Jusqu'où peut-il aller ? Pour Léon Marchand, la question revient sans cesse. Pour parler du nombre de records du monde qu'il pourrait battre dans sa carrière, du nombre de titres mondiaux qu'il obtiendra ou du nombre de médailles olympiques qu'il pourra décrocher au total. Présent pour apprendre à Tokyo en 2021, il est aujourd'hui à Paris dans la peau d'un mastodonte de la natation, qui vient déjà de signer son premier chef-d’œuvre de la semaine. Le dernier ? Sans doute pas pour le Toulousain, engagé dans un inédit doublé 200 m papillon-200 m brasse.
Tour d'horizon des chances de médailles du - déjà - champion olympique, alors que son coach Nicolas Castel concédait dès dimanche soir, qu'il ne s'agissait "que du début".
200 m papillon
• Programme : séries, 30 juillet, 11 heures - demi-finales, 30 juillet, 20h42 - finale, 31 juillet, 20h36
Dans l'histoire du 200 m papillon, seuls deux hommes ont nagé plus vite que Léon Marchand : Michael Phelps et Kristof Milak. Retraité, l'Américain n'est plus un rival. Pour ce qui est du Hongrois, recordman du monde avec un chrono de 1'50''34 établi en 2022, la concurrence est toujours là. Si le record du Français, champion du monde en titre, en 1'52''43, ne représente que le neuvième chrono de Kristof Milak, le champion olympique en titre n'a plus nagé à ce niveau depuis avril 2023 (1'52''50). Reste qu'il ne s'alignera que sur les épreuves du papillon à Paris (100 m et 200 m, pour y défendre son titre), et que le vaincre ne sera pas chose aisée. Les deux autres médaillés de Fukuoka, Krzysztof Chmielewki et Tomoru Honda seront aussi au rendez-vous.
200 m brasse
• Programme : séries, 30 juillet, 12h51 - demi-finales, 30 juillet, 21h47 - finale, 31 juillet, 22h15
Médaillé de bronze dans la discipline aux championnats d'Europe juniors en 2019, Léon Marchand n'y a encore jamais été médaillé en seniors. Une distance et une nage sur lesquelles il doublera surtout avec le papillon, mardi et mercredi. Deux journées très chargées, où il enchaînera les courses. Un défi effrayant pour le commun des mortels, mais que le principal intéressé voit comme emballant, comme il l'a déclaré le soir même de sa médaille sur le 400 m 4 nages : "Je suis prêt à enchaîner des courses à haute intensité et j'ai déjà hâte de nager le doublé 200 m papillon et 200 m brasse". Rassurant n'est-ce pas ? Avec un temps de 2'06'''59, il possède le neuvième chrono de l'histoire, établi en juin 2023 et fait une nouvelle fois partie des favoris.
200 m quatre nages
• Programme : séries, 1er août, 11h40 - demi-finales, 1er août, 21h35 - finale, 2 août, 20h43
Son statut de nouvelle star de la natation, Léon Marchand le doit aussi à sa polyvalence assez exceptionnelle, qui fait de lui le meilleur nageur du monde lorsqu'il faut mélanger les quatre nages. Champion du monde en titre sur le 200 m 4 nages, le Toulousain, vise l'or sur la distance. Dans une discipline longtemps dominée par Michael Phelps et Ryan Lochte, qui comptent pratiquement tous les meilleurs temps de l'histoire, Léon Marchand peut craindre un homme, le seul des engagés à avoir un meilleur temps de référence que lui : le Chinois Shun Wang. Avec 1'54''62 comme meilleur chrono, le Chinois fait mieux que les 1'54''82 du Français. Sauf que ce temps date de septembre, que Léon Marchand a bien progressé depuis, et que Shun Wang a aussi été mêlé à une affaire de contrôle antidopage positif mais pour lequel il a été blanchi par l'Agence mondiale antidopage (AMA) comme d'autres de ses compatriotes.
Les relais (4x100 4 nages)
•Programme : séries, 3 août, 12h33 - finale, 4 août, 19h06
S'il a les capacités pour s'aligner sur le relais 4x200 m nage libre, on ne devrait toutefois pas voir le phénomène tricolore y participer. La finale se déroule en effet sept minutes après sa demi-finale du 200 m brasse, au cours d'une journée qui l'aura donc déjà vu nager quatre fois. Un surmenage pas forcément nécessaire pour espérer briller tout au long de la semaine. Mais on le verra sur le relais 4x100 m quatre nages, où les Bleus peuvent rêver d'un podium. Avec Florent Manaudou en crawl, Yohann Ndoye-Brouard en dos, Maxime Grousset en papillon et Léon Marchand en brasse, l'équipe de France a fière allure et vise la breloque. Si tous ne devraient pas être alignés dès les séries, la qualification pour la finale ne devrait pas poser problème.