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Un rapport alarmant sur le burnout chez les sages-femmes

Le collège national des sages-femmes (CNSF) a publié cette semaine le compte-rendu très inquiétant d’une étude sur le syndrome d’épuisement émotionnel (burnout) chez ses praticiens et praticiennes. 

 

Le burnout 

Dans son rapport, le CNSF indique son inquiétude concernant la santé de ses praticiennes : 

« L’épuisement professionnel ou burnout est une souffrance au cours de laquelle le sujet atteint, voire dépasse, ses limites psychologiques, physiques, intellectuelles. La souffrance d’un grand nombre des sages-femmes françaises est préoccupante. »

L’étude 

Celle-ci s’est fondée sur un total de 2767 témoignages (2087 cliniciennes salariées, 502 cliniciennes libérales, 134 coordinatrices, 40 enseignantes et 4 chercheures), ce qui représente plus de 12% de la population des sages-femmes. Ces femmes ont répondu à un test d’inventaire de Burn Out de Maslach (MBI) qui permet d’évaluer et de diagnostiquer un épuisement professionnel. Des données sociodémographiques ont également été recueillies. 

Les résultats 

Il ressort de cette étude (réalisée avant la crise sanitaire) que 42,3% des cliniciennes salariées, 31% des libérales, 37,5% des enseignantes et 65,7% des coordinatrices sont touchées par un épuisement professionnel. 

Concernant le burnout sévère, il affecte 2,6% des sages- femmes enseignantes, 4,4% des cliniciennes salariées et 12,7% des coordinatrices. Ici, les sages-femmes libérales sont davantage protégées, puisqu’1% d’entre elles sont touchées. 

L’étude révèle en outre que les sages-femmes clinicienne salariées, souffrent d’un conflit entre leur vie professionnelle et leur vie privée et une forte charge de travail. C’est ce qui explique en grande partie leur burnout, comme le souligne le CNSF dans son compte rendu : 

« Le conflit vie privée / vie personnelle important est l’un des principaux facteurs de risque psycho-social aggravant cet état d’épuisement. Pour cause, l’étude indique que plus de la moitié des sages-femmes effectuent des heures supplémentaires, dont plus de 60% ne sont ni récupérées ni rémunérées. On retrouve également d’autres facteurs de risque psycho-sociaux pouvant aggraver ce burnout comme la charge de travail importante, les exigences émotionnelles fortes et le manque de reconnaissance. »

Conclusion de l’étude 

Le collège des sages-femmes tire désormais la sonnette d’alarme et interpelle les pouvoirs publics. Il est pour eux urgent d’améliorer les conditions de travail des sages-femmes en France : 

« Ces données alarmantes sur l’épuisement professionnel dont sont victimes les sages-femmes doivent, au-delà d’informer la profession, alerter les pouvoirs publics quant à leur impact sur la qualité et la sécurité des soins. La bienveillance prodiguée auprès des usagers de notre système de santé périnatal ne peut exister sans une nette amélioration des conditions de travail des sages-femmes. A noter que ces professionnelles de santé réalisent 87,4% des accouchements par voie basse non instrumentale en France selon l’Enquête Nationale Périnatale de 2016. »

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