Emission du mercredi 21 mars 2018
Le Pitch - Cinéma- Émissions culturelles
- 7 min
- tous publics
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MEKTOUB MY LOVE CANTO UNO de Abdellatif Kechiche
Avec Shaïn Boumedine, Ophélie Bau, Salim Kechiouche, Lou Luttiau, Alexia Chardard et Hafsia Herzi
En France en 1994, Amin espère vivre des scénarios qu'il écrit à Paris. Il retourne en été dans le Midi de la France où il a passé sa jeunesse chez ses parents qui tiennent un restaurant tunisien à Sète. Amin retrouve sa famille et ses amis de jeunesse, comme son cousin dragueur Tony ou sa meilleure amie Ophélie. Il passe son temps entre le restaurant familial, les bars du coin et la plage où viennent bronzer de jolies vacancières. Alors que Tony a du succès, Amin est plutôt timide. Il se trouve une occupation en photographiant la côte méditerranéenne dont il trouve la lumière fascinante et cherche l'inspiration de ses films futurs.
« Mektoub my love » est une libre adaptation de « La Blessure, la vraie », écrit par François Bégaudeau en 2011. Ce récit initiatique, situé dans les années 80, raconte l'été des 15 ans de l'auteur.
Abdellatif Kechiche a cependant choisi de situer l'action dans le sud de la France (à Sète) et non en Vendée comme dans le roman. Il a également décidé de placer l'intrigue en 1994.
Le film a une portée autobiographique : « Comme François Bégaudeau, j’ai eu envie de donner à cette histoire une dimension autobiographique. Mais pour moi comme pour lui (je crois), cette coloration est un peu faussement autobiographique. Le personnage d’Amin représente peut-être une sorte d’idéal de celui que nous aurions voulu être, il a beaucoup des qualités que je souhaite montrer. Et là encore, Amin est inséparable de Shaïn. »
Le réalisateur revient sur la genèse du projet : « J’ai écrit une première adaptation du livre de François Bégaudeau en 2010 mais le projet est tombé à l’eau (…) Je rêvais de trouver un personnage et son interprète, que je suivrais sur plusieurs films (…) J’aime beaucoup l’idée de donner vie à un personnage qui, au départ, ne m’appartient pas, puis d’imaginer tout ce qui pourrait lui arriver au fil des années. Dans ‘La Blessure, la vraie’, les possibles sont si nombreux que deux films de trois heures chacun pourraient prétendre en exprimer tout au plus que le tiers, et après avoir rencontré Shaïn Boumédine, qui allait interpréter Amin, j’ai songé à une suite. Plusieurs suites, en fait, car si ce qui constituera le deuxième volet de ‘Mektoub my love’ est déjà filmé et en grande partie monté, j’aurais envie de réaliser dix autres films avec Shaïn dans le rôle d’Amin, que l’on suivra ainsi jusqu’à l’âge de 45 ans. »
Kechiche revient sur le casting et la rencontre avec son personnage principal Amin incarné par Shaïn Boumédine : « Il s’était présenté pour une figuration. Il a une telle présence, il met une telle intensité dans chaque geste, dans chaque regard… Il possède en lui quelque chose de profondément romantique. J’ai pensé au Frédéric Moreau de ‘L’Éducation sentimentale’, au Lucien des ‘Illusions perdues’… Voilà, j’ai déjà fait deux films avec lui, au moins. Parce que, pour les autres, on ne peut jamais savoir, on n’est jamais sûr de rien. J’ai envie de garder les personnages, de leur donner de nouvelles chances, de les suivre, de leur offrir les histoires que peut-être ils n’ont pas eu le temps de vivre dans le roman ou dans les deux premiers films… »
