Le Pitch - CinémaÉmission du mercredi 2 janvier 2019

France 3
|

Émissions culturelles

1 min 58 s

Tous publicsSous-titré

Disponible jusqu'au 19/01/2038

UNE FEMME D'EXCEPTION de Mimi Leder Avec Felicity Jones, Armie Hammer et Justin Theroux Jeune avocate idéaliste, Ruth Bader Ginsburg, fait équipe avec son mari Marty pour mettre fin à un siècle de discrimination à l'encontre des femmes. Elle se battra devant la Cour d'appel, puis ira jusqu'à la Cour Suprême… La réalisatrice Mimi Leder explique que sa réaction au scénario, tiré d’une histoire vraie et écrit par Daniel Stiepleman, neveu de la Juge Ginsburg, a été instinctive et immédiate. Elle se rappelle : « Il fallait que je fasse ce film. Il fallait que je raconte cette histoire. Je me suis tout de suite identifiée à la trajectoire et à la destinée de la Juge Ginsburg. » Mimi Leder était déterminée à raconter l’histoire de cette femme forte qui, contre toute attente, a réussi à concrétiser ses rêves et à faire avancer l’humanité, à travers son combat en faveur de l’égalité des sexes et du mouvement de lutte pour les droits des femmes. La réalisatrice a également senti une certaine proximité avec Ruth Ginsburg. « Je voulais raconter son histoire parce que, moi aussi, j’ai fait face à l’adversité, à la discrimination, et j’ai dû me battre pour décrocher des projets que des hommes moins qualifiés que moi obtenaient sans problème. J’ai repéré beaucoup de points communs dans nos parcours : nous sommes toutes les deux mères, toutes les deux juives, et nous avons une très longue histoire d’amour et une relation très égalitaire avec nos maris. Ça fait 32 ans que je suis mariée. La juge Ginsburg est en couple depuis très longtemps, et elle et son mari s’aiment profondément et ont une relation très égalitaire. C’était très cohérent par rapport à notre film et à la métaphore qu’il suggère. » raconte-telle. Le fait que le scénario ait été écrit par le neveu de Ruth Ginsburg, et nourri par les commentaires de la juge elle-même, a insufflé à l’histoire une dimension intime et authentique. Stiepleman explique qu’il a eu l’idée d’écrire le scénario pendant l’enterrement de son oncle Martin en 2010, alors qu’il écoutait l’oraison funèbre. « Je n’avais jamais autant admiré un couple que celui que formaient oncle Marty et tante Ruth, explique-t-il. Et c’est à ça que je pensais quand mon oncle Martin est mort en juin 2010. Du coup, nous nous sommes rendus à l’enterrement, et l’un de ses amis s’est levé et a donné l’oraison funèbre, dans laquelle il a raconté l’histoire de la seule fois où Ruth et Marty se sont disputés, et je me suis dit, ‘ça, ça ferait un film incroyable’. » Stiepleman a gardé l’idée en tête pendant un an avant d’oser en parler à Ruth. « Finalement, je l’ai appelée, et je lui ai dit que j’avais une idée de scénario, et que j’aimerais bien qu’elle m’accorde son autorisation, si possible, et que son aide me serait sans doute très précieuse. Et elle a répondu, de mémoire : ‘Si c’est ça que tu as envie de faire de tes journées…’ Et donc je me suis rendu à Washington et on a passé plusieurs jours ensemble », se remémore-t-il. À cette époque, Stiepleman passait la journée à éplucher les archives personnelles de Ruth Ginsburg des années 1960 et 1970 ou celles de la Bibliothèque du Congrès, et le soir, il lui posait des questions sur ce qu’il avait déniché « On parlait de leur couple, des débuts de leur relation, de ce que ça faisait de faire partie des neuf femmes à avoir intégré la Faculté de Droit de Harvard dans les années 1950… ‘Qu’est-ce que vous ressentiez, et comment vous souteniez-vous ?’ Et tandis que je me posais ces questions, c’est une grande histoire qui a émergé. Et l’une des grandes joies que j’ai tirées de ce projet, c’est que j’ai pu apprendre à connaître véritablement ma tante Ruth pour la première fois, et qu’elle a appris à me connaître de même, en tant qu’écrivain. » Mimi Leder était tout particulièrement séduite par la dimension très humaine de cette remarquable magistrate siégeant à la Cour Suprême. « On sait tous que c’était une femme vraiment révolutionnaire et l’une des figures politiques les plus influentes de notre époque, raconte-t-elle. Mais ce dont il faut se souvenir, c’est qu’elle est humaine, et il était crucial pour moi que le film révèle son humanité et la montre telle qu’elle est – une personne comme les autres. » Felicity Jones a été engagée pour interpréter la juge de la Cour Suprême américaine. « Cela fait des années que j’attends un rôle comme celui-ci. C’est un film dans lequel un personnage féminin est entièrement dévoué à son métier, mais dans lequel elle s’interroge sur le sens de sa vie et sur sa nature profonde. » Quant à sa prestation, Mimi Leder explique : « Felicity Jones a vraiment incarné Ruth d’une façon très sincère, très vraie. Elle a saisi la nature même du personnage. Elle l’a ancrée dans une réalité concrète. Elle s’est approprié l’histoire de la juge Ginsburg, mais elle n’a pas tenté de l’imiter. » Pour avancer dans ses recherches sur son personnage, Felicity Jones a rencontré la femme qu’elle allait incarner à l’écran. « C’était une rencontre très émouvante. Il y avait beaucoup de détails, et je ne voulais en oublier aucun, si bien que je me souviens d’avoir dit, ‘Ruth, ça ne vous dérange pas si je prends quelques photos ?’. Donc j’ai pris quelques photos de son bureau, pour voir comment elle disposait ses affaires dessus et l’une des choses qui m’a frappée à travers ces images, c’est l’humanité de cette femme et le soin qu’elle prend pour toute chose. Elle ne fait rien de manière désinvolte ou arrogante. » se remémore-t-elle. Armie Hammer, qui interprète Martin Ginsburg, admet avoir sauté sur l’occasion de participer à ce film. « Quand j’ai découvert le scénario, j’ai été très enthousiaste. Je trouvais ça génial d’incarner Ruth Bader Ginsburg à travers ces pages. Et après avoir discuté avec Mimi et parlé avec tous les autres membres de l’équipe, j’étais très impatient de voir ce que ça allait donner, une fois à l’écran. ». Hammer explique qu’il a été particulièrement sensible à l’amour qui lie ce couple. « Ils ont eu des rapports fantastiques, qui ont toujours marché parce qu’ils ont fait tout ce qu’il était possible de faire pour que ça fonctionne… Je crois que la raison pour laquelle Ruth cite souvent Martin pour expliquer les raisons de son succès, c’est parce qu’ils avaient une symbiose unique. Ils n’auraient pas pu avoir deux enfants, mener des carrières fulgurantes et tout le reste, s’ils ne s’étaient pas réellement soutenus l’un et l’autre. Et ils forment une très bonne équipe. » « ‘Une femme d’exception’ » rappelle une époque où on pouvait se disputer avec passion sur les problèmes fondamentaux du pays, porter le débat devant les tribunaux et débattre sereinement de la validité des arguments contradictoires, et finir par décider que la loi doit changer. C’est l’un des aspects du film qui me plaît le plus » déclare le producteur Robert Cort. Le producteur Jonathan King trouve, quant à lui, que cette histoire possède une résonance universelle. « Quiconque a dû se reposer sur un proche, un enfant ou un partenaire pour prendre soin d’elle ou de lui a vécu ça. Ce film parle au fond de cette dimension émotionnelle et je pense que c’est incroyablement important aux yeux de tous, car on a tous traversé une situation similaire. Si on regarde ce qui ce passe dans le monde, les défis ne manquent pas et sont de taille. La seule façon de les surmonter ensemble tient dans la prise de conscience que l’on a besoin de se fier aux autres pour qu’ils s’accomplissent, d’avoir cette capacité, cette forme de liberté pour dire,’Je suis une femme, je