Paralympiques 2024 : l'émotion contagieuse d'Aurélie Aubert en boccia, le triomphe d'Alexis Hanquinquant, la razzia des Bleus du cyclisme... Les temps forts des Français aux Jeux de Paris

Méconnus du grand public avant le 28 août, les athlètes paralympiques français se sont fait un nom à Paris, notamment grâce à des performances qui ont embarqué le public avec eux.

Cette fois, c'est bel et bien fini. Les dernières épreuves des Jeux paralympiques ont rendu leur verdict, dimanche 8 septembre, mettant un point final à un été chargé en émotions, à vibrer au gré des médailles tricolores qui s'enchaînaient, jour après jour.

Du premier titre d'Ugo Didier en paranatation, jeudi 29 août, à la dernière médaille décrochée par Nélia Barbosa en paracanoë, la délégation française a régalé le public tricolore pendant onze jours. Reste un flot de souvenirs, que franceinfo: sport a tenté (de manière non-exhaustive) de retracer.

Boccia : Aurélie Aubert nous tire les larmes

Qui pouvait dire, a priori, qu'il s'attendait à vibrer devant la boccia ? La méconnaissance du grand public pour la discipline a, tout au contraire, fait la plus grande force de ce sport n'ayant pas d'équivalent olympique, mettant en lumière des pratiquants ayant des handicaps moteurs parfois lourds.

En suivant les performances d'Aurélie Aubert, engagée en catégorie BC1 (limitation modérée de mouvement des bras et des épaules puis considérable du tronc et des jambes), on s'est mis à y croire, à vibrer lors de chaque lancer de la jeune femme de 27 ans... Sa finale remportée face à la numéro deux mondiale avait cela de magique que les larmes qui coulaient sur le visage de la Normande, et un peu aussi de son assistante Claudine Llop, sont également apparues sur les nôtres, devant la télévision. Un shot de joie et de bonheur indescriptible, partagé également par ses supporters lors de son passage au Club France quelques heures plus tard. Et le premier titre français de l'histoire de la boccia.

Paratriathlon : Alexis Hanquinquant a tenu son rang

Son avance était telle qu'il a pris le temps de ralentir pour profiter du moment devant sa famille et ses proches, tous venus assister au sacre attendu du porte-drapeau de l'équipe de France paralympique. Tout sourire au moment de franchir la ligne d'arrivée sur le pont Alexandre-III, Alexis Hanquinquant a signé sans nul doute le plus beau succès de sa carrière.

Paris 2024 : le guide sur toutes les classifications paralympiques, sport par sport
https://www.francetvinfo.fr/jeux-paralympiques/paris-2024-focus-sur-toutes-les-classifications-paralympiques-sport-par-sport_6311259.html

Invincible depuis 2017 dans sa catégorie PTS4 (légers troubles de la coordination d'un côté du corps, à un degré élevé d’un bras, ou l'absence de membres), le désormais double champion paralympique de 38 ans a assumé son statut de premier porte-parole du parasport français. Dans son sillage, il a emmené tous ses partenaires en paratriathlon, dont Jules Ribstein (or en PTS2), Thibaut Rigaudeau ou Antoine Perel (argent et bronze en PTVI).

Paracyclisme : dans le sillage de Mathieu Bosredon, les Bleus ont impressionné

L'équipe de France visait entre 25 et 30 podiums. Avec 28 médailles, le compte est bon pour les Bleus du paracyclisme. Marie Patouillet a été la première à débloquer le compteur sur la piste, avec l'argent sur le 500 m, catégorie C5. Mais, à l'image de cette incroyable équipe de France de cyclisme sur route (21 podiums), c'est Mathieu Bosredon qui repart de Paris avec les poches les plus pleines : le Briviste de 33 ans, déjà sacré sur le contre-la-montre et sur la course en ligne dans la catégorie H3, a ajouté une troisième médaille d'or sur le relais de handbike avec Florian Jouanny et Joseph Fritsch.

Paranatation : Ugo Didier et Emeline Pierre, les deux amis couronnés

Depuis leur première sélection commune en équipe de France en 2015, Ugo Didier et Emeline Pierre sont liés par une irrépressible envie de s'illustrer ensemble. A Paris, la sociétaire du Cercle des nageurs de Brest et celui des Dauphins du Toec, à Toulouse, ont offert les deux médailles d'or de la paranatation française. Leurs sourires dans le bassin de Paris La Défense Arena ne quitteront pas les mémoires. Si Didier, 22 ans et déjà médaillé à Tokyo, était attendu, la "quatrième fantastique" (avec Alex Portal et Laurent Chardard) a créé la surprise sur le 100 m nage libre (S10). 

Paratir sportif : Tanguy de La Forest, roi de Châteauroux

Sa désignation en tant que porte-drapeau tricolore pour la cérémonie de clôture des Jeux paralympiques est un joli clin d'œil du destin. Proche de tout arrêter après Rio en 2016, Tanguy de La Forest a récolté cet été les fruits de son travail acharné. Le tireur sportif, engagé dans ses sixièmes Jeux paralympiques, a été l'un des hommes forts du collectif tricolore. Son émotion après sa première médaille – et son premier titre ! – dans la compétition, sur le 10 m carabine position couchée, a touché tout le public de Châteauroux. Le Rennais de 46 ans pouvait savourer : "C'est mieux qu'un rêve, c'est juste parfait".

Parajudo : Sandrine Martinet et Helios Latchoumanaya, rendez-vous en 2028 ?

Huit ans après son dernier sacre, à Rio en 2016, Sandrine Martinet, s'est offert une cinquième médaille paralympique à Paris. Figure du parasport français, malvoyante, la judoka de 41 ans avait déjà été vice-championne paralympique en 2021 à Tokyo. Mais cette médaille n'a "pas la même saveur", comme elle l'expliquait après sa finale perdue face à la numéro un mondiale, la Kazakhe Akmaral Nauatbek. Pas question, pour autant, de raccrocher tout de suite. "Je ne sais pas jusqu'où j'irai, mais vu que j'ai les moyens de m'entraîner et de m'occuper de ma famille maintenant que ça se professionnalise de plus en plus, pourquoi arrêter maintenant ?", s'interrogeait-elle.

Si la route jusqu'à Los Angeles sera longue, elle ne sera sûrement pas la seule à relever le défi. Helios Latchoumanaya, 24 ans, double champion du monde dans sa catégorie des moins de 90 kg (J2, athlètes malvoyants), voudra sans doute oublier au plus vite sa déception, lui qui a pris la médaille d'argent alors qu'il ne visait que l'or. Le natif de Tarbes (Hautes-Pyrénées), qui a soulevé l'arena Champ-de-Mars avec sa maîtrise, sera quoi qu'il en soit suivi de près.

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