Pour le cinéaste, chaque rencontre avec les acteurs est de l’ordre du miracle : « Je pourrais parler de chacun d’eux pendant des heures, ce sont de grandes rencontres, je sais que j’ai eu une chance insensée de tomber sur eux, des perles rares. Peut-être qu’inconsciemment c’est pour le désir toujours renouvelé de ces rencontres que je fais des films. Il y a quelque chose de magique qui opère dans ces moments-là. En général, dès la première rencontre je ressens comme une grâce particulière. Je ne saurai trop bien l’expliquer, mais c’est comme une évidence. Et à chaque nouveau projet, j’ai peur de ne pas trouver, c’est un vrai cauchemar, je me dis qu’il n’y a qu’une Sara Forestier, une Hafsia Herzi, une Adèle Exarchopoulos. Et puis, Ophélie Bau apparaît, et c’est un nouveau miracle. Sur ce film j’ai été servi en miracles : Shaïn, Salim, Lou, Alexia… Ils ont tous été incroyables. J’ai tenté de capter en chacun sa grâce particulière, comme un cadeau que je reçois à chaque fois… Alors, oui, je peux encore croire aux miracles ! »
Kechiche a décidé de filmer une insouciance et une forme de liberté en situant l’action en 1994 : « Une certaine douceur de vivre a disparu depuis. On peut penser que c’est l’âge qui conduit immanquablement à une forme de mélancolie, ou que chaque siècle a autant de mal à se terminer que le suivant a de difficultés à commencer, mais il est évident que la notion même de liberté a changé. Tous ces événements épouvantables qui se sont produits ici et là ont tout bouleversé. Les terrasses de café, que j’aime plus que tout, ne sont plus les mêmes désormais. Les aéroports non plus. Autrefois, vous pouviez monter dans un avion facilement, aujourd’hui c’est devenu une épreuve. Une des conséquences essentielles de tout cela est qu’il est impossible de considérer les gens comme avant : nous sommes dans un monde qui enferme, qui étouffe. Le film veut constituer une réponse à cette sensation d’étouffement. Je n’ai pas oublié qu’en 1994 il y avait eu déjà, trois ans auparavant, la 1ère Guerre du Golfe, mais enfin, pourtant, il y avait alors des moments d’utopie et la conviction que le monde irait de mieux en mieux. Il semble qu’aujourd’hui nous sommes partis dans l’autre sens, après que nous ayons vécu des événements traumatisants et connu des avancées technologiques dont nous ne savons pas toujours bien que faire. En 1994, il y avait un vivre ensemble auquel on croyait. »
LA PRIÈREde Cédric Kahn
Avec Anthony Bajon, Damien Chapelle, Alex Brendemühl et Louise Grinberg
Thomas a 22 ans. Pour sortir de la dépendance, il rejoint une communauté isolée dans la montagne tenue par d’anciens drogués qui se soignent par la prière. Il va y découvrir l’amitié, la règle, le travail, l’amour et la foi…
Ours d’argent du meilleur acteur pour Anthony Bajon à la Berlinale 2018
Le projet de « La prière » est né de trois rencontres décisives. En tout premier lieu, Aude Walker, une jeune écrivain, qui a mis Cédric Kahn sur la piste du sujet, ayant elle-même beaucoup enquêté en vue d’un livre sur des expériences religieuses tentées avec des toxicomanes. De Fanny Burdino et Samuel Doux, un duo de scénaristes, qui ont relevé le défi de l’écriture qui par certains aspects comportait pour le réalisateur beaucoup de défis et, enfin, de Sylvie Pialat, la productrice, qui a immédiatement adhéré au projet et à l’idée de le faire sans acteurs connus, dans l’esprit des premiers films de Kahn.
Filmer la foi ne va pas forcément de soi. Cédric Kahn a résolu cette question par le doute : « Rien n’est imposé au spectateur, il a toujours la possibilité de forger sa propre conviction, même dans la scène de miracle. Je tenais à ce que tout reste rationnel... Et que les images créent cette subjectivité, cette illusion. Les chants en chapelle, les marches dans la montagne, l’écho dans le brouillard : avec les moyens du cinéma, je pensais qu’on pouvait faire ressentir la présence, l’invisible », analyse le cinéaste.
