Émission du mercredi 5 février 2020
Le Pitch - Cinéma- 1 min 59 s
- tous publics
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THE GENTLEMEN de Guy Ritchie
Avec Matthew McConaughey, Charlie Hunnam, Colin Farrell, Michelle Dockery et Hugh Grant
Quand Mickey Pearson, baron de la drogue à Londres, laisse entendre qu’il pourrait se retirer du marché, il déclenche une guerre explosive : la capitale anglaise devient le théâtre de tous les chantages, complots, trahisons, corruptions et enlèvements… Dans cette jungle où l’on ne distingue plus ses alliés de ses ennemis, il n’y a de la place que pour un seul roi !
Ritchie a eu l'idée du film il y a près de dix ans. Si le producteur Ivan Atkinson et lui ont, à un moment donné, envisagé d'en faire une série, le réalisateur a fini par revenir à son projet initial : tourner un long métrage ambitieux. Il revient sur la genèse du film : « J'avais envie d'orchestrer le télescopage entre le mode de vie de mes personnages et leur business. Ils sont parvenus à un âge où ils sont spontanément attirés par les belles choses et où ils se sont embourgeoisés, malgré leur activité qui les oblige à avoir les mains dans le cambouis. Au fond, ce sont des durs à cuire qui, à leur façon, ont su gravir les échelons de leur 'hiérarchie'. Désormais, ils sont pris en tenaille entre deux mondes, dont l'un est riche d'ambitions. Et le mode de vie qu'ils apprécient est à présent en total décalage avec le milieu qu'ils fréquentent ».
Réunir un casting de haut vol faisait partie intégrante du projet. Même après avoir bouclé le film, Ritchie n'en revient toujours pas : « Quand on termine un tournage, on a tendance à passer au suivant, mais lorsque j'ai découvert la bande-annonce de ‘The gentlemen’, je me suis souvenu qu'on avait un casting impressionnant et que c'était un heureux hasard si tous ces acteurs-là avaient pu être réunis ».
Pour que le projet soit le plus abouti possible, Ritchie a souhaité confier à la plupart de ses acteurs des rôles à contre-emploi. « À aucun moment, on ne se dit en voyant ces stars à l'écran qu'on les retrouve dans leur registre habituel. Ce qui ajoute à l'originalité de l'ensemble et aux rebondissements inattendus de l'intrigue. Les personnages de Guy sont marqués par leur univers et dans le monde du crime, il faut être vif, réactif et résistant – sans que cela se remarque » signale le producteur Bill Block.
Dès qu'il a lu le scénario, Matthew McConaughey s'est engagé dans le projet et forgé une certaine idée de son personnage : « Mickey est un Américain qui vend l'Angleterre aux Anglais », remarque avec humour l'acteur. « Il s'est installé à Londres il y a vingt ans, il a fait ses études à Oxford et fraye désormais dans les milieux huppés – parmi la haute. Il a commencé à mettre en place des fermes à cannabis en partant du principe qu'il existe des milliers de propriétés au Royaume-Uni et qu'il pourrait les louer pour un million de Livres par an – et qu'il pourrait les utiliser comme couvertures pour ses fermes à cannabis. Les associés aristos de Mickey n'avaient rien à faire : il avait juste besoin de leurs terres et, de leur côté, ils n'avaient même pas à se préoccuper de ce qui se passait. L'activité de Mickey a prospéré et a fini par devenir un véritable empire ».
Aux côtés de Mickey, son fidèle conseiller Ray (Charlie Hunnam), qui connaît parfaitement la loi de la rue. Hunnam revient sur les qualités peu communes de Ray : « Avec Guy, on voulait que Ray ait quelques manies, ou qu'il souffre de certains troubles – des TOC, par exemple – qu'il n'a jamais réglés. Il est obnubilé par l'organisation et l'ordre ».
