’ont énormément marquée, et qui n’ont pas été tellement racontées. J’avais en tête l’histoire d’une fille qui cherche à s’émanciper de son premier amour de façon violente, parce qu’elle l’a vu commettre une faute à laquelle elle l’a poussé. Elle l’entraîne elle-même à se vendre à une femme riche et plus âgée, qui tombera amoureuse de son talent de peintre. Des gens jeunes qui rencontrent des gens plus âgés, comme un apprentissage, une fable qui, in extremis, devient morale. Il y a une part de pure fiction : Lucille et Hubert, que jouent Isabelle Huppert et Melvil Poupaud, sont des personnages inventés. » Eva Ionesco n'a pas pu tourner son film au Palace. Mais même si cela avait été possible, la cinéaste n'aurait pas voulu y poser sa caméra puisque l'endroit a été redécoré en rose jambon. Elle raconte : « Pour nous, il était noir, rouge et or. Il aurait fallu tout refaire. On a tourné un plan de l’entrée. Les scènes de fête ont été faites en quatre jours – c’est un film à l’arrache’ même s’il n’est pas tourné caméra à l’épaule : deux jours aux Folies Bergère, deux jours au Casino de Paris. Je voulais travailler avec la chef-opératrice Agnès Godard. Les Folies Bergère ressemblent un peu à ce qu’était le Palace, avec un très bel escalier et une atmosphère poétique. J’avais dessiné et story-boardé ces séquences. On nous avait prêté beaucoup de vêtements, mais Molly Ledoux, la directrice de casting, a trouvé plein de figurants prêts à s’habiller pour le film. Des gens de la nuit, il y en a encore... » La réalisatrice revient sur le casting : « Galatea m’a plu dès la première rencontre. Je l’avais trouvée excellente dans Keeper’, de Guillaume Senez. Ensuite, elle a joué dans L’Apparition’, de Xavier Giannoli, o elle a déjà travaillé sur un personnage issu de la DDASS. Elle a 21 ans, un visage assez enfantin, une force assez rock’, une grande capacité à se transformer physiquement. J’ai été son coach pour sa voix, je voulais lui donner un accent plus faubourien, moins d’aujourd’hui. Je lui ai montré des films avec Brigitte Bardot, mais aussi avec Isabelle Corey, qui joue dans Bob, le Flambeur’. On a aussi beaucoup improvisé, à partir de thèmes, comme un schéma de Commedia dell’arte. Ça l’a aidée à trouver sa voix. Il y a eu aussi des improvisations pendant le tournage. Avec toute la troupe, nous avons regardé tous ensemble des centaines d’images de la nuit et de l’époque et lu des articles qui nous ont inspirés. Nous avons aussi dansé et bu ! Isabelle est, même si je n’aime pas ce mot, une icône. J’aime les grandes actrices, et elle en est une. Elle possède la folie – et une oreille ! – qui lui permettent de faire des choses qu’elle seule peut faire. Melvil Poupaud, je lui ai fait rencontrer un ami des Beistegui, on est pas mal sortis ensemble, on a lu… J’aime son élégance, il a quelque chose d’italien. Je lui ai donné le nom d’un peintre du XVIIIe siècle. Je voulais retravailler avec mon fils, Lukas, qui était dans My Little Princess’, et aussi dans un court-métrage, Rosa Mystica’, qu’on avait fait, avec Simon. Il est très différent du personnage de Michel, introverti un peu autiste, qui n’arrive pas à prendre de décisions sans les femmes et préfère continuer à vivre une vie de bohème en compagnie d’une muse. » Eva Ionesco a choisi une bande-son qui résonne des titres de l’époque mais surtout des titres qu’elle écoutait à l’époque : « Dans les appartements et les voitures, c’était plutôt du rock et de la new wave : Little Richard, Wanda Jackson, Vince Taylor, Buddy Holly, Johnny Thunders, Martha Reeves and The Vandellas, Brian Eno, Mathématiques Modernes, qui était le groupe d’Edwige Belmore, Roxy Music, etc. La musique disco et funk, c’était surtout pour danser au Palace, c’était ce que passait le DJ : Hamilton Bohannon, All Hudson, Lipps Inc, Kurtis Blow, Kiss, Amanda Lear, Peaches and Herb, The Buggles, Human League, etc... Mais aussi Yma Sumac, so fifties’ ! Lukas Ionesco, qui est aussi chanteur-compositeur, a fait la chanson des amoureux, Sensation’, un thème récurrent que l’on découvre au début dans la DS, et qui va jusqu’au générique de fin. »En savoir plusDu même programme
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COLETTE de Wash Westmoreland
Avec Keira Knightley, Dominic West et Eleanor Tomlinson

