Émission du mercredi 13 novembre 2019
Le Pitch - Cinéma- Émissions culturelles
- 2 min 25 s
- tous publics
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J'ACCUSE de Roman Polanski
Avec Jean Dujardin, Louis Garrel et Emmanuelle Seigner
Pendant les 12 années qu’elle dura, l’Affaire Dreyfus déchira la France, provoquant un véritable séisme dans le monde entier. Dans cet immense scandale, le plus grand sans doute de la fin du XIXème siècle, se mêlent erreur judiciaire, déni de justice et antisémitisme. L’affaire est racontée du point de vue du Colonel Picquart qui, une fois nommé à la tête du contre-espionnage, va découvrir que les preuves contre le Capitaine Alfred Dreyfus avaient été fabriquées. À partir de cet instant et au péril de sa carrière puis de sa vie, il n’aura de cesse d’identifier les vrais coupables et de réhabiliter Alfred Dreyfus.
• Lion d’argent au Festival de Venise 2019
Le film est adapté du roman de Robert Harris « D. » dont il est lui-même le co-scénariste pour « J’accuse ».
Roman Polanski explique pourquoi il a choisi de faire un film sur l’affaire Dreyfus : « Les grands sujets font souvent des grands films, et l’affaire Dreyfus est un sujet exceptionnel. L’histoire d’un homme injustement accusé est toujours passionnante. Mais celle-ci est aussi terriblement actuelle, vu la recrudescence de l’antisémitisme. »
Le réalisateur revient sur la genèse du projet : « Très jeune, j’ai vu le film américain ‘La vie d’Emile Zola’ où la scène de la dégradation du capitaine Dreyfus m’a bouleversé. Depuis ce temps-là, je me disais qu’un jour peut-être je ferais un film sur cette terrible histoire. Robert Harris avait trouvé l’idée formidable et nous nous sommes mis au travail. Il nous semblait évident de raconter cette histoire du point de vue de Dreyfus – mais nous nous sommes vite rendu compte que ça ne marchait pas : toute l’affaire, si riche en protagonistes et en coups de théâtre, se déroulait à Paris, tandis que notre personnage principal était coincé sur l’île du Diable. Tout ce qu’on pouvait raconter, était sa souffrance. Nous nous débattions depuis longtemps avec ce problème et finalement, après plus d’un an de travail, Robert a trouvé la solution à notre problème : il valait mieux laisser Dreyfus sur son rocher, et tout raconter du point de vue de l’un des personnages principaux de l’affaire, le colonel Picquart ! Mais nous devions aussi gagner notre pain quotidien, nous avons donc décidé de mettre le projet en veille, le temps, pour moi, de faire un autre film, et pour Robert d’écrire un livre sur l’affaire Dreyfus. Il a travaillé un an sur le sujet, et son livre ‘An Officer and a Spy’ – le titre français, un peu énigmatique, est ‘D’. – basé sur des recherches historiques très approfondies, est rapidement devenu un best-seller. En attendant, j’ai terminé ‘La Vénus à la fourrure’, et lorsque nous sommes revenus à notre sujet, tout était devenu plus facile. »
« J'accuse » permet à Emmanuelle Seigner de tourner une fois de plus sous la direction de son conjoint Roman Polanski, après « La Vénus à la fourrure », « D'après une histoire vraie », « Frantic », « Lunes de fiel » et « La neuvième porte ». Le réalisateur retrouve par ailleurs également Mathieu Amalric qui était au casting de « La Vénus à la fourrure » et Vincent Perez à celui de « D'après une histoire vraie ».