Son goût pour l'ordre lui est fort utile dans ses rapports avec Fletcher, détective privé sans scrupules engagé par un journal à scandales. Hugh Grant campe cet enquêteur véreux qui, remarque-t-il, « est prêt à travailler pour n'importe qui, mais en l'espèce, il travaille pour le patron d'un tabloïd totalement trash. »
Membre important de cette « cour des grands », Matthew est un caïd américain interprété par Jeremy Strong. Matthew s'intéresse à l'empire de Mickey et les deux hommes sont à deux doigts de parvenir à un accord – lorsqu'on apprend que le premier cherche secrètement à manipuler le second et donc à faire capoter leur accord. Ritchie et Atkinson savaient que Strong s'imposait dans le rôle : « On avait vu Jeremy dans ‘The big short – Le casse du siècle’ et avions été impressionnés par l'assurance et la détermination qu'il affichait – et on s'est dit que ces traits de caractère correspondaient bien à Matthew », ajoute le producteur.
Marqué par la méthode de l'Actors Studio, Strong est resté habité par son personnage tout au long du tournage, mais lorsque, en de très rares occasions, il redevenait lui-même, il surprenait même ceux qui travaillaient avec lui depuis un bon moment. « Pendant quatre semaines, Jeremy était en permanence dans la peau de Matthew jusqu'à ce qu'un jour, il vienne voir Guy dans sa caravane … sous sa propre identité. Ce n'était plus du tout la même personne que celle à laquelle on s'était habitués … et on a failli le virer de là parce que, au départ, on ne l'a pas reconnu ! », se remémore Atkinson.
Si, dans ‘The gentlemen’, les caïds et les voyous sont légion, il s'agit avant tout, comme le précise le réalisateur, « d'une histoire d'amour. La femme de Mickey, Rosalind (Michelle Dockery), est la matriarche de l'empire de son mari. Et la matriarche prend certainement l'avantage sur le patriarche. Si Mickey est une sorte de César yankee, Rosalind est une Cléopâtre des quartiers populaires de Londres. C'est une battante qui se révèle tout à fait charmante. Elle conseille intelligemment Mickey. On peut sans doute affirmer que c'est grâce à elle que l'activité de Mickey se porte aussi bien ».
La production n'avait pas encore déniché l'actrice deux semaines avant le début du tournage. Par chance, Ritchie était un grand admirateur de ‘Downton Abbey’ et s'est dit que Michelle Dockery, alias Lady Mary dans la série, serait formidable dans le rôle de Rosalind. Mais, comme le note Atkinson, les producteurs craignaient que la comédienne soit trop BCBG pour ce personnage de dure à cuire. Il signale : « Guy a rencontré Michelle quelques jours avant la première scène avec Rosalind et on a tout de suite compris qu'elle n'était pas BCGB du tout ! Michelle correspondait exactement à ce qu'on recherchait ».
Michelle Dockery était heureuse de camper un rôle inédit pour elle. « C'est un personnage plus proche de moi. J'ai souvent joué des femmes de la très bonne société qui s'expriment bien, à l'image de Lady Mary. Du coup, quand on m'a proposé ce rôle, j'étais enchantée », ajoute-t-elle.
Si les comédiens étaient séduits par le projet, c'était notamment parce qu'ils avaient envie d'intégrer l'univers de Guy Ritchie, réputé pour son imagination et son point de vue poétique sur les dialogues et les scènes d'action frénétiques.
Pour Jeremy Strong, l'esprit d'équipe du cinéaste était un autre atout. « La langue de Guy est poétique. Elle possède la musicalité et la précision d'une pièce de théâtre. J'avais le sentiment de jouer du Oscar Wilde ou du Noël Coward. Cette langue a quelque chose de sophistiqué et de théâtral. Dès qu'on découvre cette tonalité, c'est libérateur et jubilatoire. On a passé tous les jours une heure ou deux à réécrire les dialogues, ce qui fait partie de la technique de Guy. Il m'a encouragé à aller vers la théâtralité et une certaine forme d'excentricité par rapport au texte. C'était une franche découverte ».
Farrell ajoute : « Ses films possèdent une musicalité qui me fait penser au jazz. Les échanges entre les personnages évoquent une partie de ping-pong qui fait retentir plusieurs notes en même temps ».
Ritchie n'a jamais cessé de retravailler le scénario, réécrivant souvent une scène le jour de son tournage. Une démarche qu'il adopte sur tous ses films. McConaughey a été impressionné par l'exigence de justesse du cinéaste et par le cheminement qu'elle supposait. « Je n'ai jamais eu autant d'échanges avec un réalisateur. Il s'anime et s'enflamme en retravaillant sans cesse le script. Ses dialogues sont merveilleux et ne ressemblent à aucun autre projet sur lequel j'ai travaillé ».
