Un impératif "pédagogique et social"
Jean-Michel Blanquer a précisé que la décision de rouvrir les écoles le 11 mai obéissait d’abord à « un impératif pédagogique et social » :
« Nous considérons que les enfants ne doivent pas rester sans contact physiquement avec l’école entre mars et septembre. Et c’est particulièrement vrai pour les plus jeunes. »
Le ministre a notamment insisté sur la lutte contre le décrochage scolaire, en cette période de crise sanitaire :
« Notre préoccupation est d’abord sociale, nous devons lutter contre le décrochage scolaire. Nous devons tout simplement faire en sorte que chaque enfant de France puisse bénéficier de l’école. Hors, tous les enfants ne bénéficient pas de la même façon de l’enseignement à distance. »
Une reprise progressive
Côté organisation, même si une grande souplesse est laissée aux collectivités locales pour préciser les modalités de retour en classe, Jean-Michel Blanquer a indiqué qu’il y aurai une pré-rentrée le 11 mai, permettant aux enseignants « des temps d’échanges ». Puis, les enfants seront accueillis par ordre de priorité :
« Nous n’allons pas accueillir tous les élèves en même temps. La grande section, les CP et CM2 sont prioritaires. Il y a d’autres élèves définit comme prioritaires : ceux en situation de handicap, les enfants de personnel soignants ou indispensables à la reprise, ou sans solution de garde. En 3eme lieu, il y a aussi les enfants identifiés comme décrocheurs ou en voie de décrochage, nous les estimons à 4% aujourd’hui environ. Un travail sera fait pour les ramener vers l’école. »
4 situations possibles
Quant au choix des parents de remettre ou non leur enfant à l’école, le ministre de l’Éducation a précisé :
« Chaque enfant se trouve dans 4 situations possibles : à l’école en petits groupes avec ses camarades, en étude quand les locaux le permettent et qu’il y a le personnel surveillant. En troisième lieu, il peut être dans les locaux périscolaires, lorsque cela est possible. Enfin, il peut être a la maison dans le cadre de l’enseignement à distance. À plein temps, quand les parents ont préféré le garder à la maison, ou à temps partiel s’il partage son temps entre l’école et la maison »
1 million d’élèves attendus
Alors que l'on sait que certains maires se sont exprimés ces derniers jours sur l'impossibilité pour eux de rouvrir les écoles, notamment en maternelle, le ministre de l’Éducation a avancé plusieurs chiffres sur cette "rentrée" un peu particulière :
« Nous avons les premières remontées de ce qui est attendu la semaine prochaine, en gardant à l’esprit qu’une partie de professeurs ou des élèves restent chez eux, du fait de problème de santé ou de problème de santé d’un proche. Entre 87 et 90% des communes ont préparé la rentrée pour la semaine prochaine. Nous travaillons encore avec les 10% restant pour ouvrir dans les semaines suivantes. Nous avons 80 à 85% des 50 500 écoles de France qui ont déclaré ouvrir la semaine prochaine. Ça ne signifie pas que tous les élèves y vont, c’est progressivement que cela se passera. Il y aura dés la semaine prochaine, un peu plus d’un million d’élèves qui retourneront en classe, et il y aura pour les accueillir environ 130 000 professeurs »
Une attention portée sur la dimension psychologique
« Nous faisons attention à la dimension psychologique de ce retour, nous savons que les élèves et adultes ont pu connaître certains traumatismes du fait de la période de confinement. Le déconfinement va aussi servir à cela : un accueil, du dialogue, et la possibilité de définir des mois de mai et juin qui ne seront pas habituels, mais qui seront des mois utiles sur le plan pédagogique et éducatif, pour que les enfants puissent se retrouver, que l’on puisse consolider leurs savoirs, et définir la suite de leur scolarité » a finalement conclu cette après-midi Jean-Michel Blanquer.