700 000 femmes touchées
En France, plus de 61 000 nouveaux cas sont détectés chaque année, plus précisément après 50 ans (80%). Ainsi, à la suite de l’adoption de la proposition de loi en commission, Fabien Roussel, secrétaire général du parti communiste, s’est félicité sur son compte X d’une « victoire pour les 700 000 femmes atteintes du cancer du sein », précisant tout de même « certes, amandée » mais constituant tout de même « une avancée ».
Cette proposition fait en effet écho au site de l’Institut national du cancer, rappelant qu’aujourd’hui, le traitement de la maladie est intégralement remboursé, occultant néanmoins les soins spécifiques. Ces derniers sont en effet selon l’institut « nécessaires aux personnes malades pendant et après la maladie ».
Prise en charge des conséquences de la maladie
Le cancer du sein nécessite souvent une intervention chirurgicale, chimiothérapie et radiothérapie. S’il est détecté tôt, le cancer du sein se guérit dans 9 cas sur 10. En revanche, après opération ou traitement, de nombreux effets secondaires ou complications sont à prendre en compte et nécessite une poursuite de soins dits « spécifiques ». Fatigue, gestion de la douleur, troubles digestifs, contraction des muscles et de la peau (sur la zone opérée), sans oublier l’impact psychologique que peut entrainer l’ablation d’un sein par exemple…
Autant d’effets secondaires nécessitant des soins adaptés comme les auto-bandages, les brassières post opératoires à porter nuit et jours, au prix de 70 euros l’unité comme le précisait Fabien Roussel lors de sa présentation du projet, le suivi psychologique jusqu’ à la reconstruction mammaire (environ 5000€ par sein).
Les dépassements d’honoraires exclus du dispositif
« L’ensemble des soins et des dispositifs prescrits, les prothèses capillaires et le renouvellement des prothèses mammaires, (…) sont pris en charge intégralement par les organismes d’assurance maladie. Les soins ainsi pris en charge comprennent notamment les soins de support, lesquels sont définis par décret » préconise l’article 1 alinéa 3 du texte.
Pourtant, l’alinéa 2 du texte, prévoyant la prise en charge des dépassements d’honoraires a été amandée par la majorité et la droite. En cause ? Les éventuels abus des praticiens concernant leurs tarifs. Anne Berganz, du parti démocrate souligne le risque de « créer une inégalité de traitement de la maladie » car il pourrait mener à « un traitement dérogatoire spécifique au cancer du sein ». Jean-François Rousset du parti Renaissance suspecte quant à lui les médecins « d’être tentés d’augmenter leurs dépassements. »
Si la proposition de loi adoptée à l’unanimité fait débat, il n’en demeure pas moins qu’elle sera examinée en première lecture à l’Assemblée nationale, lors de la niche parlementaire de la Gauche démocrate et Républicaine le 30 mai prochain.