1983. Malgré leurs quatorze ans d’écart, Gabrielle Sidonie Colette, jeune fille à l’esprit rebelle, épouse Willy, écrivain aussi égocentrique que séducteur. Grâce à ses relations, elle découvre le milieu artistique parisien qui stimule sa propre créativité. Sachant repérer les talents mieux que quiconque, Willy autorise Colette à écrire – à condition qu’il signe ses romans à sa place. Suite au triomphe de la série des « Claudine », il ne tarde d’ailleurs pas à devenir célèbre. Pourtant, tandis que les infidélités de Willy pèsent sur le couple, Colette souffre de plus en plus de ne pas être reconnue pour son œuvre…
Depuis près de vingt ans, Colette fascine et inspire Westmoreland. « J’ai longtemps développé des projets et coréalisé des films avec mon partenaire Richard Glatzer. Nous étions coscénaristes, coréalisateurs et compagnons dans la vie. En 1999, Richard s’est mis à lire pas mal d’ouvrages de Colette – ses romans et plusieurs biographies de l’auteur – et il m’a conseillé d’en lire également. Nous avons pris conscience qu’il y avait là un potentiel pour un film formidable, surtout si on s’attachait à son premier mariage. C’était une époque-charnière – les débuts de la modernité. Un véritable tsunami bousculait les rôles traditionnellement attribués aux hommes et aux femmes, les femmes réclamaient davantage d’indépendance dans tous les domaines, tandis que les hommes résistaient de toutes leurs forces. L’union de ces deux personnages hors normes – Colette et Willy – était emblématique de ces changements en profondeur. »
Dix-huit ans plus tard, Westmoreland a fini par porter à l’écran son projet le plus ambitieux à ce jour… et le premier long métrage qu’il met en scène seul (son compagnon Richard est décédé des suites de la maladie de Charcot le 10 mars 2015). « ‘Colette’ raconte une histoire extraordinaire qui, à mon sens, était particulièrement actuelle... » affirme la productrice Pamela Koffler. La productrice Elizabeth Karlsen était surtout intéressée par le fait qu’il s’agisse « d’une histoire centrée sur une femme d’une importance incommensurable dans l’histoire de la littérature et de l’émancipation féminines. Elle a bousculé les conventions sociales, le rapport à la sexualité et les rôles traditionnellement dévolus aux hommes et aux femmes. Elle a changé la donne. »
Le réalisateur avait Keira Knightley en tête dès le début pour le rôle de Colette Westmoreland. « Elle possède un mélange d’intelligence redoutable, d’humour et d’intuition hors du commun en matière de personnages historiques. En outre, elle est dans la bonne tranche d’âge pour camper une femme de 19 à 34 ans, et elle est crédible sous les traits d’un écrivain. Keira est l’une des rares comédiennes réunissant toutes les qualités qu’on recherchait pour Colette. »
Il se souvient de sa première rencontre avec elle via FaceTime. En quelques minutes, il réussit à la convaincre de participer à l'aventure : « Je me suis retrouvé à fixer un écran noir dans ma main, stupéfait, en me répétant que je n’arrivais pas à croire ce qui venait de se passer. Car c’est tellement rare qu’une star de son envergure accepte de s’engager si rapidement… C’est donc un petit miracle qui s’est produit ».
La comédienne ne cache pas son enthousiasme : « J’ai trouvé le personnage passionnant et la relation entre elle et Willy, fascinante. Cette histoire dégageait une vérité dans laquelle, en tant que femme qui a vécu des histoires avec des hommes et qui a travaillé avec des hommes, je pouvais vraiment puiser. »
L’autre personnage important était Willy. Il fallait engager un comédien qui sache incarner le charme indéniable de Gauthier-Villars, mais aussi ses défauts majeurs. « Susie Figgis, notre directrice de casting, a suggéré le nom de Dominic West, qui se produisait dans ‘Les liaisons dangereuses’, si bien que c’était assez clair de retrouver chez son personnage certaines qualités propres à Willy – un côté tapageur, une grande assurance et son célèbre charme qu’il employait pour masquer ses décisions méprisables. C’était une formidable idée de casting. »
En revanche, West n’en est pas aussi convaincu. « La plupart des gens ignorent tout de Willy, mais ceux qui le connaissent savent qu’il avait une célèbre silhouette. Il était chauve, portait la barbe et un haut-de-forme, et il était très gros. Du coup, je ne sais pas pourquoi on a pensé à moi, qui suis svelte, jeune et sportif ! » dit-il en éclatant de rire.
