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Basket aux JO 2024 : Gabby Williams, une finale à la saveur unique pour la plus Américaine des Françaises

L'arrière des Bleues, née aux Etats-Unis d'un père américain et d'une mère française, a toujours souhaité représenter la France, dont elle est actuellement la meilleure joueuse.

Elles seront les dernières, celles qui clôtureront le bal de ces Jeux olympiques euphorisants et historiques pour le clan tricolore. Les basketteuses françaises affrontent les Etats-Unis, septuples championnes olympiques en titre, dimanche 11 août (15h30) pour tenter de refermer ces JO à domicile par une ultime médaille d'or.

Au milieu de cette bande, se dresse la silhouette de Gabrielle "Gabby" Williams. Née dans le Nevada il y a 27 ans d'un père américain et d'une mère française, l'arrière des Bleues n'est arrivée en France qu'en 2019 après avoir fait ses armes à la réputée université du Connecticut, UConn, puis en Italie (Naples) et en Espagne (Gérone). Après une saison à Montpellier et un détour par la Hongrie, elle évolue à Lyon-Villeurbanne depuis 2022.

Une "Française née à l'étranger"

Malgré cette filiation américaine, celle qui se définit comme une "Française née à l'étranger" a toujours voulu jouer pour la France. "J'ai toujours voulu représenter la France. Même quand j'étais à la fac ! Je savais que si je devenais pro, je voulais jouer pour la France", dévoilait-elle à Basket Europe en décembre 2023.

Williams s'est toujours senti plus proche de la France maternelle que des Etats-Unis paternels. Elle a d'ailleurs appris le français avec sa grand-mère née à Paris.

Un français aujourd'hui quasi parfait, mais saupoudré d'un accent américain, et avec un vocabulaire cru si rafraîchissant. "Quand j'étais au restau, je parlais français, ça se passait bien. Mais dans le vestiaire, quand les filles commençaient à sortir leur argot, leur verlan, j'avoue que je ne comprenais rien. Moi, j'ai appris la langue avec ma mamie, et une fois, elles m'ont dit : 'Franchement, tu parles comme si tu avais 70 ans !'", racontait-elle encore l'an passé à Basket Europe.

C'est donc naturellement qu'elle a rejoint l'équipe de France en 2021. Et sa polyvalence – elle a joué meneuse et même pivot – a immédiatement ravi les Bleues. Mais ce sont ses coéquipières qui en parlent le mieux, alors que l'arrière de 27 ans est la meilleure marqueuse tricolore de ces JO (14,8 points par match). "Elle est incroyable, elle est partout. On a vraiment besoin d'elle, c'est un pilier des deux côtés du terrain", vantait Marième Badiane après le match de poules face au Nigeria. "Quand une joueuse nous porte comme ça, c'est hyper facile de s'accrocher au train qu'elle est en train de tirer", renchérissait Dominique Malonga.

"C'est une fille extraordinaire, qui coche toutes les cases sur tous les aspects du jeu. L'équipe a compris qu'il fallait être dans son sillage pour avancer."

Jean-Aimé Toupane, sélectionneur de l'équipe de France

en zone mixte après France-Nigeria

Au-delà de sa polyvalence, Gabby Williams apporte une confiance et une ambition débordantes qu'on retrouve souvent chez les Américains. Très proche du regretté Kobe Bryant, elle a puisé dans ses gestes pour modeler son jeu tout en grâce.

Elle a également absorbé la mentalité guerrière du "Black Mamba". "Je sais que je suis faite pour les moments comme ça", disait-elle vendredi, alors qu'elle avait enquillé neuf des 15 points français lors de la prolongation face à la Belgique. "Je préfère gagner ce match comme ça plutôt que de 30 points", poursuit-elle. Agacée dès qu'on l'interrogeait sur la médaille d'argent déjà acquise, elle a ensuite évacué immédiatement une possible gêne physique d'un "prochaine question." 

Dimanche, cette finale aura quoiqu'il arrive une saveur unique pour elle. "Affronter les États-Unis, c'est un rêve qui se réalise : jouer ce match devant ma famille, mon pays. J'ai beaucoup sacrifié pour ce moment. Je suis contente de l'avoir", disait-elle après la demi-finale.

Absente de l'Euro 2023 pour commotion cérébrale, elle avait manqué la médaille de bronze. Le défi est immense face aux Américaines, invaincues aux JO depuis... 1992 à Barcelone, mais ne comptez pas sur elle – ni sur aucune Bleue – pour se satisfaire de l'argent. "C'est un rêve, mais c'est aussi un objectif. Il faut y croire, on ne peut pas entrer dans le match et se dire qu'il va falloir un miracle."

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