suis un homme, j’ai une passion, je possède un talent, je peux contribuer à l’évolution de la société à ma manière, alors laissez-moi faire’. Ce sont les défis que l’on rencontre aujourd’hui. » D’après Mimi Leder, ce film reflète également un enjeu social, tout contemporain. « L’histoire de la juge Ginsburg est plus d’actualité que jamais, fait-elle remarquer. Son héritage a généré les mouvements #MeToo et #TimesUp, et les débats culturels sur l’égalité des sexes, la parité, l’égalité salariale et l’égalité des droits. Ça ne fait que commencer mais l’on peut remonter directement aux origines. Et tout a commencé avec elle. » UN BEAU VOYOU de Lucas Bernard Avec Charles Berling, Swann Arlaud et Jennifer Decker Le commissaire Beffrois attend la retraite avec un enthousiasme mitigé quand un vol de tableau retient son attention. Est-ce l’élégance du procédé ? L’audace du délit ? La beauté de l’œuvre volée ? Beffrois se lance à la recherche d’un voleur atypique, véritable courant d’air, acrobate à ses heures. Pour son premier long-métrage, Lucas Bernard avait en tête un personnage de voleur qui passait par les toits. Il aurait travaillé de façon assez « old school », sans complice, sans téléphone portable, en dessous du champ des radars de la police. « J’en ai parlé à Florian Môle, mon producteur, l’idée lui a plu. On a commencé les allers retours : j’écrivais deux pages, il lisait... trois pages, il lisait... Très vite, c’est le personnage du flic qui est apparu, tout comme l’idée que l’intrigue se passerait dans le milieu de l’art. Finalement le voleur m’a demandé davantage d’efforts », confie le cinéaste. Paris est clairement l’un des personnages d' « Un beau voyou ». Lucas Bernard a pris beaucoup de plaisir à filmer ses toits et ses rues, et ses différents quartiers... « C’est un film qui met les différents quartiers en regard. Ces balades sur les toits nous permettaient de traverser Paris socialement : on entre dans un bel immeuble haussmannien, mais pour aller sous les combles, il faut passer par les escaliers de service et par les chambres de bonnes. Beffrois habite à Marcadet-Poissonniers, le long des rails, des immeubles qui ont longtemps été la propriété de la SNCF : ce sont des immeubles tout confort mais tout de même des structures imposantes de dix étages. L’adresse de Justine et son père est plus ‘respectable’ : nous avons tourné avenue Franklin Roosevelt. Nous avons trouvé la chambre de bonne de Bertrand rue Turgot – et le premier tableau volé emmène Beffrois à Montmartre. Mais les toits ne sont pas exactement à leur place. Pour tourner sur les toits, il faut les accords de plusieurs copropriétés, c’est compliqué. Heureusement, on avait repéré des parkings, Gare de l’Est, au dernier étage, avec vue sur Paris à 360°. Tous les plans où l’on ne voit pas les pieds de Beffrois, c’est qu’il marche sur le parking. ». Swann Arlaud revient sur ses cascades : « Sur les toits, on était toujours encordés, avec une famille de cascadeurs, les Fouassier, avec lesquels j’avais déjà travaillé. La nuit sur les toits de Paris, ça fait partie de la magie de nos métiers, c’est assez dément. Et Lucas est étonnant sur un plateau. Il est dans un grand plaisir, dans une excitation qui fait qu’on a absolument envie d’y aller. Il est moitié comme un enfant, moitié comme une petite araignée qui tisserait plein de choses. » Swann Arlaud et Jennifer Decker sont arrivés très tôt dans le processus de casting d' « Un beau voyou ». Lucas Bernard explique : « Swann, c’est une idée de Florian Môle, mon producteur. À l’époque je le connaissais peu. Au premier contact, j’ai trouvé sa voix très belle. Jennifer, c’est la directrice de casting qui l’a proposée. Ce qui me plaisait, c’est que Jennifer et Swann ont le même âge. Le fait que les deux personnages soient sur un pied d’égalité en termes d’âge et