Son adversaire a beau tout mettre en œuvre pour contrarier sa domination, Tadej Pogacar est imprenable sur ce Tour de France. Attaqué par Jonas Vingegaard dans la dernière ascension, à 11 kilomètres de l'arrivée au plateau de Beille, le Slovène a résisté avant de donner ce qui a tous les airs du coup de grâce à son rival, dimanche 14 juillet. Décidé à récupérer son trône après deux années à se contenter de la deuxième place, il a coupé la ligne d'arrivée avec 1'08'' seconde d'avance sur le Danois. A la veille de la dernière journée de repos, il compte 3'09'' d'avance sur son seul rival.
Pourtant, l'équipe de Vingegaard, Visma-Lease a bike, avait tout mis en œuvre pour tenter de revenir dans le match en battant Pogacar à l'usure. Lassée de voir son retard grandir à chaque démarrage explosif du Slovène en fin d'étape, comme la veille au Pla d'Adet, la formation néerlandaise a imprimé un rythme très élevé du début à la fin pour fatiguer le leader d'UAE Team Emirates. Mais le Slovène était tout simplement plus fort que toute la concurrence et est allé décrocher sa troisième victoire d'étape sur cette édition du Tour, la 14e de sa carrière.
La frustration des baroudeurs
Les autres coureurs placés au classement général jouent dans une autre cour. Troisième de l'étape, Remco Evenepoel (Soudal Quick-Step) a coupé la ligne d'arrivée avec 2'51" de retard. Surtout, l'échappée termine encore frustrée après s'être battue toute la journée pour exister. Dix-sept coureurs ont tout donné pour arracher 1'30" d'avance en début d'étape. L'écart n'a jamais dépassé les trois minutes à cause du rythme imposé par l'équipe de Vingegaard.
Ils n'étaient plus que cinq au pied du plateau de Beille : Laurens De Plus (Ineos-Grenadiers), Jai Hindley (Red Bull-Bora-Hansgrohe), Enric Mas (Movistar), Tobias Halland Johannessen (Uno-X Mobility) et Richard Carapaz (EF-EasyPost). Le dernier nommé a été repris à 9,3 km de l'arrivée et a été lâché après avoir tenté de suivre le train des deux monstres.
"C'était une sacrée étape. Sincèrement, une des plus dures que j'ai eu à courir sur le Tour. De toute façon, les deux-trois premiers sont dans un autre univers, a réagi Romain Bardet, qui a coupé la ligne 29 minutes après Pogacar. Je suis ébahi des écarts. Ils se rendent coup pour coup et toutes les autres équipes paient la note, c'est dur". En ce 14 juillet, les Français n'ont pas eu voix au chapitre. Seuls Lenny Martinez (Groupama-FDJ) et Guillaume Martin (Cofidis) ont réussi à faire partie de l'échappée.