Edith Vallée est psychologue clinicienne, elle accompagne les femmes dans leur non-maternité et nous explique le fonctionnement du mouvement childfree.
Signification du terme
Littéralement, childfree signifie « libre d’enfant », les américaines qui sont à l’origine de ce concept y ajoute « by choice » c’est-à-dire « par choix ». C’est donc un terme qui désigne les femmes qui choisissent librement de ne pas avoir d’enfant et non pas celles qui sont dans l’incapacité physique d’en avoir.
Les motivations
Les childfree peuvent l’être pour de nombreuses raisons et il s’agit dans tous les cas d’un choix personnel qui n’a pas à être remis en question. Cependant, certaines motivations reviennent souvent dans ce choix de non-parentalité :
- Un non-désir d’enfant
Ce mouvement regroupe notamment les femmes qui ne désirent aucune maternité et souhaitent que leur choix soit respecté, sans que la société ne les juge. C’est aussi ne pas vouloir être responsable de la vie de quelqu’un d’autre. Pour certaines femmes, il y a également un refus de vivre une grossesse et un accouchement et de voir leur corps se transformer. Comme nous l’explique notre spécialiste, ce sont aussi des femmes qui sont comblées par autre chose :
« Les femmes qui font se choix de ne pas avoir d’enfant sont souvent des femmes qui vivent en communion avec ce qu’elles aiment. Cela peut être un homme, une recherche intellectuelle, de l’art. Cela peut aussi être des femmes d’action très indépendantes qui se réalisent pleinement dans une activité très dense. Ce sont souvent des entrepreneuses ou bien des journalistes curieuses de la vie »
- Un choix écologique
Le mouvement connait un essor particulier à l’aune de la prise de conscience écologique. En effet, pour certains, ne pas avoir d’enfant c’est aussi faire un geste pour la planète.
- Un choix parfois basé sur un vécu
Bien que des dizaines de raisons puissent motiver un couple, une femme ou un homme à ne pas vouloir d’enfant, l’une des plus récurrentes est la volonté de ne pas reproduire un schéma dont on a souffert. Cela peut-être un patrimoine génétique que l’on ne souhaite pas transmettre ou bien la crainte de reproduire des comportements dont on a soi-même souffert lorsqu’on était enfant. De la même façon, certains jugent le monde actuel trop hostile pour que l’on y confronte un enfant, comme le souligne Edith Vallée :
« Certaines femmes disent : "je ne veux pas d’enfant car je ne veux pas prolonger le monde tel qu’il est fait, de violences, d’exactions". Ces femmes sont souvent militantes, engagées politiquement. C’est aussi pour d’autres, un moyen de rompre avec la chaine des générations qui les ont précédées. Elles ressentent qu’on leur a transmis une forme de fragilité et ne veulent pas la transmettre à leur tour. Elles ont souvent un héritage familial lourd et une enfance malheureuse »