Championne du monde et championne d'Europe en titre, Althéa Laurin a fait respecter son rang, samedi 10 août, en étant sacrée championne olympique chez les +67 kg. La native de Saint-Denis n'a perdu aucun round dans sa journée dorée, y compris en finale contre l'Ouzbèke Svetlana Osipova, championne du monde des +73 kg en 2022. C'est une soirée historique pour le taekwondo tricolore, qui n'avait jamais connu l'or malgré ses neuf médailles aux Jeux olympiques (trois en argent et six en bronze) avant ce combat.
Gagnante du premier round grâce à un coup de pied au visage (qui vaut trois points au taekwondo), la Tricolore était en route vers la victoire dans une deuxième reprise où aucun point n'avait marqué... Jusqu'à ce qu'elle subisse un coup de pied au niveau du casque à moins de deux secondes de la fin. Frayeur de courte durée puisque la Française a tout de suite réagi. Après un visionnage de la vidéo, demandé par sa coach, trois points lui ont été accordés, avant que les juges ne départagent ce round à égalité à l'avantage de la Française, plus combative.
Deux combats largement remportés pour démarrer
Une victoire pleine de lucidité et de maîtrise, à l'image de son tournoi. Face à des adversaires d'abord largement à sa portée, elle a surdominé ses deux premiers combats (3-0, 12-0 contre Munira Abdusalomova, puis 8-3, 8-3 contre Lorena Brandl), avant de gagner sa demi-finale au forceps (2-1, 2-2 contre Nafia Kus), à l'image de l'affrontement qui lui a offert l'or. Althéa Laurin a gagné chacun des rounds qu'elle a disputés, ne laissant jamais ses adversaires prendre le dessus.
Une journée parfaite qui lui permet de réaliser son rêve olympique, trois ans après avoir créé la surprise en montant sur le podium à Tokyo à seulement 19 ans, alors qu'elle n'était pas attendue aussi haut. "La médaille de bronze à Tokyo était un bon commencement, mais je savais que je voulais l'or olympique et c'est chose faite, c'est juste incroyable", a-t-elle savouré après sa victoire au micro de France Télévisions. Déjà dans l'histoire du taekwondo français avec ce premier titre pour les Bleus aux JO, elle est aussi celle qui apporte la 16e médaille d'or du clan tricolore dans ces Jeux de Paris 2024, un record.