Le réalisateur Cédric Kahn se définit comme agnostique. « Je n’ai aucune certitude. Je respecte les gens qui sont croyants et, par certains aspects, je peux même les envier. La foi est une affaire intime qui, par beaucoup d’aspects, dépasse largement le cadre des religions. Si on y pense, tout est question de foi dans la vie, l’amour, la passion, l’engagement. Moi par exemple, je crois en la mystique du cinéma. Une séquence réussie, c’est toujours un miracle, la conjonction un peu magique des éléments », confie le metteur en scène.
Thomas est campé par le jeune Anthony Bajon, vu notamment dans « Les Ogres » ou « Maryline » : « Je cherchais un garçon avec beaucoup de présence, d’intensité, de violence, mais aussi une forme de candeur, un lien fort à l’enfance. Et qui soit assez indéfinissable socialement. Un acteur capable d’habiter les creux du récit. Autant dire beaucoup de qualités pour un jeune comédien. Et pour moi, Anthony avait tout ça », relate Cédric Kahn.
Dès le début, ce qui était très clair pour Sylvie Pialat, la productrice, et Cédric Kahn, c’est qu’il ne fallait pas de visages trop connus, trop identifiés. Et Sylvie a souvent rappelé cette promesse de départ au réalisateur. « Le premier test que je faisais passer aux acteurs, c’était de leur demander de faire une prière. C’était un peu particulier comme casting ! D’ailleurs, ceux qui la réussissaient le mieux n’étaient pas forcément les plus croyants, mais les meilleurs acteurs. On a travaillé la distribution sans hiérarchiser les rôles, avec l’obsession de créer un groupe homogène, crédible, habité. On cherchait une intensité et une limpidité dans le jeu. Il fallait aussi qu’en regardant simplement les visages, on puisse se raconter pour chacun une histoire, les épreuves traversées », déclare le cinéaste.
La prière et les chants ont demandé un travail particulier pour les acteurs avec beaucoup d’apprentissage et pas mal de répétitions en amont du tournage. « Tous les chants et les moments de guitare devaient être interprétés par les acteurs du film. Pour moi, c’était inconcevable de tricher avec ça, il fallait que la ferveur vienne de l’intérieur, en assumant les imperfections, et ça a été au coeur de leur travail » confie Cédric Kahn.
BONUS
LES BONNES MANIÈRES de Juliana Rojas & Marco Dutra
Avec Marjorie Estiano, Cida Moreira et Andrea Marquee
Ce film est interdit en salles aux moins de 12 ans
Clara, une infirmière solitaire de la banlieue de São Paulo, est engagée par la riche et mystérieuse Ana comme la nounou de son enfant à naître. Alors que les deux femmes se rapprochent petit à petit, la future mère est prise de crises de somnambulisme...
Prix du public à l’Etrange Festival 2017
Prix spécial du jury international au Festival du Film de Locarno
Mention spéciale au Festival de Biarritz 2017
« Les bonne manières » mélange le genre fantastique avec le cinéma dit social. Juliana Rojas et Marco Dutra expliquent le point de départ de ce film : « On a voulu créer un monde fantastique dès le début du film en faisant appel à un style de narration qui rappelle les contes de fées. L’histoire se déroule dans un São Paolo un peu fantasmé et prend des tours inattendus qui ne peuvent être rendus possibles que dans un monde magique. Mais les thèmes de classes sociales et de ‘races’ sont toujours présents et posent toujours problème. »