« On est prêt à affronter chaque journée de tournage, mais tout peut changer si bien qu'il faut s'y préparer et c'est extrêmement gratifiant. C'est un vrai travail d'équipe. Guy est très favorable aux propositions et décèle toujours l'humour partout. Son cinéma dégage une énergie, un mordant et même une poésie incroyable. Le rythme de son écriture est assez musical », remarque Michelle Dockery.
Par ailleurs, Ritchie organise des répétitions selon une méthode qu'il qualifie de « boîte noire ». Évitant les traditionnelles séances de lecture où les comédiens lisent leur texte autour d'une grande table, le cinéaste et ses comédiens tournent l'ensemble des scènes du scénario, à la manière d'un reportage brut, sur une période de douze heures. « Ça nous permet d'avoir une idée très claire du film en réduisant trois mois de tournage à un après-midi ! On a le film fini avant même de l'avoir tourné ! » indique Atkinson. « C'est comme une pièce en un acte » reprend McConaughey. Block précise : « Dès le départ, nous avions une confiance totale en Guy pour réaliser un film captivant qui témoigne d'un regard incomparable sur la comédie policière. Désormais, nous avons hâte que le public découvre le résultat ».
Pour le cinéaste, ce projet était l'occasion de se pencher sur les rapports de classe au Royaume-Uni comme aux États-Unis, de réunir un casting extraordinaire et de revenir à son style si particulier – tout en ménageant des rebondissements ! « Je pense que les spectateurs vont vivre une aventure déjantée et captivante. J'ai aussi pris du plaisir à faire se croiser les différents milieux sociaux – de la haute bourgeoisie aux voyous – et j'espère que le public y sera sensible, lui aussi », conclut-il.
BIRDS OF PREY ET LA FANTABULEUSE HISTOIRE DE HARLEY QUINN de Cathy Yan
Avec Margot Robbie, Mary Elizabeth Winstead, Jurnee Smollett-Bell, Rosie Perez, Ella Jay Basco et Ewan McGregor
Vous connaissez l'histoire du flic, de l'oiseau chanteur, de la cinglée et de la princesse mafieuse ? ‘Birds of prey’ (Et la Fantabuleuse Histoire de Harley Quinn) est une histoire déjantée racontée par Harley en personne – d'une manière dont elle seule a le secret. Lorsque Roman Sionis, l'ennemi le plus abominable – et le plus narcissique – de Gotham, et son fidèle acolyte Zsasz décident de s'en prendre à une certaine Cass, la ville est passée au peigne fin pour retrouver la trace de la jeune fille. Les parcours de Harley, de la chasseuse, de Black Canary et de Renee Montoya se télescopent et ce quatuor improbable n'a d'autre choix que de faire équipe pour éliminer Roman…
« Birds of Prey et la fantabuleuse histoire de Harley Quinn » est un spin-off de « Suicide Squad » (2016) centré sur le personnage d'Harley Quinn.
Margot Robbie est aussi productrice du film et a décidé d’utiliser le nom de « Fox Force Five » pour désigner son escouade, en référence à « Pulp Fiction ». Dans le long métrage de Tarantino sorti en 1994, Mia Wallace raconte à Vincent Vega qu'elle a joué dans le pilote d'une série « sur cinq femmes tueuses appelées les Fox Force Five » (pitch qui peut par ailleurs être rapproché a posteriori de celui de « Kill Bill »).
L'actrice (qui a joué par ailleurs joué le rôle féminin principal du dernier Tarantino, « Once Upon a Time… in Hollywood ») avait confié : « Dans Birds of Prey, il y a cinq femmes de premier plan (...) et on faisait toujours référence à des moments chez Tarantino qu'on espère injecter dans le film. Donc, cela me semblait parfaitement de mise. »
Dans le film, Margot Robbie, qui interprète le rôle-titre, porte 13 costumes différents. Il fallait 2h30 en moyenne pour transformer la comédienne en Harley Quinn !
Cassandra Cain porte un plâtre rose qu'Ella Jay Basco, sa jeune interprète, a couvert de dessins. Les accessoiristes en ensuite conçu cinq autres exemplaires pour les besoins du tournage.
