Louise et Théo, jeunes trentenaires, décident de se lancer dans la grande aventure de la parentalité, après 8 ans de vie commune. 9 mois plus tard né leur fils Marin. Ils n'imaginaient pas que la venue de leur bébé bouleverserait à ce point leur couple. Louise raconte :
« Je n'ai déjà pas très bien vécue ma grossesse. J'avais beaucoup de mal à accepter les changements de mon corps. Théo essayait de me rassurer, de m'aider comme il pouvait. Quand Marin est né, évidemment, ça a été un très grand bonheur. Mais le retour à la maison a été très difficile, et les mois suivants n'ont pas été mieux. Nous avons accumulé beaucoup de fatigue, et les différents que nous avions Théo et moi n'ont fait qu'augmenter. Marin avait 9 mois, et pour nous c'était dispute sur dispute. Nous ne passions plus de temps ensemble, trop absorbés par Marin. Nous n'avions plus aucune sexualité. »
Sophie Cadalen, psychanalyste, explique :
« Passer de 2 à 3, ça réorganise beaucoup de choses au niveau du couple. C’est un moment où on est l’un et l’autre extrêmement perdu. On a imaginé l’arrivée d’un enfant comme une belle vie et en fait c’est le début du chaos. »
Si chaque couple et chaque histoire est différente, quelques principes peuvent vous aider à passer ce baby-clash selon Sophie Cadalen :
- La communication : s’il n’y a pas d’écoute, d’ajustement l’un avec l’autre, cela complexifie les choses.
- Accepter d’être perdu(e) et se faire confiance pour trouver des solutions.
- Garder un esprit bienveillant. On peut se dire : "Je fais comme je peux et toi aussi tu fais comme tu peux". Évitons de voir l’autre comme un pilier car l’autre est dans le même bateau. Il y a juste 3 êtres qui vont se découvrir ensemble.
- Parler de soi à l’autre et de ses difficultés, de ses doutes, de ses inquiétudes plutôt que d’être dans le reproche.
- Oser s’exposer dans sa vulnérabilité ! Souvent, on a peur de dire qu’on n’y arrive pas. On a peur de décevoir son conjoint. On se dit : "Qu’est-ce qu’il va penser de moi si je ne suis pas un père ou une mère comme on le voudrait ?"
- Oser ces questionnements, ces tâtonnements. Oser demander à l’autre : "Est-ce que tu trouves que je m’en sors bien ?" Demander : "Aide-moi !" plutôt que de lui dire : "Tu devrais m’aider !"
- Accepter l’inconnu, ne pas trop préparer l’arrivée de l’enfant. Bien sûr, on prépare la chambre et la layette, on s’organise. Mais après, on improvise, comme dans la vie !
Louise et Thèo, quant à eux, se sont tournés vers une psychothérapie de couple pour les aider :
« Le jour des 1 an de Marin, j'ai fondu en larmes. J'étais à bout de nerfs. Je voyais mon couple partir en fumée. J'avais l'impression que nous étions dans une impasse, au bord de la séparation, tellement loin de ce que j'avais imaginé pour notre couple et notre famille. Théo m'a proposé que nous allions voir une psychothérapeute spécialisée dans les problèmes conjugaux. J'ai accepté tout de suite ! Depuis, nous la voyons ensemble, mais aussi, chacun de notre côté. Ça fait 4 mois et cela nous fait énormément de bien. On commence aussi à repasser du temps uniquement tous les 2, c'est tellement important. Je ne dis pas que tous nos problèmes ont disparu, mais je me sens bien plus capable de les affronter aujourd'hui avec Théo qu'il y a 4 mois ! »