Le choix de la forme est celui d’un conte de fées d’épouvante. Les réalisateurs détaillent ce choix de mise en scène : « Le genre permet d’approfondir notre compréhension des angoisses qui rongent ce monde.Nous sommes tous les deux fans des premiers dessins animés de Disney et de la manière peu orthodoxe qu’ils ont de mélanger les genres. Avec ‘Blanche-Neige’, ’Dumbo’ et ‘Bambi’, il est fait appel à la musique, à l’horreur et au fantastique pour aborder les thèmes complexes que sont l’envie, la solitude et la puberté. On a souhaité suivre ce modèle, mais en y apportant nos propres thèmes contemporains, c’est-à-dire le désir sexuel, la définition d’une famille, la métamorphose du corps. Le conte de fées, c’est une forme large et très directe, pas forcément morale, qui fait appel aux choses de la vie quotidienne pour créer du fantastique et du sens. ‘Les bonne manières’ c’est notre façon de créer un conte de fées de la vie moderne. Dans la première moitié du film, nous instaurons le mystère autour de la grossesse, tout en révélant petit à petit la cause du comportement quelque peu déroutant d’Ana. Puis c’est la naissance du bébé et tout devient plus clair.Ainsi, dans la deuxième partie du film, l’existence du loup-garou n’est plus un mystère. Cependant, on révèle la transformation de Joel à sept ans par étapes :d’abord par l’intermédiaire du son, puis par des détails comme le pelage et les griffes, à la fin du film, Joel apparaît totalement transformé aux côtés de Clara, et on peut vraiment comprendre les émotions qui l’envahissent dans la peau d’un loup-garou. Cetteapproche ouverte et frontale des créatures mystiques et de leurs sentiments est centrale dans la plupart des contes de fées, et nous avons considéré que c’était le meilleur moyen de montrer le corps de loup-garou de Joel. »
La ville est filmée de manière très stylisée. Juliana Rojas et Marco Dutra racontent leur travail sur la photographie et les décors : « Il fallait situer deux espaces très différents : l’appartement nouveau riche d’Ana et la zone périphérique dans lequel Clara habite. On les a traités comme s’il s’agissait d’un château d’époque et des bois qui l’entourerait dans un conte ancien. Chacun de ces concepts a été travaillé avec chacun ses couleurs, sa lumière et son décor. Le chef décorateur, Fernando Zuccolotto, a travaillé avec l’artiste Eduardo Schaal pour concevoir les ‘matte paintings’, à l’aide de techniques anciennes, en s’inspirant des films comme « Le narcisse noir » de Powell et Pressburger et « Pas de printemps pour Marnie » de Hitchcock, ainsi que du travail époustouflant de l’artiste Mary Blair chez Disney. »
LA FINALE de Robin Sykes
Avec Thierry Lhermitte et Rayane Bensetti
Toute la famille Verdi est aux petits soins pour s’occuper de Roland, le grand-père, qui perd un peu la boule ces derniers temps. Tous sauf JB, l'ado de la famille, qui n'a qu'un seul but : monter à Paris pour disputer sa finale de basket. Mais ses parents, bloqués ce week-end-là, lui demandent d’y renoncer pour surveiller son grand-père. JB décide alors de l’embarquer avec lui… Pendant ce voyage, rien ne se passera comme prévu…
Prix d’interprétation pour Thierry Lhermitte + Grand Prix OCS pour le réalisateur Robin Sykes au Festival International du Film de Comédie de l'Alpe d'Huez 2018
Le réalisateur se confie sur le choix de réaliser une comédie « Je cherchais une histoire qui sorte un peu des comédies romantiques habituelles ou des simples comédies potaches. Pour moi qui n’avais jamais écrit ce genre de cinéma, s’aventurer sur ce terrain était trop risqué. Je voulais surtout un thème qui n’avait pas encore été trop abordé dans la comédie. Un truc un peu ‘osé’. C’était le cas pour ce personnage qui perd gentiment la boule avec l’âge, ce ‘papy zinzin’ comme j’aime à l’appeler. Je suis donc parti de ce postulat.»