Ces deux personnages forment le couple central du film, mais ils vivent à une époque fastueuse dominée par les salons et les salles de concert, et pour trouver les acteurs susceptibles d’y évoluer, Westmoreland a adopté une stratégie audacieuse et progressive. « J’ai engagé un acteur transgenre pour interpréter un personnage cisgenre – Jake Graf dans le rôle de Gaston De Caillavet – et Rebecca Root, comédienne transgenre pour une femme cisgenre [la romancière Rachilde], ce qui ne se fait jamais dans des films d’époque et même assez rarement dans des récits contemporains. J’ai aussi engagé Ray Panthaki, Anglais d’origine asiatique, pour le personnage de Pierre Veber qui était blanc dans la réalité, et Johnny K Palmer, acteur noir, pour camper Paul Heon, une autre figure historique – et blanche. Encore une fois, ce n’est pas courant dans les oeuvres en costumes, même si c’est très fréquent dans l’autre sens ! Je me suis dit qu’à l’époque de Colette, on s’affranchissait des règles et des conventions sociales, et qu’on s’ouvrait au monde. Du coup, le casting du film devait s’en faire l’écho…. Et ça me semblait cohérent. » explique-t-il.
Les plans extérieurs ont été tournés à Paris mais la campagne française a été reconstituée dans les régions du Northamptonshire et de l’Oxfordshire. Faute de budget nécessaire pour tourner entièrement à Paris, l'équipe s'est également installée à Budapest où elle a tourné en décors naturels et dans les studios Origo. Le réalisateur explique : « Il se trouve qu’à la fin du XIXe siècle, Budapest s’est délibérément inspiré de Paris. À la fin des années 1890, les architectes ont redessiné la ville sur le modèle parisien, avec notamment l’avenue Andrassy, les ‘Champs-Élysées’ de Budapest. Et en raison des difficultés économiques de la Hongrie, plusieurs sites n’étaient ni rénovés, ni rafraîchis, et c’était un atout majeur. Du coup, on a pu avoir accès à de très nombreux immeubles patriciens d’autrefois dont on s’est servi pour les intérieurs. Il y a même un Moulin Rouge à Budapest ! C’est une copie du Moulin Rouge de Paris, mais en deux fois moins grand. Cependant, il n’a pas été modernisé comme l’original, si bien qu’il correspondait parfaitement à nos besoins ».
L’achèvement de « Colette » représente l’aboutissement d’un long périple émotionnel pour Wash Westmoreland. Jamais un projet de film ne lui a autant tenu à coeur, pendant si longtemps. Au fil des années, Glatzer et lui avaient fini par s’identifier aux sujets qu’ils abordaient. « Dès qu’on écrit un personnage dans un scénario, on trouve le moyen de s’attacher à lui. En tant que coscénaristes, c’était intéressant d’envisager le rapport entre Colette et Willy comme une collaboration à l’écriture. Bien sûr, on se chamaillait pour savoir qui de nous deux était Colette et qui était Willy ! Cette question-là n’a jamais été tranchée. » explique-t-il. De toute évidence, Westmoreland est très admiratif de Sidonie-Gabrielle Colette, ajoutant qu’elle est une source d’inspiration dans sa vie personnelle.
