Émission du mercredi 18 décembre 2019
Le Pitch - Cinéma- Émissions culturelles
- 1 min 58 s
- tous publics
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NOTRE DAME de Valérie Donzelli
Avec Valérie Donzelli, Pierre Deladonchamps et Thomas Scimeca
Maud Crayon, est née dans les Vosges mais vit à Paris. Elle est architecte, mère de deux enfants, et remporte sur un énorme malentendu le grand concours lancé par la mairie de Paris pour réaménager le parvis de Notre-Dame...
Entre cette nouvelle responsabilité, un amour de jeunesse qui resurgit subitement et le père de ses enfants qu’elle n’arrive pas à quitter complètement, Maud Crayon va vivre une tempête. Une tempête, qu’elle devra affronter pour s’affirmer et se libérer.
Après « Marguerite et Julien », précédent film réalisé par Valérie Donzelli, les producteurs Édouard Weil et Alice Girard, lui ont conseillé de revenir à un projet qui soit davantage inspiré de sa propre vie, et dans lequel elle aurait joué le personnage central. « J’ai écrit un premier scénario qui suivait le cheminement d’une réalisatrice. Trop proche de moi, la distance entre autobiographie et fiction n‘était pas bonne. J’ai finalement enlevé le cinéma que j’ai remplacé par l’architecture. Ces métiers ont des points communs - mener un projet à terme avec un budget à respecter, courir le risque de voir son œuvre décriée… En donnant cette profession à mon héroïne, je m’accordais la permission de parler de ce que je vivais sans que cela soit complètement collé à ma propre expérience », se rappelle Valérie Donzelli.
« Notre dame » est avant tout une lettre d’amour à Paris, ville d’adoption de Valérie Donzelli. Elle explique : « J'avais envie de me réconcilier avec, de lui faire du bien. Elle a été très malmenée depuis les attentats de 2015, c’est comme si on était désormais dans un état de chaos permanent. Toutes les cinq minutes, on entend maintenant se déclencher les sirènes de police. Alors, oui, lui rendre un peu de sa beauté, mais sans occulter sa violence. »
Donzelli a choisi le parvis de Notre-Dame de Paris comme monument à réaménager car elle voulait traiter de l’histoire d’un échec lié à l’architecture. « Qu’est-ce qui pouvait faire scandale dans ce domaine aujourd’hui ? Cela ne pouvait concerner qu’un monument ancien auquel on proposait d’apporter de la modernité. Le seul endroit réaliste qui me paraissait à la fois symbolique de Paris et qui pouvait permettre un projet architectural était le Parvis de Notre-Dame. »
Lorsque Notre-Dame a pris feu le 15 avril, la réalisatrice était catastrophée : « J’ai filmé un monument que j’aime. J’ai vécu avec Notre-Dame pendant toute l’écriture du film, qui a été longue. J’allais régulièrement lui rendre visite, je m’y suis attachée, je ressentais la blessure de l’incendie. Je savais que tourner là-bas ne serait pas simple, que les autorisations seraient longues, bref que c’était un peu la star de mon film. Filmer dans Notre-Dame et sur son parvis, c’était un vrai défi. En fait, dès l’écriture, en faisant ce choix, j’ai vécu dans la hantise d’un événement de ce type. C’est drôle mais j’ai réalisé un documentaire pour Arte ‘Le cinéma de maman’ en 2017, qui parle de l’acte de filmer, pour laisser une trace, une mémoire, pour ne pas mourir. Je ne pensais pas pouvoir l’illustrer à ce point avec un de mes films. Aujourd’hui, ‘Notre dame’ a cet écho particulier avec Notre-Dame, c’est vrai. Je crois que je suis la dernière personne à avoir filmé la cathédrale telle qu’elle était, ce n’est pas un film sur Notre-Dame. Tout ça est un pur hasard, et depuis la polémique qui oppose modernistes et conservateurs, le film est au cœur du sujet. Cela me dépasse un peu… »
Plus encore que dans les précédents films de Valérie Donzelli, la fantaisie est reine dans « Notre dame ». La réalisatrice précise : « J’aime la comédie et j’aime le cinéma burlesque, j’aime que les choses soient décalées parce que c’est une manière de regarder le monde qui me touche ; cela apporte un mélange de pudeur et de poésie. »
Pour ce film, la cinéaste a travaillé avec des acteurs qu’elle n’avait jamais dirigés. « Je savais que l’équilibre du film résidait dans ce côté choral, un peu tourbillonnant. J’adore créer des personnages. Est-ce parce que je suis actrice ? Je trouve d’abord leur prénom et puis je les visualise en les écrivant avec souvent en tête des acteurs précis. En général je ne fais pas d’essai. Je connais les acteurs que j’ai choisis, j’ai vu leur travail et je vois comment ils vont jouer, même si c’est toujours un pari - tant qu’on n’a pas travaillé avec eux, on ne sait pas comment on les dirigera. Je pense qu’il ne faut jamais chercher à changer leur nature mais, au contraire, aller vers ce qu’ils savent faire. Sur ce film en particulier, j’ai eu beaucoup de chance. Tous avaient des énergies très différentes, cela a été comme une partie de ping-pong que j’ai jouée avec chacun. »
STAR WARS : L'ASCENSION DE SKYWALKER de J.J. Abrams
Avec Daisy Ridley, Adam Driver, Oscar Isaac et John Boyega
La conclusion de la saga Skywalker. De nouvelles légendes vont naître dans cette bataille épique pour la liberté.
