Si les classes de la petite section maternelle à la terminale avaient leur calendrier de rentrée, depuis l’annonce du ministre de l’Éducation, mardi 21 avril, il n’y avait encore pas d’informations concernant les crèches. Le Premier ministre, Edouard Philippe, est revenu sur cette question, mardi 28 avril lors de son annonce de plan de déconfinement devant l’Assemblée nationale.
Les crèches vont donc rouvrir à partir du 11 mai. Mais alors, dans quelles conditions ?
- Les enfants ne devront pas être plus de 10 par groupe.
- Possibilité d’accueillir plusieurs groupes de 10 enfants si l’espace le permet et que les groupes ne se croisent pas.
- Port du masque grand public obligatoire pour les professionnels de la petite enfance (qui ne peuvent pas appliquer les règles de distanciation avec des enfants de moins de 3 ans).
Sans donner de directives, le Premier ministre a ensuite ajouté que pour respecter ce nombre de 10 enfants par groupe, les crèches pourraient donner la priorité aux parents qui ne peuvent pas télétravailler, aux familles monoparentales, et aux enfants d’enseignants et de soignants.
En réponse à cette déclaration, la Fédération française des entreprises de crèches (FFEC) a demandé, dans un communiqué, au Ministère des solidarités et de la santé de « définir un cadre national beaucoup plus détaillé et concret afin d’éviter des divergences locales d’interprétation des autorités locales de contrôle », comme l’explique Elsa Hervy, déléguée générale :
« Nous avons besoin que ce soit le gouvernement qui publie des recommandations sanitaires nationales qui seront mises en place dans tous les établissements. Il y en a eu pour les écoles, nous les attendons donc pour les crèches. »
Les professionnels de la petite enfance ont également demandé au gouvernement de « déclarer le personnels prioritaires de crèches et micro-crèches », afin qu’ils puissent bénéficier d’un droit d’accueil prioritaire pour la garde de leurs propres enfants. Car si les enfants d’enseignants sont considérés comme prioritaires à l’école ou à la crèche, ce n’est pas le cas des enfants des professionnels de la petite enfance comme le déplore la représentante :
« Nos entreprises sont jeunes, nos professionnels aussi et pour 97% ce sont des femmes qui sont très souvent mères. Si elles ne peuvent pas confier leur enfant, elles ne pourront pas garder ceux des autres… »
Autre demande majeure de la FFEC : un soutien financier. En réduisant les groupes d’accueil à 10 enfants, les établissement vont fonctionner à 50 % de leur capacité, et donc à perte, précise Elsa Hervy :
« Nous avons vécu 2 mois de fermeture et nous allons fonctionner à perte pendant la période de déconfinement. Nous avons donc besoin que l’État nous aide et nous soutienne. C’est une question de survie. »