La France continue sur sa bonne lancée pour ses Jeux à domicile. Après l'or du rugby à 7 et les trois autres médailles obtenues la veille, le clan tricolore a su faire maintenir la cadence en termes de quantité, dimanche 28 juillet, tout en se payant le luxe d'en améliorer la qualité avec un titre de plus que samedi.
Léon Marchand démarre sa moisson de médailles avec l'or et un record olympique
Un poisson semblait s'être échappé de son banc dans la piscine de Paris La Défense Arena après le départ de la finale du 400 m 4 nages. Seul sur sa planète, Léon Marchand n'a nagé que contre son propre chrono, échouant finalement à un peu plus de quatre dixièmes de son record du monde sur la distance (4'02''95 contre 4'02''50 à Fukuoka l'an dernier). En plus de l'or, le dauphin du TOEC, son club toulousain, repart avec le record olympique de Michael Phelps (anciennement 4'03"84). Il aura fallu attendre plus de cinq secondes et demie pour voir le Japonais Tomoyuki Matsushita prendre la deuxième place.
Le plus dur commence pour le néo-champion olympique de 22 ans que rien ne semble rassasier et qui sera de retour dans les bassins dès mardi pour une journée marathon où il a prévu d'enchaîner les séries et les demies des 200 m brasse et papillon.
Pauline Ferrand-Prévôt enfin victorieuse aux JO
La quatrième était la bonne. Après trois participations infructueuses, la reine du VTT féminin depuis dix ans (15 titres mondiaux entre 2014 et aujourd'hui) s'est réconciliée avec les Jeux olympiques et a décroché la victoire qui manquait à son palmarès débordant. Partie dans le deuxième des sept tours que comprenait la course, la Rémoise n'a plus revu ses concurrentes avant la ligne d'arrivée, où elle a dû les attendre trois minutes pour les féliciter.
A 32 ans, Pauline Ferrand-Prévôt a accompli l'un des rêves de sa carrière mais semble aussi insatiable que Léon Marchand. La "boulimique du vélo", comme la décrit le coach de l'équipe de France, a désormais les yeux rivés sur le Tour de France.
Simone Biles impériale, zéro pointé pour les Françaises
Gymnaste la plus médaillée de l'histoire et déjà récompensée sept fois en deux participations olympiques, l'Américaine a dominé de la tête et des épaules les qualifications en gymnastique avec ses sauts spectaculaires. Dans une tenue argentée rayonnante, la quadruple championne olympique de Rio a éclairé Bercy de ses acrobaties, terminant largement en tête du concours général. Première au saut de cheval, au sol et deuxième à la poutre, elle ne manque la qualification qu'aux barres asymétriques où elle est première réserviste.
Une réussite insolente qui contraste avec la journée à oublier des Françaises. À domicile, les médaillées de bronze du dernier championnat du monde n'ont pris que la 11e place (sur 12) du classement par équipes. Mélanie de Jesus dos Santos, tombée plusieurs fois, manque la qualification pour le concours général, alors qu'aucune Tricolore ne s'est qualifiée par agrès.
Yannick Borel sauve la journée de l'escrime français
Dans une journée attendue par l'équipe de France d'escrime avec l'épée masculine et le fleuret féminin, le natif de Pointe-à-Pitre est le seul à avoir passé le cap des huitièmes de finale. Le clan tricolore a bien cru à la bérézina lorsque le médaillé d'or par équipes de Rio était mené 7-3 en quarts mais, nourri à l'énergie du public du Grand Palais, il a réussi à remonter le déficit avant d'exulter en mort subite.
Des émotions qu'il a de nouveau pu exprimer après son succès autoritaire 15-9 en demi-finale, avant de s'incliner deux heures plus tard sur le même score, laissant le titre au Japonais Koki Kano. Il pourrait avoir l'occasion de prendre sa revanche vendredi par équipes.
Amandine Buchard, une énergie en bronze
Proche d'arrêter le judo il y a six mois après avoir rangé ses kimonos, la médaillée d'argent de Tokyo en individuel et d'or par équipes ajoute le bronze à sa collection. Débordante d'énergie, comme à son habitude, la licenciée du PSG a été au bout d'elle-même pour arracher le podium après une rencontre de sept minutes et malgré la déception de la défaite en demi-finale. Après Shirine Boukli et Luka Mkheidze samedi, Amandine Buchard perpétue la tradition française des médailles en judo.