Polanski revient sur le choix de Jean Dujardin avec qui il collabore pour la première fois « Il nous semblait parfait pour le rôle de Picquart. Il lui ressemble, il a le même âge, et c’est un grand acteur. Pour un film de cette importance, il faut une star, et Jean Dujardin en est une, ce n’est pas par hasard qu’il a eu un Oscar ! C’était donc une évidence ; il restait à voir si le projet l’intéressait. En fait, il s’est montré enthousiaste. »
Jean Dujardin explique comment s’est déroulé le tournage : « Intense, mais il n’a été ni difficile, ni douloureux. En revanche, il s’est étalé sur soixante-quatorze jours, ce qui est très long pour un film français. Il a fallu que je sois un peu plus endurant… Endurant à la méthode de Roman également. Et elle n’est pas toujours simple. Il faut suivre, ne jamais s’endormir sinon il ne vous loupe pas. Vous n’êtes pas là pour faire de la figuration. Et c’est vrai pour n’importe quel corps de métier sur le plateau. Il dirige tout, du premier assistant au régisseur. Il parle au cadreur en anglais, au chef opérateur en polonais, aux comédiens en Français, en italien avec un figurant… Il compose ses cadres comme des tableaux, alors tout doit être parfait, les drapés dans un lit, une branche dans une forêt… Il nous est arrivé de répéter une scène trente fois tellement il se montre attentif au moindre détail, toujours prêt à enrichir un plan avec un accessoire, une élocution à affiner, un silence à creuser. Avec Roman, il faut être technique sur le texte, droit dans son jeu et souple pour s’adapter à sa mise en scène. C’est normal, il est exigeant avec les autres et encore plus avec lui-même ».
Lorsque le projet en était à ses débuts, en 2012, Roman Polanski avait confié qu'il ne voulait pas traiter cette histoire comme un drame en costumes mais plutôt comme un film d'espionnage : « De cette manière, on peut montrer son absolue pertinence par rapport à ce qui se passe dans le monde aujourd’hui – le spectacle séculaire de la chasse aux sorcières à l’encontre d’une minorité, la paranoïa sécuritaire, les tribunaux militaires secrets, les agences de renseignement hors de contrôle, les dissimulations gouvernementales et la presse enragée. » avait dit le réalisateur.
Jean Dujardin rajoute qu’il s’agit pour lui d’un film utile : « Je dirais même nécessaire, surtout en ces temps où la xénophobie et les populismes donnent de la voix dans certains pays d’Europe. Le film parle d’antisémitisme, d’injustice, mais aussi de courage, c’est une belle notion, très cinégénique. Il est toujours utile de revisiter certaines pages sombres de notre histoire, sans donner de leçons, en restant dans une promesse de cinéma, donc de plaisir. »
LE MANS 66 de James Mangold
Avec Matt Damon et Christian Bale
Basé sur une histoire vraie, le film suit une équipe d'excentriques ingénieurs américains menés par le visionnaire Carroll Shelby et son pilote britannique Ken Miles, qui sont envoyés par Henry Ford II pour construire à partir de rien une nouvelle automobile qui doit détrôner la Ferrari à la compétition du Mans de 1966.
Le réalisateur James Mangold était attiré par le double défi que représentait ce projet : il pouvait mettre en scène des séquences de course palpitantes plaçant les spectateurs à l’intérieur des voitures, au plus près de ces pilotes intrépides, tout en retraçant la chronique de l’amitié tumultueuse qui liait Carroll Shelby et Ken Miles. Tous deux avaient des personnalités très fortes et différentes – Shelby était un homme coriace mais très sympathique ; Miles était ombrageux et d’une franchise brutale – mais ces deux hommes étaient unis par leur passion pour l’innovation et leur amour de la compétition.
