Emission du mardi 23 janvier 2018
Le Pitch - Cinéma- Émissions culturelles
- 7 min
- tous publics
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LA DOULEUR de Emmanuel Finkiel
Avec Mélanie Thierry, Benoît Magimel et Benjamin Biolay
Juin 1944, la France est toujours sous l’Occupation allemande. L’écrivain Robert Antelme, figure majeure de la Résistance, est arrêté et déporté. Sa jeune épouse Marguerite, écrivain et résistante, est tiraillée par l'angoisse de ne pas avoir de ses nouvelles et sa liaison secrète avec son camarade Dyonis. Elle rencontre un agent français de la Gestapo, Rabier, et, prête à tout pour retrouver son mari, se met à l’épreuve d’une relation ambiguë avec cet homme trouble, seul à pouvoir l’aider. La fin de la guerre et le retour des camps annoncent à Marguerite le début d’une insoutenable attente, une agonie lente et silencieuse au milieu du chaos de la Libération de Paris.
Cette adaptation de « La Douleur » de Marguerite Duras vient à l'origine d’Elsa Zylberstein et de David Gauquié qui ont proposé à Emmanuel Finkiel d'en écrire le scénario. Ce dernier avait par ailleurs été bouleversé par la lecture de ce roman quand il avait 19 ans. Le metteur en scène explique : « Cette femme qui attend le retour de son mari des camps de concentration et, alors que tout le monde revient, lui ne revient pas... Ce personnage faisait écho à la figure même de mon père, qui était quelqu’un qui attendait toujours, me semble-t-il. Même après qu’il ait eu la certitude que la vie de ses parents et de son frère s’était terminée à Auschwitz. Pour ces gens qui n’avaient pas de dépouille, l’absence était toujours présente. Et ce n’était pas une idée intellectuelle, c’était très concret. La présence de l’absence... De mon point de vue, c’était ce que racontait La Douleur : être face à cette présence. Replié sur soi-même, un voyage intérieur. »
Le film n'est pas un portrait de Marguerite Duras et Emmanuel Finkiel ne voulait pas en faire un biopic. Le réalisateur confie à ce sujet : « Le cahier des charges au cinéma, par le fait même que tu incarnes, t’oblige à te positionner, à présupposer des choses. Mais je l’ai fait plutôt en amenant Marguerite au niveau de ce qu’est un être humain et qui réagit comme un être humain, pas comme un écrivain. Moi, je ne connais pas d’écrivain, je connais des gens qui écrivent. Le personnage de l’écrivain est un concept et je voulais d’emblée évacuer la figure de Duras - son récit lui-même me l’autorisait puisqu’on ne peut pas dire que c’est une véritable autobiographie. »
Avec ce film, Emmanuel Finkiel se lance pour la première fois dans une adaptation et un film historique mais il avoue lui-même que ce ne fût pas simple. « Pour y arriver, j’ai été obligé de faire du déni ! De faire comme si ce n’était pas le monument Duras, de faire comme s’il n’y avait jamais eu de film sur l’Occupation, de faire comme si je n’étais pas impressionné... Et de me concentrer sur une seule chose : ce que je savais. Je n’ai pas vécu cette époque et je ne suis pas un spécialiste de Duras. En revanche, ce qui est décrit dans son livre, l’épaisseur de tous ces micros sentiments, je les connais ! C’est vraiment sous cet angle là que j’ai abordé ce projet. En m’interrogeant sur ce que j’avais pu voir chez ma propre famille... Et surtout en m’interrogeant sur ce que c’est que le manque en soi, sur ce qu’on s’imagine, comment la réalité et le réel ne coïncident pas. »
Etant donné que, dans son récit, Marguerite Duras prend de la liberté avec ce qui est réellement arrivé, son personnage est en partie fictif. Ainsi, Emmanuel Finkiel a pu se libérer de l’impératif de la ressemblance en ce qui concerne le choix de la comédienne principale. Le cinéaste a alors cherché une actrice qui ait l’épaisseur nécessaire et qui puisse porter à la fois les traces de la jeunesse de Duras à l’époque et les traces de sa maturité ultérieure. Il se rappelle : « Je ne pensais pas du tout à Mélanie Thierry au départ. J’ai commencé à faire passer des essais à plusieurs actrices et c’est elle qui m’a dit : ‘Moi aussi, j’en passerais bien !’ J’ai accepté presque par politesse. Et aussi avec une pointe de curiosité car ces essais étaient très difficiles. Marguerite évolue énormément et je voulais qu’ils soient significatifs de cette capacité à embrasser cette évolution. Les essais de Mélanie ont été un miracle en soi. La voir s’asseoir et attendre être à l’affût de chaque bruit, sur le palier, à la fenêtre. »
