La première fois qu’il pense à être papa, Frédéric n’a pas 30 ans. Mais problème : il veut trouver la bonne personne. Celle avec qui il aura envie d’être père et de fonder une famille. Finalement, il aura attendu 10 ans pour devenir père :
« Je me demande si ce n’était pas aussi une question de maturité. J’ai eu ma fille à 37 ans. Devenir papa ça fait peur, c’est une grosse responsabilité. J’avais cette angoisse : Est-ce que je suis assez homme, adulte, responsable pour pouvoir gérer un petit être humain ? »
Alors qu’ils se sont disputés la veille, la conjointe de Frédéric lui annonce qu’elle est enceinte. Le trentenaire est alors tiraillé entre 2 sentiments : la joie et l’appréhension.
« J’étais heureux à l’idée de devenir papa, d’imaginer cet enfant, et en même temps, je me demandais si c’était vraiment une bonne idée alors que l’on se dispute régulièrement. Ce n’était pas envisageable pour nous de changer d’avis, mais j’ai eu cette peur-là. »
Nausées, transformation physique… Frédéric, au contraire de sa compagne, n’a aucun symptôme de début de grossesse. Rien qui lui dit qu’il va devenir papa. Alors, pas facile de réaliser ce qui lui arrive. C’est au moment de la première échographie que le déclic a lieu :
« Le moment où l’on entend un cœur qui bat vite, où l’on voit une forme qui ressemble à un bébé... c’est beaucoup d’émotions ! Cela devient entièrement différent, ça change quelque chose à l’intérieur de nous, c’est fort, puissant. C’est vraiment le début, car en plus on dépasse la période "à risque". On peut se dire : "Je vais devenir papa" ! »
Les semaines passent et Frédéric va faire de l’haptonomie pour être plus proche de son bébé et partager, lui aussi, l’expérience de la grossesse :
« Souvent la femme dit : "Vite pose ta main il bouge" ! Et quand le papa arrive il le prend mal car le bébé ne bouge plus. Or, avec l’haptonomie on apprend que le bébé vient se caler contre ta main, il se sent bien c’est pour ça qu’il ne bouge plus. On a aussi appris à chanter pour la calmer, et pendant plusieurs mois après la naissance on a continué à chanter le soir pour qu’elle s’endorme, c’était vraiment super. »
Frédéric vit tellement la grossesse avec sa compagne, qu’il va faire une couvade. C’est-à-dire qu’il développe un ou plusieurs signes physiques qui sont symptomatiques de la grossesse :
« Je n’avais pas l’impression de manger plus et pourtant j’entendais : "Dis donc Fred t’as pas pris un peu de bide" ? Et le lendemain de l’accouchement je me suis bloqué le dos, j’étais plié en 2, j’ai dû somatiser... Comme si j’avais eu envie de porter un peu la souffrance de l’autre. »
Couvade, haptonomie… Si le rôle de père s’est dessiné au cours de la grossesse, c’est vraiment le jour de l’accouchement que Frédéric s’est complètement senti papa.
« Quand le bébé est là, le fait de la voir, de se dire maintenant c’est mon enfant, je suis papa, à partir d’aujourd’hui j’ai une responsabilité envers cet être, je vais l’élever. J’ai fait le peau à peau le lendemain de l’accouchement, je me souviens d’un truc de fusion, de quelque chose de très "normal" dans le processus de devenir parent.
Tenir son enfant contre soir c’est hyper apaisant, aujourd’hui encore quand j’ai la chance que Maxence pose sa tête sur mon épaule quand je l’ai dans les bras c’est comme écouter une musique relaxante. C’est encore plus intense aujourd’hui car elle a conscience de ce qu’elle fait, quand elle mime le bisou aussi ! »