de sexualité, c’était important pour moi. Là aussi, sur le papier, c’est balisé : le voleur se fait attraper parce qu’il a une copine, parce qu’il devient traçable. Et souvent, dans les polars, les filles amoureuses du bandit sont un peu des buses… Il fallait donc faire de Justine un personnage fort et intéressant. Elle est la seule qui n’est jamais effrayée par ce qui se passe. Elle aussi est libre. Quant à Charles Berling, j’admire sa capacité à jouer des rôles très différents. Il a une filmographie très impressionnante qui débute à peu près au moment où j’ai commencé à vouloir faire du cinéma. Je l’ai appelé en lui disant qu’il avait l’âge du rôle, donc l’âge d’être à la retraite, ça l’a fait beaucoup rire. ». Le comédien se souvient : « A ce moment-là, on se dit : si c’est le seul critère qui le pousse à m’appeler... Mais en même temps, oui, j’y arrive, à cet âge, je peux jouer les retraités. J’ai accepté un rendez-vous et au bout d’une heure, je savais que j’allais faire son film. Lucas est tellement barré, il a un univers tellement décalé… Quand j’ai lu son scénario, j’ai aimé sa finesse, je trouve qu’il travaille sur des fils assez ténus. » BONUS ASAKO I & II de Ryusuke Hamaguchi Avec Masahiro Higashide et Erika Karata Lorsque son premier grand amour disparaît du jour au lendemain, Asako est abasourdie et quitte Osaka pour changer de vie. Deux ans plus tard à Tokyo, elle tombe de nouveau amoureuse et s’apprête à se marier... à un homme qui ressemble trait pour trait à son premier amant évanoui. « Asako I & II » est l’adaptation d’un roman. Le réalisateur revient sur ce choix : « Je l’aime profondément, et le fait que l’on m’ait fait confiance pour le réaliser m’a excité mais rendu aussi très anxieux ! Je trouve passionnant dans cette histoire l’absurdité qui consiste à tomber amoureuse de deux hommes qui ont le même visage. Mais j’ai été aussi marqué par la fine description du quotidien. Puis le développement du projet a mis tellement de temps que je me suis demandé si l’adaptation était vraiment possible. C’est lorsque j’ai rencontré Masahiro Higashide (qui joue Baku/Ryohei) et Erika Karata (Asako) que je me suis mis à y croire. » Pour incarner le personnage masculin (double), le choix s’est porté sur Masahiro Higashide. Le cinéaste explique : « Cela peut paraître un peu léger mais je trouve que son visage est mystérieux, même lorsqu’il n’a aucune expression. Cela donne envie de savoir ce qu’il cache et ce à quoi il pense. J’ai eu l’intuition en le voyant qu’il avait cette ‘double personnalité’ et qu’il saurait très bien incarner ces deux rôles difficiles. » Deux rôles qu’il a fallu différencier : « Les personnages viennent de l’oeuvre originale. Baku est un esprit libre alors que Ryohei est plus conventionnel, plus proche de l’idée qu’on peut se faire de l’’homme Japonais’. Lorsque j’ai écrit leurs dialogues, j’ai d’abord pensé à les différencier par la langue. L’acteur reste le même mais, en utilisant des mots différents pour chacun des personnages, il change aussi sa manière de bouger. Ryohei parle le ‘kansai-ben’ (dialecte de la région de Kansei) et Baku parle le ‘hyojun-go’ (le japonais standard). Ainsi Ryohei est ouvert d’esprit et enthousiaste, alors que Baku garde les choses pour lui, il est plus mystérieux. Pour le ‘kansai-ben’, un coach en langue est venu et a entraîné Higashide : je pense que l’illusion est parfaite ! » La lumière est étonnante dans le film rappelle Kiyoshi Kurosawa qui a été l’ancien professeur de Hamaguchi : « Il y avait trois techniciens pour la caméra et pour l’éclairage. Le directeur photo M. Sasaki aime manier un faible éclairage. Le travail de l’ombre me plaît, car il y a quelque chose d’inquiétant dans cette histoire. C’est une histoire d’amour, mais elle contient des zones sombres et je veux les faire exister. »En savoir plus