Dans « Le Mans 66 », la clé a consisté à dresser un portrait naturaliste de la vie que menaient Shelby et Miles. À notre époque où l’image de synthèse est la base de nombreux films à succès, le cinéaste James Mangold trouvait essentiel d’adopter une approche de l’action fondée sur la réalité afin de mieux représenter les années 1960 et d’aider le public à comprendre ce que ces pilotes vivaient lorsqu’ils se poussaient à dépasser les limites, tant sur leurs véhicules que sur eux. Il explique : « Aujourd’hui, l’action au cinéma se veut généralement spectaculaire et renforcée par des effets numériques. J’ai voulu au contraire quelque chose de profondément analogique, de réel et de brut. Je désirais montrer ce qu’il y a de séduisant dans ces bolides, la mécanique, les moteurs, le danger. Ces hommes roulaient à plus de 300 km/h coincés dans une fine coquille d’aluminium autour d’une piste. C’était un vrai miracle qu’ils aient une telle audace, un miracle qu’ils survivent dans de telles conditions. Et je voulais que les spectateurs puissent le ressentir aussi. »
James Mangold revient sur le choix du casting : « Matt Damon et Christian Bale sont tous deux incroyablement doués. Il y avait entre eux une camaraderie naturelle que j’ai sentie dès le début et qui se perçoit vraiment à l’écran. » Selon le réalisateur, chaque acteur avait comme une sorte de lien personnel avec son rôle respectif. Il précise : « Matt a été une star de cinéma presque toute sa vie. Il porte en lui la célébrité et la notoriété de sa prestigieuse carrière, mais il est aussi confronté aux interrogations de tous les acteurs ayant atteint la quarantaine – ‘que vais-je faire maintenant ?’ De la même manière que Caroll Shelby a dû se réinventer lorsque notre histoire commence. »
Christian Bale a bâti sa carrière en interprétant des personnages audacieux et, lorsqu’il incarne des personnages réels, il est connu pour se plonger intégralement dans le rôle et canaliser l’essence de son personnage. Il a aussi la réputation d’être passionné et entier, tout comme Ken Miles, qui avait conduit des chars d’assaut pendant la Seconde Guerre mondiale avant de trouver son chemin sur les circuits. À propos de l’acteur, le réalisateur déclare : « À bien des égards, Ken Miles et Christian ont le même caractère. Christian est un acteur remarquablement doué, mais il n’aime pas être une star de cinéma. En revanche, il aime être maître de son travail. De plus, lui aussi est britannique et a des liens avec les quartiers populaires du Royaume-Uni. Il a trouvé mille et une manières de se rapprocher de Ken. »
Christian Bale confie : « Jouer des personnages réels vous offre une vraie liberté parce qu’ils ont des manières bien à eux, leurs propres excentricités, leur voix... Tout est là et vous avez la liberté de piocher dans cette matière comme bon vous semble. Vous pouvez voir votre personnage en vidéo ou le rencontrer et discuter avec lui sur le tournage – les gens sont merveilleusement excentriques et fantastiques dans ces conditions. Je me sens plus libre en jouant une vraie personne parce que je sais que ce n’est pas mon ego qui dicte mes choix d’interprétation. »
Si les deux acteurs n’avaient jamais travaillé ensemble auparavant, ils étaient enthousiasmés par la perspective de se donner la réplique et d’explorer l’amitié entre ces deux personnages singuliers.