En filmant la Libération de Paris du point de vue de cette femme soumise à une insoutenable attente, Emmanuel Finkiel met en évidence la violence avec laquelle la réalité des camps de concentration a été immédiatement recouverte et que la frontière est mince entre la volonté légitime de se remettre à vivre et le déni. Le réalisateur développe : « Aujourd’hui, le crédo est : ‘on parle trop de la Shoah’. Mais il ne faut pas oublier que durant ces années-là, c’est exactement le contraire qui s’est passé. Il y a eu un enfumage de l’Etat et des états, renforcé par le fait que les survivants qui revenaient ne parlaient pas. C’était important de montrer que s’est rajouté à la douleur de Marguerite le fait qu’elle n’était pas reconnue par les autres. Ce silence à l’échelle de l’État était déjà au cœur du récit de Duras, mais là encore, sans doute y ai-je mis quelque chose de mon histoire personnelle, de ce que mon père m’a raconté de ce déni qui a eu lieu en 1945, pratiquement jusqu’à la fin des années 60, par rapport à cette grande affaire de l’extermination des Juifs. Qu’est-ce qui se passe pour Antelme ? Il aurait dû devenir prisonnier de guerre en tant que résistant mais il se trouve que le destin lui a fait épouser le sort des Juifs. L’évocation de la chose juive qui se lit entre les lignes chez Duras est soulignée dans le film. »
THE GREATEST SHOWMAN de Michael Gracey
Avec Hugh Jackman, Rebecca Ferguson, Michelle Williams, Zac Efron et Zendaya
The Greatest Showman célèbre la naissance du show-business et l’émerveillement que l’on éprouve lorsque les rêves deviennent réalité. Inspirée par l’ambition et l’imagination de P.T Barnum, voici l’histoire d’un visionnaire parti de rien qui a créé un spectacle devenu un phénomène planétaire.
Meilleure chanson « This is me » aux Golden Globes 2018
Né à Bethel dans le Connecticut en 1810, le vrai P.T. Barnum peut être considéré comme le créateur du divertissement de masse et de l'ultra-célébrité. Doté d’un talent naturel pour le commerce, la communication et la publicité, il vendait déjà des billets de loterie à l’âge de 12 ans. Après s’être essayé à divers métiers, P.T. Barnum s’est tourné vers ce qu’il appelait le « show-business ». Une fois installé à New York, il ouvre le « Barnum’s American Museum de Broadway », où l’on pouvait admirer des dioramas, des instruments scientifiques, des objets étranges, une ménagerie d’animaux exotiques, un aquarium marin, des représentations théâtrales et des « attractions vivantes ». Mais l'endroit est ravagé par un incendie. Il met alors sur pied « The Greatest Show on Earth », un spectacle sous chapiteau qui deviendra plus tard le « Cirque Barnum ». Entrepreneur prospère, il était également sujet à controverse puisqu'il se surnommait lui-même « le prince des charlatans ». On lui a attribué - il semblerait à tort - la phrase « à chaque minute, un naïf vient au monde ». A sa mort en 1891, le Washington Post le décrivit comme « l’Américain le plus célèbre qui ait jamais vécu ».
Si « The Greatest Showman » a pour héros P.T. Barnum, il ne s'agit pas pour autant d'un biopic de l'homme de spectacles. Ainsi, l'équipe du film a pris ses distances avec la chronologie des événements et n'a pas cherché à reproduire fidèlement les costumes ou décors de l'époque. Ce qui intéressait le réalisateur, c'était de transmettre la magie véhiculée par les spectacles de Barnum, de montrer à quel point il était un précurseur dans son domaine et de montrer la force avec laquelle il a cru en ses rêves.
