Communiquer avec son bébé, comprendre et l’aider à comprendre, c’est une vraie mission de parent. Alain Bentolila, auteur du livre La joie d’apprendre ensemble, publié aux Éditions First, nous donne des clés pour la vivre au mieux.
Le bébé comprend
Dès les premiers jours, le tout-petit comprend énormément de choses. Il ne faut pas hésiter à beaucoup lui parler, à lui expliquer ce qu’il se passe autour de lui. Le linguiste insiste d’ailleurs beaucoup sur ce point :
« Dès le début l’enfant comprend énormément de choses, même s’il ne prononce pas de mots. Et ça les parents doivent le savoir. Il faut lui parler en étant persuadé qu’il comprend quelque chose. »
Notre sage-femme, Anna Roy, rappelle d’ailleurs que les professionnels de santé confrontés aux bébés doivent également prendre l’habitude de leur parler lorsqu’ils administrent les soins.
Ainsi donc, il est bon de garder à l’esprit que l’enfant dès son plus jeune âge est une personne à part entière, il mérite donc qu’on lui explique ce qui le concerne. Alain Bentolila fait un parallèle avec Françoise Dolto, qui avait l’habitude de beaucoup parler aux bébés en situation de détresse dont elle s’occupait.
« Ces enfants allaient mieux, et pas seulement parce que la voix de Françoise Dolto était douce. Parce qu’ils ont une capacité à comprendre que leur survie dépend du langage. »
Une acquisition progressive du langage
- Du regard aux gestes
Dans un premier temps, le langage des bébés passe par le regard, en fixant certaines choses. Puis, l’enfant développe sa communication à travers des gestes. Lorsqu’il agite la main pour saluer, ou bien quand il montre du doigt ce dont il a besoin. C’est alors aux parents, nous explique le linguiste, de nommer les choses que l’enfant montre :
« Un enfant n’arrive pas dans un monde étiqueté. Il faut qu’il apprenne comment ce monde se dit. Il faut qu’il apprenne à nommer. »
- Des gazouillis à prendre au sérieux
Les « gazouillis » que le tout-petit commence à produire à partir de trois ou quatre mois ne sont pas seulement faits pour attendrir son entourage ! C’est en fait un premier entraînement au langage. Et Alain Bentolila nous incite à les prendre très au sérieux :
« Les gazouillis, c’est l’enfant qui s’entraîne à prononcer des sons parce qu’il sait qu’il en a besoin. Il sait que distinguer « te » de « de » va lui servir, il expérimente les choses. »
C’est pour cela qu’il faut être attentif aux sons produits par l’enfant, afin de pouvoir valider les nouveaux sons qu’il expérimente. C’est ainsi qu’il acquiert progressivement de nouvelles prononciations.
Prendre le temps de parler avec son enfant
C’est à déplorer, beaucoup d’enfants souffrent d’un grand déficit de vocabulaire lorsqu’ils arrivent à l’école. C’est en partie ce qui peut rendre plus compliqué par la suite l’apprentissage de la lecture et de l’écriture. Sans vouloir le stimuler à outrance, il est important d’accorder du temps pour parler à l’enfant en utilisant du vocabulaire varié :
« Il faut faire son travail de parent : prendre du temps, une à deux fois par semaine, où l'on est tout à lui. En lui parlant comme il le mérite et non comme s’il ne pouvait pas comprendre les vrais mots. Il n’y a pas de langage bébé. »
Vous pouvez retrouver dans le livre d’Alain Bentolila beaucoup d’activités très ludiques pour développer le langage de votre enfant.