James Mangold voulait que ses stars conduisent le plus possible de vrais véhicules sur de vraies pistes. « Pour moi, il est essentiel que les spectateurs aient l’impression d’être assis dans l’habitacle. On entend le moteur, on voit les boulons vibrer dans le châssis. On ressent les vibrations dans nos os. On comprend à quel point ils poussent le véhicule et à quel point il est proche de l’explosion. Aujourd’hui, on dispose de la conception assistée par ordinateur. On peut anticiper avec beaucoup plus de précision ce qui va marcher ou non. Ces pilotes, eux, n’avaient pas d’autre choix que de monter dans des voitures dont ils ne savaient même pas si elles arriveraient en un seul morceau. Il n’y avait aucun moyen de le prévoir avec un crayon et des abaques. Il fallait construire le véhicule et le conduire pour en tester les limites. Il pouvait exploser ou pas, mais dans tous les cas une personne était assise dedans. Il y a quelque chose de romanesque dans ce genre d’audace, de prise de risque, quand on va au bout de ses ambitions quel qu’en soit le prix. »
Le chef décorateur François Audouy a été chargé de recréer plusieurs endroits réels pour le film, dont le siège social de Ford Motor Co. à Dearborn (Michigan) et les ateliers de Shelby American à Venice (Californie) puis plus tard à l’aéroport international de Los Angeles. Audouy a déjà travaillé avec James Mangold sur des films tels que Logan et Wolverine : Le Combat de l'Immortel. Il confie : « Jim a une vision très précise de l’histoire qu’il veut raconter. Ses films sont essentiellement axés sur les personnages, avec un style de mise en scène qui vous permet de rester dans l’intrigue. Cela signifie que les décors doivent être cohérents avec cet esprit, en phase avec le réalisme et la plausibilité, afin de maintenir le public dans ce monde qui a été créé comme par magie. »
Rick Collins, le coordinateur des véhicules a travaillé étroitement avec François Audouy et ses directeurs artistiques pour s’assurer que les voitures qui étaient construites, empruntées ou louées étaient exactement celles utilisées à l’époque. Son équipe a dû les transporter dans tout le sud de la Californie et jusqu’aux lieux de tournage de la deuxième équipe, en Géorgie. Parmi les voitures d’époque que l’on peut voir à l’écran se trouve un Daytona Coupé en aluminium poli unique en son genre et qui est présenté sur le site de Shelby à l’aéroport de Los Angeles. Pour l’arrivée de Ken Miles au Mans, l’Automobile Club de l’Ouest a prêté plusieurs voitures historiques de son musée, dont une Ford GT40 MKI et une Peugeot CD SP66 extrêmement rare puisqu’il n’en existe plus que trois dans le monde.
Cet engagement à capturer les expériences réelles que Shelby et Miles ont vécues au cours de leur partenariat a profondément marqué tous ceux qui ont participé à la production du film. Au final, James Mangold espère que la passion que les acteurs et l’équipe de tournage ont mise dans celui-ci rend un hommage mérité au courage et à la conviction de tous ces hommes que le film honore. La productrice Jenno Topping ajoute : « J’espère que les gens sortiront des salles en éprouvant de l’amour et de l’admiration pour ces hommes, en célébrant leur dévouement les uns envers les autres et leur engagement envers leur métier. »
James Mangold observe : « Il ne s’agit pas de l’histoire complète de Carroll Shelby ou de celle de Ken Miles. Il s’agit d’un moment déterminant dans leur vie qui a façonné leur être. Cette notion nous parle à tous, ce désir d’essayer de faire de l’excellent travail, quel qu’il soit, en étant soumis au regard et à la surveillance de la direction, avec cette propension qu’ont les entreprises à arrondir les angles et à aplanir tout ce qui pourrait offenser qui que ce soit. Je pense que ce monde-là, un peu plus brut et plus enclin à prendre des risques, nous manque à tous. »
** BONUS **
NOURA RÊVE de Hinde Boujemaa
Avec Hend Sabri, Lotfi Abdelli et Hakim Boumsaoudi
5 jours, c’est le temps qu’il reste avant que le divorce entre Noura et Jamel, un détenu récidiviste, ne soit prononcé. Noura qui rêve de liberté pourra alors vivre pleinement avec son amant Lassad. Mais Jamel est relâché plus tôt que prévu, et la loi tunisienne punit sévèrement l’adultère : Noura va alors devoir jongler entre son travail, ses enfants, son mari, son amant, et défier la justice...