Le producteur Laurence Mark et le coscénariste Bill Condon ont eu l'idée de « The Greatest Showman » alors qu'ils préparaient la cérémonie des Oscars 2009 présentée par Hugh Jackman. Laurence Mark se souvient : « En découvrant Hugh sur scène, je me suis dit que j’étais face au plus grand showman qui soit, c’est alors que le nom de P.T. Barnum m’a traversé l’esprit. » Si l'acteur australien a été d'emblée emballé par le projet, il a fallu sept années supplémentaires pour que celui-ci aboutisse. Une première version du scénario a été écrite par Jenny Bicks puis Bill Condon est intervenu pour ajouter la touche musicale et dansante au script. Enfin, Michael Gracey a rejoint l'aventure en tant que réalisateur. « The Greatest Showman » est son premier long métrage. Pour convaincre les producteurs qu'il avait les épaules suffisamment larges pour un tel projet, Michael Gracey leur a fait une présentation de 45 minutes qui mêlait récit, concept art et chansons.
L'équipe a tenu à ce que l'esthétique du film ne soit pas rattachée à une époque particulière. Ainsi, le style visuel mêle rétro et moderne, s'inspirant notamment du mouvement steampunk. Il en est de même pour la photographie, comme en témoigne Seamus McGarvey : « Nous avons travaillé dans cette optique, en choisissant consciemment des mouvements de caméra et des couleurs qu’on ne verrait jamais dans un film historique. Nous avons tourné avec des caméras numériques et une palette très moderne de couleurs saturées. Il existe aussi une certaine forme d’humour dans l’esthétique qui donne au film une tournure particulière - il défie constamment toutes les conventions, les habitudes liées aux films historiques guindés. » La musique n'échappe pas à la règle : le réalisateur tenait en effet à créer un contraste entre l'atmosphère d'époque du film et la bande-originale résolument moderne, à l'instar de Moulin Rouge ! Derrière les tubes de « The Greatest Showman », on trouve le duo Benj Pasek et Justin Paul qui, au moment de la production du film, n'étaient pas encore oscarisés pour leur travail sur « La La Land ». Le producteur Laurence Mark déclare à leur propos : « Benj et Justin ont un talent exceptionnel pour mêler le rock et la pop à l’univers musical contemporain de Broadway. »
Le spectacle de P.T. Barnum reposait en partie sur les « Curiosités », des artistes de cirque aux caractéristiques physiques rares. Si l'exhibition d'êtres humains est aujourd'hui condamnée, elle est dans le film représentée non pas comme une foire aux monstres mais comme une manière pour ces personnes d'échapper à une existence clandestine et marginale. Keala Settle, interprète de la femme à barbe, confie avoir accepté le rôle dans l’espoir d’encourager les spectateurs modernes à faire preuve de plus de tolérance. Outre la femme à barbe, on retrouve Francesco Lentini l’homme à trois jambes, le général Tom Thumb (Tom Pouce, un nain qui mesurait 1,03m), le Lord de Leeds (un géant de 2,13m), l’Homme Chien, les frères siamois Chang et Eng et des danseurs albinos.
Johanna Maria Lind était adorée en Europe pour son timbre de soprano. Mais c'est grâce à P.T. Barnum qu'elle va accéder au statut de star. C’est Rebecca Ferguson qui l’incarne. Bien que l'actrice ait étudié la musique et sache chanter, elle est tout de même doublée par Loren Allred, une ancienne candidate de l'émission « The Voice ».
Les personnages de Phillip Carlyle, incarné par Zac Efron, et Anne Wheeler, interprétée par Zendaya, sont purement fictifs et ont été inventés pour les besoins du film.
Zac Efron et Zendaya sont rompus à l'exercice des comédies musicales puisque le premier a été révélé par « High School Musical » tandis que la seconde a été l'une des stars de la série Disney Channel, « Shake It Up », dans laquelle elle chantait et dansait. Pourtant, le duo avoue qu'ils n'ont jamais été confrontés à des numéros aussi difficiles, notamment en raison des figures acrobatiques qu'ils devaient effectuer. Zendaya a appris le trapèze et a effectué elle-même ses cascades.
Le studio Moving Picture Company (MPC) à Culver City a été chargé de mettre au point des effets visuels pour créer... les animaux du cirque ! En effet, le réalisateur se refusait à faire appel à de vrais animaux qui auraient été exploités ou maltraités pour apprendre des tours.
En 1881, P.T. Barnum s'associe avec un ancien rival, James Anthony Bailey, directeur du Great London Circus and Ganger’s Royal British Menagerie. A la mort des deux hommes, le cirque passe entre les mains des frères Ringling sous le nom Ringling Bros. and Barnum & Bailey Circus. Mais le public se fait de plus en plus rare et l'entreprise est soumise aux pressions des défenseurs des droits des animaux. Ce qui était le plus grand cirque du monde ferme définitivement ses portes le 21 mai 2017.