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Diffusé le 02/01/2019 à 00h52 - Disponible jusqu'au 19/01/2038

UNE FEMME D'EXCEPTION de Mimi Leder

Avec Felicity Jones, Armie Hammer et Justin Theroux

Jeune avocate idéaliste, Ruth Bader Ginsburg, fait équipe avec son mari Marty pour mettre fin à un siècle de discrimination à l'encontre des femmes. Elle se battra devant la Cour d'appel, puis ira jusqu'à la Cour Suprême…

La réalisatrice Mimi Leder explique que sa réaction au scénario, tiré d’une histoire vraie et écrit par Daniel Stiepleman, neveu de la Juge Ginsburg, a été instinctive et immédiate. Elle se rappelle : « Il fallait queje fasse ce film. Il fallait que je raconte cettehistoire. Je me suis tout de suite identifiéeà la trajectoire et à la destinée de la JugeGinsburg. » Mimi Leder était déterminée à raconter l’histoire de cette femme forte qui, contre toute attente, a réussi à concrétiser ses rêves et à faire avancer l’humanité, à travers son combat en faveur de l’égalité des sexes et du mouvement de lutte pour les droits des femmes. La réalisatrice a également senti une certaine proximité avec Ruth Ginsburg. « Jevoulais raconter son histoire parce que, moiaussi, j’ai fait face à l’adversité, à la discrimination,et j’ai dû me battre pour décrocherdes projets que des hommes moins qualifiésque moi obtenaient sans problème.J’ai repéré beaucoup de points communs dans nos parcours : nous sommes toutesles deux mères, toutes les deux juives, et nous avons unetrès longue histoire d’amour et une relation très égalitaireavec nos maris. Ça fait 32 ans que je suis mariée. La jugeGinsburg est en couple depuis très longtemps, et elle et sonmari s’aiment profondément et ont une relation très égalitaire.C’était très cohérent par rapport à notre film et à lamétaphore qu’il suggère. » raconte-telle.

Le fait que le scénario ait été écrit par le neveu de Ruth Ginsburg, et nourri par les commentaires de la juge elle-même, a insufflé à l’histoire une dimension intime et authentique. Stiepleman explique qu’il a eu l’idée d’écrire le scénario pendant l’enterrement de son oncle Martin en 2010, alors qu’il écoutait l’oraison funèbre. « Je n’avais jamais autant admiré un coupleque celui que formaient oncle Marty ettante Ruth, explique-t-il. Et c’est à ça que jepensais quand mon oncle Martin est morten juin 2010. Du coup, nous nous sommesrendus à l’enterrement, et l’un de ses amiss’est levé et a donné l’oraison funèbre, danslaquelle il a raconté l’histoire de la seule foisoù Ruth et Marty se sont disputés, et je mesuis dit, ‘ça, ça ferait un film incroyable’. »

Stiepleman a gardé l’idée en tête pendant un an avant d’oser en parler à Ruth. « Finalement, je l’ai appelée, et je lui ai ditque j’avais une idée de scénario, et que j’aimeraisbien qu’elle m’accorde son autorisation,si possible, et que son aide me seraitsans doute très précieuse. Et elle a répondu,de mémoire : ‘Si c’est ça que tu as envie defaire de tes journées…’ Et donc je me suisrendu à Washington et on a passé plusieursjours ensemble », se remémore-t-il. À cette époque, Stiepleman passait la journée à éplucher les archives personnelles de Ruth Ginsburg des années 1960 et 1970 ou celles de la Bibliothèque du Congrès, et le soir, il lui posait des questions sur ce qu’il avait déniché

« On parlait de leur couple, des débuts de leur relation, de ce que ça faisait de faire partie des neuf femmes à avoir intégré la Faculté de Droit de Harvard dans les années 1950… ‘Qu’est-ce que vous ressentiez, et comment vous souteniez-vous ?’ Et tandis que je me posais ces questions, c’est une grande histoire qui a émergé. Et l’une des grandes joies que j’ai tirées de ce projet, c’est que j’ai pu apprendre à connaître véritablement ma tante Ruth pour la première fois, et qu’elle a appris à me connaître de même, en tant qu’écrivain. »