Genèse du projet : Le court métrage précédemment réalisé par Hinde Boujemaa, « Et Romeo a épousé Juliette », était déjà une radiographie du mariage, tout comme son documentaire « C’était mieux demain » qui questionnait les rapports hommes-femmes. La cinéaste explique : « Quand je tournais mon documentaire, j’ai suivi une femme pendant un an et demi lors de la révolution arabe. Je l’ai accompagnée pendant sa recherche désespérée d’un toit et sa tentative de se reconstruire une vie. La révolution a donné l’illusion qu’on pouvait tout effacer et recommencer à zéro. Les événements ont provoqué ce flottement mais, bien sûr, avec le temps, on s’est rendu compte qu’il n’en était rien. Le fait d’avoir vécu pendant un an avec une femme dans une situation précaire a secoué beaucoup de choses en moi et nourri mon film. J’ai rencontré beaucoup d’autres femmes grâce à elle et entendu énormément d’histoires, ce qui m’a amenée vers la fiction. Le fait d’être avec ces femmes et d’oeuvrer au sein d’une association a été le point de départ. »
En Tunisie, la loi sur l’adultère prévoit les mêmes sanctions pour les deux amants, mais on constate que les plaintes émanent surtout des hommes. Hinde Boujemaa précise : « Les hommes se saisissent surtout de cette loi car l’ego de la femme n’est pas blessé de la même manière. Elle va prendre sur elle et se dire qu’elle n’est pas assez bien. Alors que l’ego de l’homme est social. ‘Qu’est-ce qu’on va penser de moi ?’. Cette préoccupation fait toute la différence. Il est plus facile pour les hommes d’aller porter plainte avec une loi qui les aide. Il faut dénoncer cette loi sur l’adultère en Tunisie qui est complètement ridicule et qui prévoit de deux mois à cinq ans d’emprisonnement pour les amants. C’est un sujet complètement tabou dans le monde arabe qu’il faut questionner. On ne doit pas se faire arrêter parce qu’on aime ailleurs ou que l’on trompe. L’Etat n’a pas à intervenir là-dedans. »
Les acteurs principaux de « Noura rêve » sont utilisés à contre-emploi. Star glamour, Hend Sabri est ainsi dépouillée de tout artifice. Humoriste, Lotfi Abdelli endosse quant à lui un rôle très sombre... Hinde Boujemaa ajoute : « Je suis allée d’abord vers ces acteurs car j’aimais leur sensibilité qui s’accordait aux personnages que j’avais en tête. Hakim Boumsaoudi, qui joue l’amant, est employé lui aussi à contre-emploi. C’est un clown dans la vie et un amoureux qui ne s’est jamais marié. Emmener Hend Sabri, dans un univers qu’elle ne connaissait absolument pas, était un enjeu pour elle comme pour moi. Elle devait parler le tunisien d’une manière qu’elle avait complètement perdue car cela fait quinze ans qu’elle habite en Egypte. Quand elle vient en Tunisie, elle parle bien sûr la langue mais il y a des tournures de phrases, des accents qu’elle a dû réapprendre. Elle a fait un travail de titan pour casser son allure sophistiquée. »
« Noura rêve » va permettre des débats sur les rapports hommes et femmes, même si Hinde Boujemaa explique être bien plus dans une démarche artistique que sociologique. La cinéaste précise : « Il ne passera pas inaperçu dans le monde arabe. En Tunisie, il y a longtemps que Hend Sabri n’a pas été vue à l’écran. Elle a fait un film il y a 15 ans. Ici, elle transgresse, en parlant d’une manière vulgaire. On a reproduit le langage de la rue. Outre le langage qui pourra susciter des réactions, il y aura bien sûr le sujet de l’adultère. Je vais faire des débats dans toute la Tunisie. Cela va secouer des interdits et ce sera sans doute difficile dans certains pays arabes où les femmes sont lapidées. C’est pour cette raison que j’ai essayé de raconter le film à travers le prisme de Noura, pour que les détracteurs n’aient pas d’arguments. Si j’ai construit cette histoire de vengeance, c’est pour savoir s’ils sont capables d’en accepter une aussi abjecte plutôt que d’accepter une histoire d’amour. Si j’ai été aussi loin dans cette vengeance, c’est pour faire accepter mon personnage féminin et ce qu’elle vit. Ce film va être une vraie bataille et je suis prête à l’affronter. »