Ce que dit la loi
Légalement, tout acte médical doit s’effectuer avec le consentement du patient (loi Kouchner, 2002). Théoriquement, l’épisiotomie ne doit donc pas être pratiquée sans que le praticien ou la praticienne n’ait demandé l’accord de la femme qui accouche. C’est un acte qui est classifié comme « non recommandé » par L’Organisation Mondiale de la Santé. Il ne doit donc logiquement être pratiqué qu’à titre exceptionnel, quand la situation le nécessite réellement.
Dans les faits
Dans les faits, malheureusement, il arrive même que des femmes apprennent qu’elles ont subi une épisiotomie après leur accouchement, comme en témoigne Marine :
« Une fois que mon fils est né, j’ai vu le médecin sortir un fil et une aiguille et il a commencé à me recoudre. Je lui ai demandé pourquoi, il m’a répondu que j’avais eu une épisio ainsi qu’une déchirure intérieure et extérieure… »
Il est donc essentiel de réfléchir en amont et d’exprimer ses convictions bien avant l’accouchement. Car il est bien plus difficile de refuser une épisiotomie en plein accouchement.
Exprimer son refus
Pour éviter au maximum qu’une épisiotomie ne soit pratiquée sans que la femme n’ait pu donner son consentement, il est important d’en parler avec sages-femmes et obstétriciens. Cela passe notamment par la constitution du projet de naissance. Anna Roy, notre sage-femme, conseille aussi de se tourner vers une maternité qui sera plus à même de respecter votre volonté d’éviter au maximum l’épisiotomie. Se renseigner notamment sur les pourcentages d’accouchement avec épisiotomie dans tel ou tel service permet de se faire une idée.
Le fait de pouvoir choisir sa position d’accouchement peut aussi influer sur la pratique de l’épisiotomie, comme nous l’explique Anna :
« Si une position sur le côté ou à quatre pattes convient mieux à la maman, ça peut réduire le risque de déchirure et d’épisiotomie : c’est très clair. »
L’essentiel est donc de s’assurer que l’on est prise en charge dans un service où son projet de naissance pourra être respecté au maximum.