Mimi Leder était tout particulièrement séduite par la dimension très humaine de cette remarquable magistrate siégeant à la Cour Suprême. « On sait tous que c’était une femme vraiment révolutionnaire et l’une des figures politiques les plus influentes de notre époque, raconte-t-elle. Mais ce dont il faut se souvenir, c’est qu’elle est humaine, et il était crucial pour moi que le film révèle son humanité et la montre telle qu’elle est – une personne comme les autres. »

Felicity Jones a été engagée pour interpréter la juge de la Cour Suprême américaine. « Cela fait des années que j’attends un rôlecomme celui-ci. C’est unfilm dans lequel un personnage fémininest entièrement dévoué à son métier, maisdans lequel elle s’interroge sur le sens de savie et sur sa nature profonde. »

Quant à sa prestation, Mimi Leder explique : « Felicity Jones a vraiment incarné Ruthd’une façon très sincère, très vraie. Elle asaisi la nature même du personnage. Elle l’aancrée dans une réalité concrète. Elle s’estapproprié l’histoire de la juge Ginsburg,mais elle n’a pas tenté de l’imiter. »

Pour avancer dans ses recherches sur son personnage, Felicity Jones a rencontré la femme qu’elle allait incarner à l’écran. « C’était une rencontre très émouvante. Il y avait beaucoup de détails, et je ne voulais en oublier aucun, si bien que je me souviens d’avoir dit, ‘Ruth, ça ne vous dérange pas si je prends quelques photos ?’. Donc j’ai pris quelques photos de son bureau, pour voir comment elle disposait ses affaires dessus et l’une des choses qui m’a frappée à travers ces images, c’est l’humanité de cette femme et le soin qu’elle prend pour toute chose. Elle ne fait rien de manière désinvolte ou arrogante. » se remémore-t-elle.

Armie Hammer, qui interprète Martin Ginsburg, admet avoir sauté sur l’occasion de participer à ce film. « Quand j’ai découvertle scénario, j’ai été très enthousiaste. Je trouvais ça génial d’incarnerRuth Bader Ginsburg à travers ces pages. Et après avoir discuté avec Mimi et parlé avec tous les autres membres de l’équipe,j’étais très impatient de voir ce que ça allaitdonner, une fois à l’écran. ».

Hammer explique qu’il a été particulièrement sensible à l’amour qui lie ce couple. « Ils ont eu des rapports fantastiques, quiont toujours marché parce qu’ils ont faittout ce qu’il était possible de faire pourque ça fonctionne… Je crois que la raisonpour laquelle Ruth cite souvent Martin pourexpliquer les raisons de son succès, c’estparce qu’ils avaient une symbiose unique.Ils n’auraient pas pu avoir deux enfants,mener des carrières fulgurantes et tout lereste, s’ils ne s’étaient pas réellement soutenusl’un et l’autre. Et ils forment une trèsbonne équipe. »

« ‘Une femme d’exception’ » rappelle une époque où on pouvait se disputer avec passion sur les problèmes fondamentaux du pays, porter le débat devant les tribunaux et débattre sereinement de la validité des arguments contradictoires, et finir par décider que la loi doit changer. C’est l’un des aspects du film qui me plaît le plus » déclare le producteur Robert Cort. Le producteur Jonathan King trouve, quant à lui, que cette histoire possède une résonance universelle. « Quiconque adû se reposer sur un proche, un enfant ou un partenaire pourprendre soin d’elle ou de lui a vécu ça. Ce film parleau fond de cette dimension émotionnelle et je pense quec’est incroyablement important aux yeux de tous, car on atous traversé une situation similaire. Si on regardece qui ce passe dans le monde, les défis ne manquent paset sont de taille. La seule façon de les surmonter ensembletient dans la prise de conscience que l’on a besoin de se fieraux autres pour qu’ils s’accomplissent, d’avoir cette capacité,cette forme de liberté pour dire,’Je suis une femme,je suis un homme, j’ai une passion, je possède un talent, jepeux contribuer à l’évolution de la société à ma manière, alors laissez-moi faire’. Ce sont les défis que l’on rencontre aujourd’hui. »

