D'innombrables t-shirts blanc Team USA sur le dos des spectateurs, des petites ou grandes bannières étoilées à la main, et presque un seul nom sur toutes les lèvres. Vingt-quatre gymnastes sont inscrites en finale du concours général, mais une seule va attirer l'intégralité des 13 200 paires d'yeux des chanceux installés dans les gradins de l'Arena Bercy. "Nous sommes venues voir Simone Biles", résume cette Américaine venue en famille de l'Ohio et qui a offert à sa nièce les billets pour son anniversaire.
L'Américaine de 27 ans va tenter de conquérir le sixième titre olympique de sa carrière, lors de la finale du concours général. Et ainsi reprendre sa couronne, glanée à Rio en 2016 mais perdue à Tokyo en 2021 après avoir été victime de dangereuses pertes de repères dans l'espace. A un âge qui aurait été canonique il y a une décennie, Simone Biles participe à ce qui seront probablement ses derniers JO.
"Une fois dans la vie"
Alors qu'ils ont dû composer avec son absence des praticables pendant deux ans et sans certitude sur la suite de la carrière de la GOAT, ses fans n'ont donc pas hésité à casser la tirelire pour la voir briller dans la capitale française. Les places les moins chères étaient vendues à 125 euros. Les suivantes à 295 et 505 euros. Quand les billets des sièges les mieux situés sont partis à 690 euros l'unité !
"J'ai fait de la gym de mes 5 à 22 ans. Ma maman s'occupait de notre club. Elle a été championne d'Alsace dans les années 60. Elle vient de fêter ses 82 ans. Elle n'a jamais vu les JO. C'est notre cadeau pour elle", sourit Isabelle, 58 ans, venue également avec ses deux filles Caroline et Anne-Sophie. En plus de la finale du concours général, elles ont assisté à celles du concours par équipes et aux qualifications. "C'est une fois dans une vie. Elles ont tellement parlé de la gym que j'avais envie de voir", complète Caroline, qui aura un œil plus attentif aux performances des Américaines.
La chouchoute des peoples
"Je ne pouvais choisir que des places catégorie A, les plus chères, au moment de l'achat. J'ai un peu réfléchi. Mais c'était ça ou rien", glisse Nathalie, venue avec sa fille Romane, gymnaste de 16 ans du club AS Tamaris, près d'Orléans. Sept membres du même club ont pris place dans les tribunes, elles soutiendront la Franco-Algérienne, qui concourt pour l'Algérie, Kaylia Nemour. "Et puis, il y a celles qu'on n'a jamais vues, comme Simone Biles. Mais aussi Rebeca Andrade la Brésilienne et les Italiennes", énumère Romane.
Au concours par équipes déjà, le public était presque entièrement acquis à la star américaine. Chacune de ses entrées sur un agrès était suivie d'un silence religieux, uniquement brisé par la musique choisie par le DJ de la salle. Ses sorties, par un rugissement d'admiration unanime. Des pancartes "Simone president", "Simone, the GOAT [Greatest of all time, meilleure de tous les temps]", son visage en taille XXL et de multiples bannières étoilées émaillaient les gradins. Si les Américains représentent 23 % du public, sur l'ensemble des événements de gymnastique artistique, ils font plus de bruit que ce que la statistique laisse entendre.
Au-delà des passionnés de gymnastique du monde entier, Simone Biles est aussi l'une de ces stars capables d'attirer des célébrités de tous bords : du sport, comme de la chanson ou du cinéma. Pour les qualifications, la chanteuse Ariana Grande avait pris place en tribunes. En finale du concours par équipes, les nageurs retraités américains Michael Phelps et Allison Schmitt étaient venus encourager leur compatriote. Tout comme les actrices Nicole Kidman, Natalie Portman, le réalisateur Spike Lee ou encore l'ancienne numéro 1 mondiale Serena Wiliams. Les "happy few" devraient encore être nombreux jeudi soir pour ce qui s'annonce être la consécration de la plus grande gymnaste de l'histoire.