« C’était une battante. Elle allait toujours de l’avant. Elle a percé et elle est restée fidèle à elle-même sur un plan artistique. C’est aussi ce que je m’efforce de faire. Je peux donc affirmer que j’ai beaucoup appris de Colette au cours de cette aventure. » Il espère que le film sera tout aussi éclairant pour le spectateur : « Le parcours de Colette est un véritable exemple. Je pense que des trajectoires comme la sienne peuvent changer le monde. J’ai le sentiment qu’il y a dans ce film une inspiration très proche du mouvement #metoo. Il s’agit en effet d’une femme qui surmonte les obstacles d’une société répressive et qui affirme sa singularité. Le parallèle est évident. »
La productrice Pamela Koffler rajoute « Le combat des êtres sous-représentés et maintenus en état de dépendance pour se faire entendre est un thème majeur. Les femmes ont désormais un peu plus de pouvoir et, à l’heure actuelle, on s’interroge sur la légitimité de ceux qui détiennent le plus de pouvoir. Je crois que ce film en est la plus parfaite illustration, sauf qu’il raconte une histoire qui s’est déroulée il y a un siècle. À mon avis, elle parlera à pas mal de monde. »
AYKA de Sergey Dvortsevoy
Avec Samal Yeslyamova et Zhipargul Abdilaeva

Ce film fait l’objet de l’avertissement suivant : « La tension psychologique permanente qui caractérise ce film peut heurter un jeune public ».
Ayka vient d'accoucher.
Elle ne peut pas se permettre d'avoir un enfant.
Elle n'a pas de travail, trop de dettes à rembourser, même pas une chambre à elle.
Mais c'est compter sans la nature, qui reprendra ses droits.
• Festival de Cannes 2018 : Prix d'interprétation féminine
• Festival du film de Cottbus : Meilleur film
• Festival International Tokyo FILMeX : Meilleure actrice
• Festival International du film de Bergen : Meilleur film
• Festival International du film d'Antalya : Meilleur film
Le réalisateur revient sur sa note d’intention : « Au départ, il y a une simple statistique que j’ai lu dans le journal : ‘En 2010, dans les maternités de Moscou, 248 nouveaux-nés ont été abandonnés par leurs mères, venues du Kirghizstan (une ancienne république soviétique proche de la frontière chinoise)’.
Cela m’a interrogé durablement. Comment était-ce possible ? Quelles raisons pouvaient conduire ces mères Kirghizes à abandonner leur enfant dans un pays étranger et le livrer aux hasards du destin ? Qu’est-ce qui pouvait les forcer à commettre un acte aussi peu naturel pour une femme, surtout venant d’une culture aussi intensément construite autour des liens familiaux ? J’ai fini par en conclure que je devais faire un film sur ce sujet. Un film sur une jeune femme Kirghize qui abandonnait son enfant dans une maternité de Moscou, et sur les circonstances qui l’avaient poussée à prendre cette décision. En fait, ce film parle de nous tous. De ce qui arrive lorsque les relations entre les gens et avec leur environnement se détériorent, au point que l’individu lui-même s’abîme moralement. Seules la vie et la nature peuvent forcer un être humain à réévaluer son existence afin de la changer, parfois même contre sa volonté. »
** BONUS **
UNE JEUNESSE DOREE de Eva Ionesco
Avec Isabelle Huppert, Melvil Poupaud, Galatea Bellugi et Lukas Ionesco

Ce film fait l’objet de l’avertissement suivant : « De nombreuses scènes de sexe et l'usage de stupéfiants sont susceptibles de choquer un jeune public ».
Paris 1979, au cœur des années Palace. Haut lieu de la nuit où se retrouvent artistes, créatures et personnalités, guidés par une envie de liberté.
Rose, une jeune fille de 16 ans issue de la DASS, et son fiancé Michel, 22 ans, jeune peintre désargenté, vivent leur première grande et innocente histoire d’amour.
De fêtes en fêtes, ils vivent au jour le jour, au gré des rencontres improbables de la nuit.
Lors d’une soirée, Rose et Michel font la connaissance de Lucille et Hubert, de riches oisifs, qui vont les prendre sous leur aile et bousculer leur existence.
