Dans une tribune parue dans Le Monde, le collectif « Fausse couche, vraie vécu » brise le tabou autour de l’arrêt naturel de grossesse, que l’on appelle communément fausse couche.
À l’heure où l’on estime qu’une grossesse sur quatre se termine au cours du premier trimestre, les six fondatrices du collectif (Judith Aquien, Fanny de Font-Réaulx, Mathilde Lemiesle, Sandra Lorenzo, Anna N’Diaye,Paloma Stefani) militent pour commencer par changer notre vocabulaire :
« Finissons-en avec l’expression « faire une fausse couche » qui culpabilise et invisibilise. Parce que rien n’est faux, et que tout est vrai. Parce que nous ne « faisons pas les fausses couches », mais les subissons. Et que les mots pèsent sur nos esprits, dictent nos pensées et influencent nos actes. Parlons « d’arrêt naturel de grossesse ». Car c’est bien ce dont il s’agit et ce que nous vivons dans nos corps. »
En effet, même si les arrêts naturels de grossesse sont communs, ils ne sont pas sans conséquences pour les femmes qui les subissent, tant physiquement que psychologiquement.
Face au manque d’information et d’accompagnement, le collectif demande l’instauration d’une campagne nationale d’information, notamment la mise à disposition dans chaque maternité d’un livret sur les arrêts naturels de grossesse et l’intégration d’un enseignement sur le sujet dans les cours d’éducation à la sexualité. Mais aussi, la mise en place de formations dédiées à destination des sages-femmes et des gynécologues-obstétriciens ainsi que l’augmentation du budget des hôpitaux pour une meilleure prise en charge des arrêts naturels de grossesse.
Parmi les autres mesures proposées, le collectif requiert l’instauration d’un arrêt de travail rémunéré d’au moins trois jours pour les femmes et leur conjoint, ainsi que la possibilité d’un suivi psychologique remboursé.