D’après Mimi Leder, ce film reflète également un enjeu social, tout contemporain. « L’histoire de la juge Ginsburgest plus d’actualité que jamais, fait-elle remarquer. Sonhéritage a généré les mouvements #MeToo et #TimesUp, etles débats culturels sur l’égalité des sexes, la parité, l’égalitésalariale et l’égalité des droits. Ça ne fait que commencermais l’on peut remonter directement aux origines. Et tout acommencé avec elle. »

UN BEAU VOYOU de Lucas Bernard

Avec Charles Berling, Swann Arlaud et Jennifer Decker

Le commissaire Beffrois attend la retraite avec un enthousiasme mitigé quand un vol de tableau retient son attention. Est-ce l’élégance du procédé ? L’audace du délit ? La beauté de l’œuvre volée ? Beffrois se lance à la recherche d’un voleur atypique, véritable courant d’air, acrobate à ses heures.

Pour son premier long-métrage, Lucas Bernard avait en tête un personnage de voleur qui passait par les toits. Il aurait travaillé de façon assez « old school », sans complice, sans téléphone portable, en dessous du champ des radars de la police. « J’en ai parlé à Florian Môle, mon producteur, l’idée lui a plu. On a commencé les allers retours : j’écrivais deux pages, il lisait... trois pages, il lisait... Très vite, c’est le personnage du flic qui est apparu, tout comme l’idée que l’intrigue se passerait dans le milieu de l’art. Finalement le voleur m’a demandé davantage d’efforts », confie le cinéaste.

Paris est clairement l’un des personnages d' « Un beau voyou ». Lucas Bernard a pris beaucoup de plaisir à filmer ses toits et ses rues, et ses différents quartiers... « C’est un film qui met les différents quartiers en regard. Ces balades sur les toits nous permettaient de traverser Paris socialement : on entre dans un bel immeuble haussmannien, mais pour aller sous les combles, il faut passer par les escaliers de service et par les chambres de bonnes. Beffrois habite à Marcadet-Poissonniers, le long des rails, des immeubles qui ont longtemps été la propriété de la SNCF : ce sont des immeubles tout confort mais tout de même des structures imposantes de dix étages. L’adresse de Justine et son père est plus ‘respectable’ : nous avons tourné avenue Franklin Roosevelt. Nous avons trouvé la chambre de bonne de Bertrand rue Turgot – et le premier tableau volé emmène Beffrois à Montmartre. Mais les toits ne sont pas exactement à leur place. Pour tourner sur les toits, il faut les accords de plusieurs copropriétés, c’est compliqué. Heureusement, on avait repéré des parkings, Gare de l’Est, au dernier étage, avec vue sur Paris à 360°. Tous les plans où l’on ne voit pas les pieds de Beffrois, c’est qu’il marche sur le parking. ».

Swann Arlaud revient sur ses cascades : « Sur les toits, on était toujours encordés, avec une famille de cascadeurs, les Fouassier, avec lesquels j’avais déjà travaillé. La nuit sur les toits de Paris, ça fait partie de la magie de nos métiers, c’est assez dément. Et Lucas est étonnant sur un plateau. Il est dans un grand plaisir, dans une excitation qui fait qu’on a absolument envie d’y aller. Il est moitié comme un enfant, moitié comme une petite araignée qui tisserait plein de choses. »