BONUS
SUGARLAND de Damon Gameau
Le sucre est partout ! Toute notre industrie agroalimentaire en est dépendante. Comment cet aliment a pu s’infiltrer, souvent à notre insu, au cœur de notre culture et de nos régimes ? Damon Gameau se lance dans une expérience unique : tester les effets d’une alimentation haute en sucre sur un corps en bonne santé, en consommant uniquement de la nourriture considérée comme saine et équilibrée. A travers ce voyage ludique et informatif, Damon souligne des questions problématiques sur l’industrie du sucre et s’attaque à son omniprésence sur les étagères de nos supermarchés ! SUGARLAND changera à tout jamais votre regard sur votre alimentation.
Après avoir entendu plusieurs avis sur les effets du sucre de par les spécialistes de la santé, médias ou proches, le réalisateur a préféré se faire sa propre opinion en faisant l’expérience de se lancer dans un régime alimentaire riche en sucre pendant 60 jours : « J’ai remarqué des changements dans mon corps durant l’expérience, puis j’ai fait appel à la science pour les expliquer. J’ai voyagé à travers l’Amérique et j’ai interviewé les principaux experts dans ce domaine, rencontrant des personnages fascinants en chemin, et apprenant quelques secrets de l’industrie du sucre. Ce n’est pas un film qui insiste sur le fait que les gens devraient arrêter de consommer du sucre. Ce film vise à les sensibiliser davantage sur une substance qui se retrouve maintenant dans environ 80% de nos aliments transformés. Cette présence presque hégémonique justifie un examen plus approfondi. »
Si l’expérience de consommation de sucre est le fil rouge du film, cela a amené le réalisateur à explorer d’autres domaines. « Par exemple, lorsque j’ai augmenté mon apport en sucre et que j’ai commencé à en avoir toujours plus envie, je me suis dirigé vers l’Oregon. J’ai bu un milk-shake pendant qu’on me faisait un scan cérébral, puis j’ai montré les résultats en utilisant des techniques d’animation de pointe pour me mettre en scène dans mon propre cerveau et expliquer au public quel effet le sucre avait sur ce dernier. Les résultats de mon expérience ont été très dérangeants, d’autant plus que mon alimentation était ce que beaucoup considère comme une ‘alimentation saine’. Durant les 3 semaines, j’ai développé une stéatose hépatique et, à la fin, j’ai développé un diabète de type 2 précoce, des risques de maladies cardiaques et 11 cm de tour de taille supplémentaires. Tout cela venait du fait que je ne mangeais plus de matières grasses, et moins de calories qu’avant d’avoir commencé. Je suis maintenant convaincu que les dangers du sucre sont très réels et que les calories du sucre se comportent différemment de celles de tout autre aliment. »
Kyan Khojandi a accepté de prêter sa voix dans la version française car pour lui le message du documentaire est important : « Ce film parvient à nous informer sur ce qu’on mange, à soulever le problème que pose le sucre de façon drôle mais pas culpabilisante. Moi par exemple, j’aime bien les barres chocolatées, les trucs comme ça, donc voir ce film, qu’on me dise ‘ok, fais ce que tu veux mais sois informé des conséquences d’une consommation régulière de ce type de produits’, forcément ça me parle. Je trouve ça bien d’informer les gens sur les effets du sucre de cette manière-là. »
Il avoue d’ailleurs avoir découvert des informations essentielles : « j’ai appris à décrypter les étiquettes des produits. Je sais désormais qu’une cuillère à café de sucre cela correspond à 4g de sucre et je prête donc attention aux produits que j’achète, je me rends désormais mieux compte de la quantité de sucre présente dans certains produits. D’autre part, Je ne soupçonnais pas la vitesse à laquelle le sucre agit sur notre organisme. Je m’en suis d’ailleurs rendu compte il y a quelques jours en allant au fast food. Puisque j’essaie d’arrêter le sucre, ça faisait très longtemps que je n’y étais pas allé. Très vite, les heures et les jours qui ont suivi, j’avais trop envie de sucre, de gras, de produits que j’avais chassé de mon alimentation depuis pourtant quelque temps… J’ai fait le lien avec l’expérience menée dans le film et j’ai pris conscience de l’impact des sucres cachés. On peut vite tomber dans l’addiction sans se rendre compte. »
PENTAGON PAPERS de Steven Spielberg
Avec Meryl Streep, Tom Hanks et Alison Brie
Première femme directrice de la publication d’un grand journal américain, le Washington Post, Katharine Graham s'associe à son rédacteur en chef Ben Bradlee pour dévoiler un scandale d'État monumental et combler son retard par rapport au New York Times qui mène ses propres investigations. Ces révélations concernent les manœuvres de quatre présidents américains, sur une trentaine d'années, destinées à étouffer des affaires très sensibles… Au péril de leur carrière et de leur liberté, Katharine et Ben vont devoir surmonter tout ce qui les sépare pour révéler au grand jour des secrets longtemps enfouis…
En 1971, le Washington Post rendit public des extraits du document classé secret défense « United States-Vietnam Relations, 1945-1967 : A Study Prepared by the Department of Defense ». Emanant du département de la Défense, comptant pas moins de 7000 pages, celui-ci détaillait l'implication politique et militaire américaine dans la guerre du Vietnam. Sa publication éclaboussa la classe politique US de l'époque. « Pentagon Papers » (« Papiers du Pentagone ») désigne ce document dans le langage populaire.