À la sortie de « My Little Princess », Eva Ionesco parlait d'une trilogie en devenir. « Une jeunesse dorée » peut ainsi être vu comme étant son deuxième volet. Il s'agit d'histoires qui se suivent, mais la réalisatrice précise toutefois qu'elles existent aussi indépendamment les unes des autres : « C’est une autofiction : je pars de la bande du Palace, à laquelle j’appartenais. Je voulais me souvenir de ces années-là, qui m’ont énormément marquée, et qui n’ont pas été tellement racontées. J’avais en tête l’histoire d’une fille qui cherche à s’émanciper de son premier amour de façon violente, parce qu’elle l’a vu commettre une faute à laquelle elle l’a poussé. Elle l’entraîne elle-même à se vendre à une femme riche et plus âgée, qui tombera amoureuse de son talent de peintre. Des gens jeunes qui rencontrent des gens plus âgés, comme un apprentissage, une fable qui, in extremis, devient morale. Il y a une part de pure fiction : Lucille et Hubert, que jouent Isabelle Huppert et Melvil Poupaud, sont des personnages inventés. »
Eva Ionesco n'a pas pu tourner son film au Palace. Mais même si cela avait été possible, la cinéaste n'aurait pas voulu y poser sa caméra puisque l'endroit a été redécoré en rose jambon. Elle raconte : « Pour nous, il était noir, rouge et or. Il aurait fallu tout refaire. On a tourné un plan de l’entrée. Les scènes de fête ont été faites en quatre jours – c’est un film ‘à l’arrache’ même s’il n’est pas tourné caméra à l’épaule : deux jours aux Folies Bergère, deux jours au Casino de Paris. Je voulais travailler avec la chef-opératrice Agnès Godard. Les Folies Bergère ressemblent un peu à ce qu’était le Palace, avec un très bel escalier et une atmosphère poétique. J’avais dessiné et story-boardé ces séquences. On nous avait prêté beaucoup de vêtements, mais Molly Ledoux, la directrice de casting, a trouvé plein de figurants prêts à s’habiller pour le film. Des gens de la nuit, il y en a encore... »
La réalisatrice revient sur le casting : « Galatea m’a plu dès la première rencontre. Je l’avais trouvée excellente dans ‘Keeper’, de Guillaume Senez. Ensuite, elle a joué dans ‘L’Apparition’, de Xavier Giannoli, où elle a déjà travaillé sur un personnage issu de la DDASS. Elle a 21 ans, un visage assez enfantin, une force assez ‘rock’, une grande capacité à se transformer physiquement. J’ai été son coach pour sa voix, je voulais lui donner un accent plus faubourien, moins d’aujourd’hui. Je lui ai montré des films avec Brigitte Bardot, mais aussi avec Isabelle Corey, qui joue dans ‘Bob, le Flambeur’. On a aussi beaucoup improvisé, à partir de thèmes, comme un schéma de Commedia dell’arte. Ça l’a aidée à trouver sa voix. Il y a eu aussi des improvisations pendant le tournage. Avec toute la troupe, nous avons regardé tous ensemble des centaines d’images de la nuit et de l’époque et lu des articles qui nous ont inspirés. Nous avons aussi dansé et bu ! Isabelle est, même si je n’aime pas ce mot, une icône. J’aime les grandes actrices, et elle en est une. Elle possède la folie – et une oreille ! – qui lui permettent de faire des choses qu’elle seule peut faire. Melvil Poupaud, je lui ai fait rencontrer un ami des Beistegui, on est pas mal sortis ensemble, on a lu… J’aime son élégance, il a quelque chose d’italien. Je lui ai donné le nom d’un peintre du XVIIIe siècle. Je voulais retravailler avec mon fils, Lukas, qui était dans ‘My Little Princess’, et aussi dans un court-métrage, ‘Rosa Mystica’, qu’on avait fait, avec Simon. Il est très différent du personnage de Michel, introverti un peu autiste, qui n’arrive pas à prendre de décisions sans les femmes et préfère continuer à vivre une vie de bohème en compagnie d’une muse. »
Eva Ionesco a choisi une bande-son qui résonne des titres de l’époque mais surtout des titres qu’elle écoutait à l’époque : « Dans les appartements et les voitures, c’était plutôt du rock et de la new wave : Little Richard, Wanda Jackson, Vince Taylor, Buddy Holly, Johnny Thunders, Martha Reeves and The Vandellas, Brian Eno, Mathématiques Modernes, qui était le groupe d’Edwige Belmore, Roxy Music, etc. La musique disco et funk, c’était surtout pour danser au Palace, c’était ce que passait le DJ : Hamilton Bohannon, All Hudson, Lipps Inc, Kurtis Blow, Kiss, Amanda Lear, Peaches and Herb, The Buggles, Human League, etc... Mais aussi Yma Sumac, ‘so fifties’ ! Lukas Ionesco, qui est aussi chanteur-compositeur, a fait la chanson des amoureux, ‘Sensation’, un thème récurrent que l’on découvre au début dans la DS, et qui va jusqu’au générique de fin. »