« Star Wars - L'Ascension de Skywalker » n'est pas seulement la conclusion de la trilogie initiée en 2015, mais celle de la saga lancée par George Lucas en 1977.
Chris Terrio a personnellement été choisi par J.J. Abrams pour co-écrire avec lui le script de « Star Wars Episode IX ». Il explique : « Parce que je connaissais l’ampleur de la tâche, j’ai su qu’il me faudrait trouver un coscénariste pour travailler sur ce film, mais je n’avais aucune idée de qui choisir. Donc la première chose que j’ai faite a été de me tourner vers un auteur que j’admire depuis longtemps, Chris Terrio, bien que nous ne connaissions pas. Quand je lui ai proposé d’écrire Star Wars avec moi, il a crié de joie. J’ai alors réalisé mon besoin de travailler avec quelqu’un qui crierait de joie à l’idée d’écrire Star Wars. »
Est-ce parce que George Lucas avait été déçu par « Le Réveil de la Force » qu'Abrams s'est tourné vers lui au moment d'écrire le scénario de « L'Ascension de Skywalker » ? Officiellement, c'était pour obtenir l'aval du créateur de l'univers au moment de boucler la saga et faire revenir le personnage de Palpatine. Mais il y avait peut-être une autre raison, et il faut maintenant espérer que le cinéaste appréciera la fin de l'histoire. « Nous avons eu des conversations entre nous, puis nous avons rencontré George avant d'écrire le scénario. Il y avait des choses concrètes, qui ne faisaient pas débat, mais au regard de l'immensité de l'histoire, il fallait trouver la bonne façon de conclure cela. Tout en sachant que ‘L'Ascension de Skywalker’ doit aussi se suffire à lui-même, en tant que film, qu'il doit être amusant, surprenant et compréhensible. »
Outre la révélation du titre, le premier teaser de l'Épisode IX s'achevait sur une surprise de taille : le rire glaçant de Palpatine, ex-empereur de la galaxie mort dans « Le Retour du Jedi » mais dont le retour a été confirmé par son interprète Ian McDiarmid. Dans une interview J.J. Abrams précise que l'idée de la présence du grand méchant est née bien avant qu'il ne commence à travailler sur le scénario de « L'Ascension de Skywalker » : « Quand Larry Kasdan et moi avons travaillé sur ‘Le Réveil de la Force’, nous ne l'avons pas fait dans du vide. Nous avons regardé ce qu'il s'était passé avant à dessein. Nous avons choisi de raconter une histoire se rapportant à des choses, thèmes et idées bien précis que nous avions vus auparavant, afin de commencer un nouveau récit. Mais nous avons examiné tout ce qu'il s'est produit avant pour nous demander vers quoi tout ceci tendait. Donc nous avons eu des discussions le retour de Palpatine à l'époque. »
Quelques semaines avant la sortie en salles de « L'Ascension de Skywalker », les fans auraient pu voir leur plaisir gâché à cause d'une grosse gaffe. Si l'on en croit J. J. Abrams, le scénario du dernier volet de la nouvelle trilogie a fuité sur eBay ! C'est dans l'émission « Good Morning America » que le cinéaste a dévoilé cette information : « Ils étaient vraiment inquiets qu'il y ait des fuites donc il n'y avait qu'une poignée de scripts imprimés sur du papier incroyable et impossible à copier. Et là, un de nos acteurs a laissé une copie sous son lit et il a été trouvé par quelqu'un qui nettoyait sa chambre. Le scénario a été remis à une tierce personne qui l'a mis en vente sur eBay. » Heureusement, la vigilance était de mise chez Disney et quelqu'un a pu récupérer le scénario secret avant qu'il ne soit vendu à quelqu'un d'autre. Finalement, John Boyega (Finn) avouera sa culpabilité dans la fuite du script.
Son visage n’était pas connu mais son immense taille (2 mètres 18 !) lui avait permis d’incarner l’un des personnages les plus mythiques de l’industrie cinématographique : Peter Mayhew, l’interprète de Chebacca dans neuf volets de Star Wars, nous a quittés le mardi 30 avril 2019 à l’âge de 74 ans. C'est Joonas Suotamo, acteur et basketteur finlandais de 2 mètres 12, qui lui a succédé dans le costume de Chewie.
