Famille nombreuse : l’organisation est primordiale
Une famille avec plusieurs enfants demande de l’organisation. À n’importe quel âge, les enfants peuvent participer à l’organisation et au travail de la maison. Cela demande un peu de logistique : les passages dans la salle de bain, vider le lave-vaisselle, mettre le couvert, gérer le linge sale… Pour Nina Bataille, coach parental, conférencière et auteure, organiser un tableau pour toute la famille est une bonne chose à mettre en place :
« C’est bien d’avoir un tableau ! Après cela dépend de chaque famille, toutes les mamans n’ont pas toutes les mêmes exigences vis-à-vis de leurs enfants. À partir de 4,5 ans ils peuvent sans problème avoir des tâches et des rôles réguliers. Et dès qu’il y en a un de 7, 8 ans il peut même réunir les autres pour faire le tableau entre eux. Quand ils s’approprient le truc, il y a plus de chances pour qu’ils l’appliquent car ils l’ont décidé. De manière générale c’est toujours mieux de les motiver plutôt que d’essayer de les convaincre. »
L’anticipation permet également de retirer une importante charge de stress. Par exemple, préparer les affaires du lendemain pour l’école la veille au soir, ainsi que la table du petit déjeuner. Cela évite les matins difficiles. Vous pouvez aussi élaborer des menus pour toute la semaine.
Qui dit famille nombreuse dit aussi besoin d’espace. Même si vos enfants dorment dans la même chambre, il est important qu’ils puissent tous avoir un peu d’intimité, comme le rappelle l'experte :
« On répartit bien les boîtes, les étagères de chacun, et on fait respecter cette répartition. Pour les vêtements on donne ceux des grands aux plus jeunes, mais c’est bien que chacun ait une ou deux tenues rien qu’à lui. On n’achète pas les jeux en double ou en triple, mais on dit que tel jeu est à telle personne même s’ils peuvent y jouer tous ensemble. »
La relation singulière dans une famille nombreuse
Il est important pour le parent de pouvoir avoir un moment privilégié avec chaque enfant. Ce n’est jamais facile selon les âges. Mais c’est primordial pour que l’enfant puisse avoir des rituels, des moments à partager à titre individuel avec son père ou sa mère. Par exemple, lire une histoire à l’un des enfants, emmener l’autre à son cours de tennis. Certes, on ne peut pas être partout, mais il faut apprendre à trouver le temps.
Dans une fratrie, il n’y a pas de place idéale et il y a toujours des exceptions. Mais on peut reconnaître certains traits de personnalité typiques selon Nina Bataille :
- Les aînés veulent souvent faire le chef. Ils ont, d’abord, un avantage physique. Ce sont souvent de bons leaders. Attention cependant de ne pas leurs déléguer l’autorité ou trop de responsabilités dans la fratrie.
- Les enfants du milieu cherchent à se différencier. On peut donc leurs proposer des activités différentes de celles de leurs frères et sœurs. Ils sont souvent un peu rebelles mais très flexibles, et apprennent à faire des compromis.
- Les benjamins, eux, sont souvent malins, observent, et arrivent à faire faire aux parents, et à leurs aînés ce qu’ils pourraient faire eux-mêmes.
Savoir gérer les conflits dans la fratrie
Qu’ils soient 2, 3 ou 6, les frères et sœurs se chamaillent. Railleries, rivalité… Il est parfois difficile de trouver des activités pour souder les liens fraternels. Nina Bataille a quelques astuces pour consolider une fratrie :
« Les albums photos sont importants pour souder une famille. On regarde les photos ensemble et on fait le jeu des 3 ressemblances et des 2 différences par exemple. Qu’est-ce qui est commun et différent entre les frères et sœurs ? On peut aussi proposer de dessiner un puzzle avec le nombre de pièces représentant le nombre de personnes dans la famille. Chacun vient dessiner sur une pièce, puis on rassemble le puzzle. On l’encadre pour montrer que c’est beau et que s’il manque une pièce le puzzle est incomplet. »
Famille nombreuse : ne pas oublier qu’on n’est pas que des parents !
Les spécialistes s’accordent pour dire qu’il est important que les parents se consacrent un peu de temps chaque jour et chaque semaine. Pour éviter une charge mentale trop importante ou encore un burn-out parental, il faut savoir se poser et se dire qu’on n’est pas que des parents.
Ce n’est pas optionnel, il faut prendre le temps de s’allonger, faire une activité, regarder une série durant 20 minutes, sortir avec des amis… Savoir faire les choses afin d’éviter un ras-le-bol, comme le conseille Nina Bataille :
« La question à se poser est : qu’est-ce que je fais quand je ne vois pas le temps passer et que j’ai l’impression d’avoir plus d’énergie après ? J’essaye de faire cette activité qui m'a fait du bien, 1 fois par semaine ou tous les 15 jours car c’est cela qui me recharge. On se sent mieux et donc on est mieux pour s’occuper de ses enfants ».