La consultation avec l’anesthésiste
Pendant votre grossesse, généralement au cours du dernier trimestre, il vous sera proposé une consultation avec l’anesthésiste de votre maternité. Que vous vouliez ou non la péridurale, cette consultation est obligatoire. Pourquoi ? Tout d’abord, parce que vous pourriez changer d’avis le jour J. D’autre part, un accouchement ne se passe pas toujours comme prévu, et cette consultation permettra à l’anesthésiste de conserver dans votre dossier de précieuses informations si vous aviez besoin d’un césarienne en urgence, par exemple.
Le jour J
Le docteur Le Strat, médecin anesthésiste à la maternité des Diaconesses à Paris, explique :
« Pour la pose de la péridurale, deux positions sont possibles : assise ou allongée sur le côté. Après une désinfection de la peau, on pratique une anesthésie locale, et on repère avec un matériel spécifique l’espace péridural, en passant entre deux vertèbres. Une fois cet espace péridural repéré, on y glisse un petit tuyau en plastique appelé cathéter qui restera en place, fixé par un pansement sur le dos. Puis on y injecte l’anesthésiant, qui ressortira au plus près des racines nerveuses et endormira la douleur au moment des contractions ».
Le bon timing
« Il n’y a pas de règle, c’est le jour J avec la sage-femme qu’on détermine quel est le meilleur moment pour poser la péridurale » rappelle Le Dr Le Strat.
Cela dépend de plusieurs éléments :
- Comment se passe le travail,
- Comment la maman ressent les contractions,
- Comment le bébé ressent les contractions.
Il faut environ 15 minutes à l’anesthésiste pour poser la péridurale, puis 15 à 20 minutes pour qu’elle fasse effet. Il faut alors environ 30 minutes entre l’arrivée de l’anesthésiste et le soulagement de la douleur :
« Bien évidemment, si vous arrivez à la maternité, qu’on vous examine et que l’on constate que l’accouchement est imminent, on ne vous proposera pas la péridurale car elle serait efficace après l’accouchement » conclue le Docteur Le Strat.
Sachez également qu’il existe différents modes d’administration du médicament :
- Administration autocontrôlée : chaque maman peut s’administrer, toute seule, au moyen d’une petite pompe, la dose de médicament dans la péridurale, en fonction de son ressenti.
- Administration en continue : une machine délivre le médicament de façon continu en faible dose. Si besoin, en cours de travail et en fonction du ressenti, on peut augmenter la dose.
- Administration discontinue : une première dose est délivrée à la patiente, puis on attend qu’elle s’élimine. Dès que la future maman ressent à nouveau des douleurs, on donne une dose supplémentaire.
Côté bébé…
N'y a-t-il réellement aucun impact pour mon bébé ? Cette question inquiète plus d’une jeune maman :
« Le médicament de la péridurale en tant que tel ne passe pas la barrière placentaire donc le bébé ne ressent aucun effet médicamenteux de la péridurale. Il peut y avoir des baisses de tension de la mère suite à l’installation de la péridurale. Dans ce cas, il peut y avoir un retentissement au niveau du bébé mais l’on surveille la tension de la mère et on enregistre les rythmes du cœur du bébé » précise le Docteur Le Strat.
Et côté sensation ?
Si la douleur pendant l’accouchement peut faire peur, l’absence totale de sensation due à la péridurale et l’angoisse de ne plus savoir pousser est aussi inquiétante.
Là encore, le Docteur Le Strat rassure :
« L’objectif de la péridurale c’est de continuer à sentir les contractions mais qu’elles ne soient pas douloureuses. On utilise un mélange de médicaments qui ont une action sur la sensation et pas du tout sur la force musculaire. La plupart des équipes d’anesthésie partent sur des doses faibles pour que les mamans continuent de pouvoir se mobiliser et restent maître de leur accouchement ».