Pendant la scène baptisée de « la course-poursuite au sandwich aux œufs », où l'inspectrice Renee Montoya (Rosie Perez) est sur les trousses d'Harley Quinn, de véritables feuilles de laitue et des morceaux de papier ont été cousus dans les cheveux de Rosie Perez, après qu'Harley ait balancé un sac-poubelle à Renee !
La Chasseuse (Mary Elizabeth Winstead) est une experte du tir à l'arbalète. Pour le tournage, le département Accessoires a créé trois véritables arbalètes et trois autres en caoutchouc pour les séquences de cascades (comme la descente de toboggan dans la scène de fête foraine).
La plupart des costumes et accessoires de Ewan McGregor sous les traits de Roman Sionis portent les initiales du personnage, ses insignes ou le logo du Masque Noir brodés ou imprimés sur un revers de veste, des gants en cuir ou un anneau. Il a même un pyjama arborant sa propre photo !
Jurnee Smollett-Bell, qui campe Black Canary, interprète elle-même les chansons de son personnage.
Bien qu'elle maîtrise parfaitement le patin suite à son entraînement pour « Moi, Tonya », Margot Robbie a bénéficié de deux doublures pour sa propre sécurité : l'une pour les scènes de compétition de patin, l'autre pour les acrobaties en patin.
Au cours du tournage, plusieurs auteurs et illustrateurs de la BD « Harley Quinn » se sont rendus sur le plateau : Paul Dini et Bruce Timm, Jimmy Palmiotti et Amanda Conner, Gail Simone et les sœurs Julie et Shawna Benson.
** BONUS **
LA DERNIÈRE VIE DE SIMON de Léo Karmann
Avec Benjamin Voisin, Martin Karmann et Camille Claris
Simon a 8 ans, il est orphelin. Son rêve est de trouver une famille prête à l’accueillir. Mais Simon n’est pas un enfant comme les autres, il a un pouvoir secret : il est capable de prendre l’apparence de chaque personne qu’il a déjà touchée… Et vous, qui seriez-vous si vous pouviez vous transformer ?
Le réalisateur revient sur la genèse du projet : « Avec Sabrina B Karine, la coscénariste du film, on cherchait à faire un premier long-métrage qui ressemble au cinéma que l’on aime depuis toujours. On voulait absolument qu’il prenne ses racines dans les films avec lesquels nous avons grandi dans les années 80, ceux notamment de Spielberg, Cameron et Zemeckis : ce cinéma qui nous faisait rêver et passer par toutes les émotions ; celui qui, tout en nous divertissant, nous faisait réfléchir à notre propre vie. L’objectif était donc de trouver une idée qui à la fois s’inscrive dans cet univers, et soit envisageable en terme de production dans les réalités économiques d’un premier film en France. Jusqu’au jour où j’ai pensé à une histoire autour d’un personnage capable de prendre l’apparence de n’importe qui. Sabrina a aimé ce point de départ et on a commencé à travailler. Très vite, on s’est dit qu’il serait intéressant que ce personnage soit un adolescent : s’il y a bien une période de notre vie où on rêve d’être quelqu’un d’autre, c’est bien celle-ci ! L’adolescence, c’est l’âge des paradoxes : on doute de soi, on se déteste, et en même temps, on aimerait bien s’affirmer… Mais comment se construire si on n’arrive jamais à être soi-même ? Simon, c’est cette dynamique-là : un ado persuadé qu’il doit être un autre pour qu’on l’aime, alors qu’il doit simplement trouver en lui assez d’assurance pour pouvoir aimer et être aimé. »
Le projet du film a essuyé plusieurs refus de production et de financement notamment à cause du fait que l’histoire est à la fois dramatique, surnaturelle et sans acteurs renommés. Le réalisateur se souvient : « On avait beau réécrire en tenant compte des remarques qu’on nous faisait, on finissait toujours par nous opposer que notre histoire était trop fantastique et qu’’ici, à Paris, on ne fait pas’. Quelqu’un nous a même dit que si notre projet avait eu un réalisateur coréen, il l‘aurait pris ! C‘est très symptomatique du fait qu’en France, tout ce qui sort du réalisme, du social ou de la comédie est très difficile à monter, surtout si on n’a pas le soutien d’acteurs connus… On ne s’est pas découragé et, un jour, il y a trois ans, on a rencontré Grégoire Debailly, qui a eu un coup de coeur pour notre histoire, qui était prêt à prendre le risque, à participer au pari. Je me souviens qu’il nous a expliqué qu’aujourd’hui, pour arriver à financer un film, il faut soit un casting avec des comédiens célèbres, soit un réalisateur connu, soit un scénario béton. Comme nous ne répondions pas aux deux premières conditions, on s’est sérieusement repenché sur le texte… Nous sommes allés jusqu’à une version douze de scénario ! »
