Que faire quand l'atmosphère est caniculaire ? Prendre la mer, pardi. A Marseille, vous pouvez le faire tout en assistant au plus près à une épreuve de voile des Jeux olympiques. Dimanche 28 juillet, nous avons infiltré un des bateaux qui proposent une promenade d'une heure au large de la cité phocéenne à l'occasion de la première journée de compétition. L'expérience est unique et permet de vivre l'ambiance des JO malgré les centaines de kilomètres qui séparent Marseille du cœur de l'événement.
Pour embarquer, rendez-vous sur la plage de la Marina, à côté des grands anneaux olympiques devant lesquels les passants se succèdent pour prendre des selfies. Sous un soleil de plomb - le thermomètre affichant 32 degrés (avec un ressenti bien supérieur) - nous embarquons dans la navette de 16h10. Le vent généré par le départ est accueilli comme un véritable soulagement.
Un coucou à Louise Cervera
Après une brève accélération, nous voilà à proximité des 49ers du tournoi masculin. Dans le haut-parleur, une voix masculine résonne. C'est celle de Gabriel Skoczek. Lui et son compère Théo Peyre sont des champions de voile à l'échelle nationale et sont installés au poste de pilotage avec pour mission d'expliquer à la cinquantaine de spectateurs montés sur le bateau ce qui se passe sous leurs yeux.
Il présente ainsi les favoris et détaille le format des courses. "Tout le monde a le même bateau. Il y a eu des contrôles avant les Jeux olympiques. La compétition se déroule sur 12 courses, avec le plus mauvais score retiré. La voile est un sport soumis aux éléments, aux autres bateaux. On a le droit à un joker", déroule ce dernier, s'attardant sur la position d'un des concurrents, courbé en arrière, presque à l'horizontale au-dessus de la mer. "Je ne sais pas comment ils tiennent debout", glisse un quinquagénaire.
Les 49ers prennent leur mal en patience, la faute à un vent insuffisant. Le départ de la troisième course ne cesse d'être repoussé. Alors, le bateau décide de faire un crochet pour aller passer un coucou aux sportifs de la catégorie laser, à l'entraînement. "A votre droite, c'est la Française Louise Cervera. Faites du bruit pour Louise", prévient Gabriel. "Lou-Ise!" et "Allez les Bleus !" retentissent. La chance de médaille tricolore rend le salut. Un drapeau tricolore est brandi à tribord.
1 000 spectateurs attendus chaque jour
La joyeuse compagnie, pour la large majorité pas rompue aux secrets de la discipline, y met du coeur et apprend une bonne nouvelle. Un départ est prévu pour la troisième course des 49ers. La navette se poste à une centaine de mètres avec le château d'If en arrière-plan. Mais à peine le départ donné, c'est déjà l'heure de rebrousser chemin. Pas de quoi gâcher l'expérience non plus.
"C'était une grosse opportunité de voir les départs. On a eu de la chance, apprécie Loïc, venu de Toulouse pour vivre le moment avec deux de ses amis de Marignane. On ne connaît pas trop la discipline et les athlètes de base, maintenant on peut un peu plus s'identifier". Ce dernier a pris ses billets il y a un mois, moyennant 24 euros. "C'était l'un des billets les moins chers et une des seules options intéressantes à Marseille - qui accueille aussi des matchs de foot -, appuie son ami Yves. Maintenant qu'on a vu le début, ça peut être sympa de voir la suite".
Au total, dix navettes pouvant accueillir chacune 100 personnes sont prévues par journée de compétition. Ainsi, jusqu'à 1 000 spectateurs quotidiens peuvent profiter de cette expérience intitulée "Bienvenue à bord", permettant d'assister aux régates sans avoir besoin de bonnes jumelles. "C’est la première fois qu’il y a des navettes comme ça aux Jeux. Paris 2024 a vraiment voulu emmener les gens sur l’eau pour qu’ils puissent voir", se réjouit Théo Peyre. Du côté de l'organisateur, on nous explique que tous les billets sont "sold-out" (vendus), mais que certains sont peut-être disponibles sur la plateforme de revente.