Swann Arlaud et Jennifer Decker sont arrivés très tôt dans le processus de casting d' « Un beau voyou ». Lucas Bernard explique : « Swann, c’est une idée de Florian Môle, mon producteur. À l’époque je le connaissais peu. Au premier contact, j’ai trouvé sa voix très belle. Jennifer, c’est la directrice de casting qui l’a proposée. Ce qui me plaisait, c’est que Jennifer et Swann ont le même âge. Le fait que les deux personnages soient sur un pied d’égalité en termes d’âge et de sexualité, c’était important pour moi. Là aussi, sur le papier, c’est balisé : le voleur se fait attraper parce qu’il a une copine, parce qu’il devient traçable. Et souvent, dans les polars, les filles amoureuses du bandit sont un peu des buses… Il fallait donc faire de Justine un personnage fort et intéressant. Elle est la seule qui n’est jamais effrayée par ce qui se passe. Elle aussi est libre. Quant à Charles Berling, j’admire sa capacité à jouer des rôles très différents. Il a une filmographie très impressionnante qui débute à peu près au moment où j’ai commencé à vouloir faire du cinéma. Je l’ai appelé en lui disant qu’il avait l’âge du rôle, donc l’âge d’être à la retraite, ça l’a fait beaucoup rire. ». Le comédien se souvient : « A ce moment-là, on se dit : si c’est le seul critère qui le pousse à m’appeler... Mais en même temps, oui, j’y arrive, à cet âge, je peux jouer les retraités. J’ai accepté un rendez-vous et au bout d’une heure, je savais que j’allais faire son film. Lucas est tellement barré, il a un univers tellement décalé… Quand j’ai lu son scénario, j’ai aimé sa finesse, je trouve qu’il travaille sur des fils assez ténus. »

BONUS

ASAKO I & II de Ryusuke Hamaguchi

Avec Masahiro Higashide et Erika Karata

Lorsque son premier grand amour disparaît du jour au lendemain, Asako est abasourdie et quitte Osaka pour changer de vie. Deux ans plus tard à Tokyo, elle tombe de nouveau amoureuse et s’apprête à se marier... à un homme qui ressemble trait pour trait à son premier amant évanoui.

« Asako I & II » est l’adaptation d’un roman. Le réalisateur revient sur ce choix : «Je l’aime profondément, et le fait que l’on m’ait fait confiance pour le réaliser m’a excité mais rendu aussi très anxieux ! Je trouve passionnant dans cette histoire l’absurdité qui consiste à tomber amoureuse de deux hommes qui ont le même visage. Mais j’ai été aussi marqué par la fine description du quotidien. Puis le développement du projet a mis tellement de temps que je me suis demandé si l’adaptation était vraiment possible. C’est lorsque j’ai rencontré Masahiro Higashide (qui joue Baku/Ryohei) et Erika Karata (Asako) que je me suis mis à y croire. »

Pour incarner le personnage masculin (double), le choix s’est porté sur Masahiro Higashide. Le cinéaste explique :« Cela peut paraître un peu léger mais je trouve que son visage est mystérieux, même lorsqu’il n’a aucune expression. Cela donne envie de savoir ce qu’il cache et ce à quoi il pense. J’ai eu l’intuition en le voyant qu’il avait cette ‘double personnalité’ et qu’il saurait très bien incarner ces deux rôles difficiles. »

Deux rôles qu’il a fallu différencier : « Les personnages viennent de l’oeuvre originale. Baku est un esprit libre alors que Ryohei est plus conventionnel, plus proche de l’idée qu’on peut se faire de l’’homme Japonais’. Lorsque j’ai écrit leurs dialogues, j’ai d’abord pensé à les différencier par la langue. L’acteur reste le même mais, en utilisant des mots différents pour chacun des personnages, il change aussi sa manière de bouger. Ryohei parle le ‘kansai-ben’ (dialecte de la région de Kansei) et Baku parle le ‘hyojun-go’ (le japonais standard). Ainsi Ryohei est ouvert d’esprit et enthousiaste, alors que Baku garde les choses pour lui, il est plus mystérieux. Pour le ‘kansai-ben’, un coach en langue est venu et a entraîné Higashide : je pense que l’illusion est parfaite ! »

La lumière est étonnante dans le film rappelle Kiyoshi Kurosawa qui a été l’ancien professeur de Hamaguchi :« Il y avait trois techniciens pour la caméra et pour l’éclairage. Le directeur photo M. Sasaki aime manier un faible éclairage. Le travail de l’ombre me plaît, car il y a quelque chose d’inquiétant dans cette histoire. C’est une histoire d’amour, mais elle contient des zones sombres et je veux les faire exister. »