Tadej Pogacar a encore tenté, mais cette fois, Jonas Vingegaard a répondu. Et de quelle manière. Le Slovène, qui était parvenu à décramponner tous ses adversaires dans l'ascension du Puy Mary, pensait sans doute gagner en solitaire, mais le Danois a finalement recollé pour le griller sur la ligne lors de la 11e étape entre Evaux-les-Bains (Creuse) et Le Lioran (Cantal), mercredi 10 juillet.
Parti seul en tête à 31 kilomètres de l'arrivée, Tadej Pogacar avait dans un premier temps réussi à larguer ses trois concurrents, Jonas Vingegaard, Primoz Roglic et Remco Evenepoel. Mais le Danois, d'abord allié à Roglic dans la descente, puis en solitaire, a fini par recoller au maillot jaune à 15 kilomètres de l'arrivée.
Roue dans roue jusqu'au bout, les deux adversaires se sont départagés au sprint et c'est le Danois qui s'est imposé sur la ligne. Il grappille une seconde au Slovène au jeu des bonifications, mais reste troisième du général (à 1'14'') derrière Remco Evenepoel, arrivé à 25 secondes du duo. Primoz Roglic, qui a chuté alors qu'il était en compagnie du Belge, a accusé 55 secondes de débours à l'arrivée mais a finalement été reclassé dans le temps qu'Evenepoel.
Cette étape au cœur du Massif central longue de 211 kilomètres, avec un final explosif, s'annonçait comme la deuxième bataille pour le général après celle du Galibier. Elle a tenu ses promesses et confirme qu'il y a bien deux duels dans ce Tour de France : celui pour la victoire entre Tadej Pogacar et Jonas Vingegaard, et celui pour le podium, que devraient se disputer Remco Evenepoel et Primoz Roglic.
Pogacar frustré, Bardet célébré
Avant cette nouvelle bataille à quatre, l'échappée, qui comptait Guillaume Martin, Romain Grégoire, ou encore Richard Carapaz, n'a jamais pu y croire, avalée à grande vitesse par le peloton. Les favoris avaient avait décidé que cette étape serait pour eux, et notamment Tadej Pogacar, qui a imprimé un gros rythme avant de placer sa seule attaque.
Mais Jonas Vingegaard continue de le frustrer : incapable de le lâcher dimanche sur les chemins blancs, le Slovène n'a pas plus réussi mercredi. Et cette fois, le double tenant du titre lui a même chipé la victoire. Si cette étape apparaît comme du menu fretin avant les Pyrénées, puis les Alpes du Sud, elle aura au moins une conséquence : Jonas Vingegaard a prouvé qu'il était au niveau et continue de semer le doute dans la tête de Tadej Pogacar.
Derrière ce remue-ménage, un homme a pu savourer dans les pentes raides du Puy Mary : Romain Bardet, sur ses terres, a profité d'un virage à sa gloire pour son dernier Tour de France. Un moment qu'il a pu s'offrir, regardant de loin la lutte pour le classement général, à qui il a dit adieu.