Dans ce film, Steven Spielberg retrouve Tom Hanks, son acteur fétiche, après avoir travaillé avec lui sur 4 films. En revanche, c’est la première collaboration entre Meryl Streep et Steven Spielberg.
L’histoire des « Pentagon Papers » en recoupe plusieurs et le scénario de Liz Hannah et Josh Singer les aborde toutes sous un angle nouveau, en insistant sur la trajectoire personnelle et sur les figures captivantes du Washington Post qui ont pris la décision historique de mener une bataille pour défendre le droit de publier la vérité : celle des quatre gouvernements successifs qui ont menti aux citoyens sur la guerre du Vietnam pendant plus de vingt ans ; celle de Daniel Ellberg, ancien Marine et consultant militaire devenu lanceur d’alerte ; celle du New York Times et de sa gestion d’un scoop retentissant et celle d’une bataille judiciaire, sans parler des répercussions toujours actuelles sur les médias, le premier amendement et la démocratie elle-même.
Avec « Pentagon Papers », Steven Spielberg s’intéresse pour la première fois à l’Amérique des années 1970. Le célèbre metteur en scène est un habitué des films se déroulant dans le passé, mais il n'avait jamais réalisé un long métrage avec les Etats-Unis de cette décennie comme cadre spatio-temporel (si l'on excepte les films se déroulant dans le présent sortis dans les années 1970). « Il possède un talent inné pour rendre des événements historiques actuels et dynamiques. C’est un film qui vous tient en haleine mais qui vous rappelle aussi que la nécessité de révéler la vérité est une question qui traverse les époques » explique la productrice Amy Pascal. La productrice Kristie Macosko Krieger ajoute : « Ce film parle du pouvoir de la vérité mais c’est aussi la trajectoire personnelle d’une femme qui s’émancipe et s’impose comme patronne d’une des plus grandes entreprises américaines. C’est donc une histoire intime qui se mêle à la grande Histoire, c’est ce qui nous a fascinés dans ce projet ». Elle conclut en disant que Kay Graham demeure encore aujourd’hui une figure pionnière pour beaucoup de femmes. « On a beau être en 2017, il est encore difficile pour les femmes de s’affirmer dans un monde culturellement dominé et régenté par les hommes. Certes, la situation évolue dans le bon sens mais il y a encore une belle marge de progrès. Graham a ouvert la voie pour que d’autres femmes après elle osent prendre la parole et s’affirmer comme des femmes de pouvoir.».
Alors que le tournage touchait à sa fin, Spielberg a prononcé un discours émouvant expliquant ce qui fait de « Pentagon papers » un film aussi cher à son coeur. « Il y avait un ensemble de grands acteurs et j’aimerais recommencer. C’est vraiment l’une des expériences les plus satisfaisantes de toute ma carrière ». Il reconnaît également que cet ensemble a fait surgir à l’écran un questionnement qui se murmure déjà à travers toute l’Amérique. « C’est le moment de se rendre compte qu’il est important que la presse soit libre et indépendante et de lancer un débat honnête sur les avantages indiscutables pour notre démocratie d’avoir une presse intègre », conclut Spielberg.