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Aviron aux Jeux olympiques de Paris 2024 : que font ces volontaires, allongés sur les pontons au départ des courses ?

Lors de chaque nouveau départ, six volontaires de Paris 2024 se retrouvent à plat ventre et tiennent les embarcations de tous les athlètes.

L’image peut surprendre. Au départ de chaque course des Jeux olympiques, six volontaires s’immiscent malgré eux dans le décor, tenue Paris 2024 sur le dos et bob sur le crâne pour se protéger de la chaleur. Point de séance de bronzage pour eux. Ils sont là, sur le ponton, allongés sur le ventre, pour tenir les bateaux avant que la course commence. Les embarcations sont dans des sabots, alors pourquoi avoir besoin de ceux que l’on appelle – sans extravagance aucune – les teneurs de bateau ?

Pauline Lotti, vice-championne du monde U23 en 2019 en quatre barré, fait partie des volontaires appelés à réaliser cette tâche plusieurs fois par jour pendant les JO. Et elle l’assure, ce rôle n’est pas une esbroufe. "On a besoin du teneur de bateau pour que l'alignement soit parfait, et que toutes les embarcations soient bien alignées. Avec le vent, les mouvements du bassin, cela ne serait pas le cas sinon, même avec les sabots", assure-t-elle.

Pas le droit de regarder les athlètes dans les yeux

Est-ce qu’il y a des bons et des mauvais teneurs de bateau ? La réponse est oui, selon Pauline, car il est demandé aux volontaires une absolue discrétion – pas forcément évidente quand on se retrouve étalé de tout son long sur un ponton. "Les teneurs de bateaux doivent être extrêmement discrets, et surtout ne pas déranger les rameurs. Les consignes, c’est d'être transparents. On ne les regarde pas dans les yeux, on n'a pas le droit parce qu'ils sont dans leur course", détaille-t-elle. Attention au torticolis !

 

Pour autant, l’échange avec les athlètes est généralement présent, par petites touches, notamment pour vérifier que l’embarcation est correctement installée dans le sabot – une condition indispensable à un bon départ. "Ou alors, ils nous parlent pour nous donner des bouteilles d'eau vides", enchaîne Pauline, qui découvre ce rôle pour la première fois et qui a eu droit, comme tous ses autres camarades de ponton, à une journée d’essai avant la compétition. Pas question pour les rameurs de polluer "leur" site d’entraînement.

Cette semaine, l’eau, les teneurs de bateau connaissent, puisqu’elle est souvent tombée du ciel. Quelle que soit la météo, ils doivent effectuer leur mission du mieux possible.

 

"On a un tapis, mais c'est vrai que la première journée, il a plu, et malgré les vêtements qu’ils nous ont prêtés, on était trempés de la tête aux pieds."

Pauline Lotti

à franceinfo: sport

Malgré les caprices climatiques et la posture pas forcément académique, Pauline n’échangerait ce rôle contre aucun autre. "Je ne voulais pas spécialement faire ça quand j’ai postulé pour être volontaire, raconte-t-elle. Je voulais juste être dans le coin pour voir les courses. On arrive à 7h30, deux heures avant le début des compétitions. On nettoie un peu le ponton parce qu'il y a la rosée qui colore la moquette. On enlève les algues, pour que tout soit parfait pour la caméra. Ensuite, on termine la journée en même temps que les athlètes, vers 13h. C'est un bon poste, on ne va pas se plaindre, c'est vraiment sympa."

Sur le site du gouvernement intitulé "Je veux aider", il est bien précisé que la mission des teneurs de bateau "contribue à la réussite de tous les départs de course, et est essentielle pour le bon déroulement de la compétition." Et pour les volontaires des Jeux, qui rêvent souvent d’être au plus près des athlètes, difficile de rêver meilleure proximité.

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