Le metteur en scène revient sur les effets spéciaux : « Une de mes préoccupations était de crédibiliser l’effet ‘morphing’, en le rendant le plus naturel possible. Je voulais que ce soit un effet physique, davantage que magique, et pour cela on s’est inspiré de ce qui existe déjà dans la nature : du caméléon, doué d’homochromie (capacité à changer de couleur pour se fondre dans le décor), mais surtout de la seiche, douée non seulement d’homochromie mais aussi d’homomorphie, capacité à modifier la forme et la texture de son corps. Les deux capacités réunies ont un nom : l’homotypie. Et c’est de ce pouvoir (légèrement amélioré évidemment) qu’est doté Simon. Sauf pour quelques déformations de vêtements où on a utilisé un peu de 3D, on s’est limité à du morphing 2D, c’est-à- dire un effet uniquement fabriqué à partir de vraies images. Pour chaque transformation, on avait deux acteurs sur fond vert, avec des gommettes sur le visage. On prenait la dernière image de l’acteur A sur laquelle, grâce à un appareil appelé mixette, on superposait la première de l’acteur B, dans la même position. Et ensuite, les techniciens de la société Mikros Images se chargeaient du reste ! Ce sont des opérations qui sont assez rigolotes à faire, mais qui prennent un temps fou. Heureusement tout le monde, enfants acteurs compris, a été très patient. Enfin, ma préoccupation principale concernant le rendu final était de préserver l’émotion autour de cette transformation. Et pour cela qu’on ne perde jamais le regard de Simon, à aucun moment. »
Le cinéaste revient sur le casting : « Comme il fallait que les physiques entre les enfants et les ados correspondent, j’ai d’abord cherché, avec l’aide de Nathalie Chéron la directrice de casting adulte, les comédiens pour jouer Simon et Madeleine adolescents. J’ai auditionné 50 jeunes acteurs pour les deux apparences principales de Simon, et 50 jeunes actrices pour le rôle de Madeleine. Camille Claris s’est vite imposée pour jouer Mad : elle a su rendre dès les essais le paradoxe du personnage, à la fois faible de corps et fort de caractère, et elle a tout de suite compris les codes de jeu que je souhaitais pour le film, à savoir que tout se passe principalement dans les regards, entre les répliques. Cette intelligence de rythme, je l’ai aussi trouvée tout de suite chez les deux garçons, mais le choix était moins simple à faire puisqu’il fallait deux comédiens à la nature profondément différente pour composer ensemble un seul et même personnage. La candeur que Benjamin Voisin a réussi immédiatement à amener au personnage, ainsi que la puissance émotionnelle qu’il arrive à dégager rien que dans ses regards et son corps, a fini de me convaincre qu’il était le bon choix pour jouer Simon dans son apparence originale. Mais alors, qui pour jouer le même rôle dans une enveloppe corporelle opposée ? C’est drôle, parce que mon frère Martin ne voulait pas passer les essais. Il me disait qu’il était trop vieux ! Heureusement qu’il a changé d’avis : le connaissant pourtant plus que bien, j’ai été bluffé par ses essais, il réussissait à mettre sa vraie nature de côté pour totalement s’approprier la naïveté du personnage. Il était tout autant Simon que Benjamin ! Une fois les ados choisis, il a fallu trouver les enfants qui leur correspondent. Avec Fanny de Donceel et son équipe, nous avons auditionné plus de 200 enfants jusqu’à trouver nos trois perles rares. Quasiment aucun d’entre eux n’avaient eu d’expérience de tournage, et grâce au travail de la coach enfant Maryam Muradian, ils ont abordé l’aventure avec toutes les armes nécessaires. »