La discipline positive, qu’est-ce que c’est ?
La discipline positive est un courant d’éducation né aux États-Unis. Elle a été fondée par Jane Nelsen, une psychologue américaine, dans les années 90. La mouvance est ensuite arrivée en France, il y a une dizaine d’année, notamment grâce à la psychologue clinicienne Béatrice Sabaté, qui a adapté les ouvrages de Jane Nelsen et a proposé des formations pour les parents :
« La discipline positive est une démarche éducative pour faciliter, accompagner le vivre ensemble. Mais c’est différent de l’éducation positive. Nous on ne se concentre pas sur l’enfant uniquement mais sur le lien enfant-parent. C’est une troisième voie. Parfois le bon fonctionnement du lien peut se faire dans l’agacement. On ne prône pas l’harmonie à tout prix. »
La discipline positive et ses principes fondamentaux
- La coopération entre le parent et l’enfant.
- Une posture ferme et bienveillante : la fermeté en discipline positive c’est le respect de soi qui passe par le respect du cadre.
- La bienveillance : c’est-à-dire être connecté et respectueux du monde de l’enfant.
- L’appartenance : le but ultime est que l’enfant ait un sentiment d’appartenance et d’importance au sein d’un environnement social.
- L’encouragement permet de développer chez l’enfant le sentiment qu’il est capable d’accomplir des choses.
- L’erreur doit être considéré comme une opportunité d’apprentissage : aucun parent n’est parfait mais il faut apprendre de ses erreurs.
La psychologue Béatrice Sabaté explique :
« La discipline positive prône la bienveillance (respect de l’autre) et la fermeté (respect du cadre). Comment conjuguer les deux ? Par l’encouragement. L’idée est de construire des règles avec ses enfants pour qu’ils y adhèrent. Plus on les implique, plus ils adhèrent. »
Son application à la maison
Un des conseils que donnr la discipline positive dans des cas concrets, c’est d’utiliser la question plutôt que l’injonction. Par exemple, si vous dites à votre enfant : « Mets ton manteau. » Cela signifie alors que c’est vous qui pensez et qui prenez la décision. Il est donc plutôt conseillé de poser des questions du type : « De quoi as-tu besoin avant de sortir ? » Cela permet à l’enfant de réfléchir.
Il faut également respecter le temps de pause. Une réaction à adopter si votre enfant se comporte mal, fait une bêtise ou devient violent. Ce temps de pause permet d’éviter de prendre une décision, à chaud, que le parent pourrait regretter. Il s’agit là de garder son calme, évaluer la situation, ne pas céder à la colère. Pendant un temps de pause, il faut :
- Dire à l’enfant qu’il ne peut pas faire ça et l’accompagner dans son temps de pause, en lui donnant son doudou, en lui faisant boire un verre d’eau, en respirant, ou en faisant un câlin.
- Ensuite, il faut essayer de lui faire comprendre pourquoi il a fait cette bêtise en se montrant curieux. Ainsi il peut mettre des mots sur sa frustration.
- Puis vient le temps de la réparation. C’est le moment durant lequel il faut impliquer l’enfant. Lui demander d’aider à réparer ce qu’il a cassé, de mettre un pansement sur le genou de son frère qu’il a blessé…
Une punition : oui mais utile
Pour les adeptes de la discipline positive, il faut rendre la punition utile. Prenons l’exemple de 2 enfants qui se battent avec un ballon. Le parent confisque le ballon durant le fameux temps de pause. Pendant ce temps, les 2 enfants vont devoir chercher une solution afin de jouer ensemble. Le parent garde alors le ballon jusqu’à ce que les 2 enfants trouvent une solution. Il est important que le parent ne prenne pas parti. Béatrice Sabaté explique que « 50 % des conflits dans une fratrie, ont lieu pour attirer l’attention des parents ».
Des enfants en décalage ?
Une question revient souvent lorsque l’on parle de ce courant d’éducation. Est-ce qu’un enfant élevé sous les principes de la discipline positive ne risque pas d’être en décalage dans certaines structures ? Comme à l’école avec des enseignants qui ne pratique pas cette méthode. À cela, la spécialiste répond :
« On fait le pari en discipline positive qu’en ayant davantage de compétences sociales, physiques et émotionnelles, on augmente les chances de l'enfant de trouver sa place. »
Et donc, d'avancer plus sereinement dans la vie !