Le film s’inscrit dans la tradition des films de duo. Robin Sykes explique : « Avec Antoine Raimbault, mon co-scénariste, nous en avons clairement repris les codes. Des films comme « La chèvre » ou « Les spécialistes » mettent en scène des personnages que tout oppose et qui se retrouvent contraints et forcés de partager une aventure. La maladie de Roland, c’est un peu cette paire de menottes qui lie le flic ou voyou. Elle oblige nos deux personnages qui se connaissent mal et appartiennent à des générations différentes à avancer main dans la main. Pour JB, ce grand-père est un vrai boulet mais sa dépendance l’oblige à ne pas le laisser tomber. Et c’est évidemment au travers des péripéties provoquées par ces ‘chaines’ qu’ils apprendront à se découvrir et à s’apprécier. »
Ce film marque la première collaboration entre Robin Sykes et Thierry Lhermitte. Le réalisateur évoque leur rencontre : « Il a fallu que je gagne sa confiance car c’est un acteur exigent. Il ne me connaissait pas mais il a tout de suite compris que je lui demanderai beaucoup. C’est forcément délicat pour un acteur de sa génération d’incarner un homme qui perd la tête avec l’âge, il faut un certain courage. Je pense qu’il a compris que ce n’était pas là le thème principal du film mais bien le prétexte à son histoire. Après, nous avons construit le personnage ensemble. Je lui ai parlé de mon père, de mon grand-père et pas mal de ma mère ! Mais aussi de Thierry Roland, le plus célèbre des ‘beaufs’ de France, à qui le personnage doit beaucoup. Une personnalité aimée autant qu’haïe des Français et dont les sorties racistes ou misogynes sont restées légendaires. Il y avait ensuite évidemment un chemin à faire entre lui et les esquisses de personnalités que je lui montrais. Je l’ai vu s’approprier le personnage dès les essais costumes en fait. Il avait enfilé ses mocassins comme des savates… »
Quant à Rayane Bensetti, le cinéaste revient sur son choix : « Ce sont mes producteurs qui m’ont parlé de lui. Je ne le connaissais pas du tout ! Pour tout dire, je pensais qu’il nous faudrait passer par un long et contraignant casting sauvage pour le rôle de JB. Quand j’ai vu Rayane dans ‘Tamara’, je me suis dit qu’il avait une présence incroyable et un jeu déjà solide. Son charme et son physique sportif étaient également un atout pour le rôle. Après, c’est l’histoire d’une rencontre, d’un coup de soleil comme j’aime à m’en souvenir. Le garçon rayonne vraiment. Il est venu avec tout un tas d’idées pour ajuster le personnage à sa génération, se l’approprier. Et c’est tout ce que j’attendais. ». Le comédien a beaucoup aimé travailler en duo avec Thierry Lhermitte : « J’étais très fier de tourner avec lui car c’est un géant du cinéma français. Lors de notre première rencontre, nous avons échangé sur nos vies, nos passions et une complicité est née instantanément. Il a une classe folle, c’est un grand rêveur et un homme intelligent. Lorsqu’il émet un avis sur le film, on l’écoute car son expérience est riche en matière de comédie. Dès le premier jour de tournage, j’en ai d’ailleurs pris plein les yeux. »
Concernant la direction d’acteurs, le cinéaste a dû s’adapter : « Thierry a une telle carrière qu’on ne peut pas le diriger comme un jeune comédien. Je dois reconnaître que j’étais assez impressionné et gêné au début. L’idée étant d’essayer de l’amener là où je ne l’avais encore jamais vu : de l’exposer. Il m’a rapidement mis à l’aise, m’a tout de suite écouté et m’a beaucoup donné. Nous étions donc dans une forme de dialogue adulte. Avec Rayane, je me retrouvais face à un animal sauvage : instinctif et indomptable, capable de choses surprenantes et qu’il ne fallait surtout pas rater. On a du s’apprivoiser l’un l’autre. Pour le meilleur. Au montage, sa force d’exposition, son charisme et sa finesse m’ont bluffé. Comme Thierry, il a apporté beaucoup de nuances au film. ». Thierry Lhermitte ne tarit pas d’éloges au sujet du réalisateur : « Robin est un metteur en scène merveilleux, à la fois déterminé et à l’écoute. Son expérience d’assistant-réalisateur fait qu’il maîtrise parfaitement la technique et c’est agréable de travailler avec quelqu’un qui sait ce qu’il veut, n’hésite pas à être très pointilleux et tient la barre de son film. J’ai passé un moment formidable sur son plateau. »