Un autre personnage mythique va faire son grand retour dans Star Wars. Après Billy Dee Williams (Lando), Denis Lawson, l’interprète du pilote Wedge Antilles, sera lui aussi au casting du neuvième volet de la franchise, « L’Ascension de Skywalker ». En 2015 déjà, Denis Lawson avait été contacté par J.J. Abrams pour apparaître dans « Le Réveil de la Force », mais avait finalement dû décliner l’offre en raison d’un conflit d’agenda. Bien qu’il ne s’agisse pas d’un personnage principal, Wedge est adoré des fans pour sa participation à plusieurs batailles spatiales, dont l’assaut de l’Etoile noire dans Un Nouvel Espoir puis la campagne de l’Étoile de la mort dans Le Retour du Jedi.
La productrice Kathleen Kennedy de Lucasfilm et le réalisateur J.J. Abrams ont confié s'être beaucoup interrogés quant à la présence dans l'épisode IX de Carrie Fisher, interprète de Leia Organa, décédée après le tournage des « Derniers Jedi » : « Nous étions conscients de cette grande responsabilité que nous avions », raconte Kennedy. (...) « C'était une discussion compliquée mais nous savions qu'elle était un personnage important de cette histoire. Ça aurait mal sonné de juste dire que Leia n'était plus là parce que partie on ne sait où, qu'elle est morte [entre les deux films], son histoire n'aurait pas eu de fin. Or, elle en est une partie intégrante. Nous avons réalisé que nous avions des images de l'épisode VII que nous pouvions utiliser d'une nouvelle façon dont Carrie, en Leia, sera dans le film », ajoute J.J. Abrams.
** BONUS **
APRÈS LA NUIT de Marius Olteanu
Avec Judith State et Cristian Popa
Dana et Arthur, la quarantaine, sont mariés depuis près de dix ans. Mais quelque chose s’est fissuré, à cause de leurs besoins, de leurs croyances, de ce que la vie leur offre, de leurs démons intimes. Un jour, ils devront décider si laisser partir l’autre n’est finalement pas la plus grande des preuves d’amour.
Pour Marius Olteanu, « Après la nuit » parle du trajet que l’on fait avec l’autre et des compromis qu’inévitablement l’amour induit. Le film parle également du temps qui passe et de la façon dont il peut altérer la relation amoureuse. Le metteur en scène précise : « À mesure qu’une certaine liberté économique voit le jour en Roumanie, je trouve qu’il devient de plus en plus compliqué d’être avec quelqu’un ; la pression liée à l’injonction de rendre l’autre heureux - mais aussi tout l’entourage du couple - est écrasante et conduit à de permanentes concessions. Le film parle aussi des apparences qu’on essaie de sauver, l’apparence de l’amour derrière laquelle peuvent surgir des monstres. »
Le réalisateur a voulu faire ce film par rapport à l'un de ses courts métrages, « Score Nul », réalisé en 2015 et très proche de la première partie d’« Après la nuit ». « À chaque projection, le public restait et manifestait beaucoup de curiosité, ce qui générait des débats longs et intenses. J’ai donc trouvé logique de prolonger l’histoire, de créer un contre-point en parlant de l’autre moitié du couple et de leur vie ensemble. En 2015, je me suis mis à écrire et en 2016 j’étais prêt à tourner », se rappelle le cinéaste.
En parallèle du processus d’écriture, Marius Olteanu a réalisé des entretiens avec des hommes et des femmes mariés depuis longtemps (individuellement, pour avoir la version de chacun sur ce qui se passe dans un couple après cinq ans, après dix ans d’histoire). Il explique : « Comment le temps affecte le sentiment amoureux, la conjugalité, le rapport à l’autre. Leurs histoires étaient passionnantes, d’autant qu’ils se sont livrés sans fausse pudeur. J’ai d’ailleurs utilisé dans le film certains passages qu’ils m’ont confiés - comme l’histoire d’amour d’Alex avec un homme marié, qu’il raconte à Arthur pendant leur rencontre qui est une histoire vraie. »
Avec « Après la nuit », Marius Olteanu aborde frontalement la question de l’homosexualité et comment elle reste cachée en Roumanie. Il raconte : « J’aborde frontalement la question de l’homosexualité même si mes personnages évitent la question. Et c’est d’ailleurs peut-être ce miroir d’une forme d’hypocrisie instituée qui gêne le plus. Même mes personnages, pourtant homosexuels dans le film, ont un système d’évaluation et de jugement très hétéronormé. Ce qui s’est vérifié aussi pendant le casting, le financement et même pendant le tournage. Je me souviens que pour la scène du baptême, quelqu’un de l’équipe avait suggéré d’envoyer un email à tous les gens qui allaient être dans cette séquence afin qu’ils sachent que le film avait une dimension homosexuelle. Cette idée a suscité un débat virulent, fallait-il ou pas en parler. Pendant le casting, alors que je rencontrais des acteurs, beaucoup jouaient sur les clichés de l’homme homosexuel, ce que je trouvais déprimant...Et puis, j’ai finalement rencontré des acteurs qui ont accepté de jouer avec leurs propres limites et de faire évoluer leur perception. Au-delà des difficultés, cela a conforté ma conviction qu’Après la nuit est un filmnécessaire. »