Des petites histoires qui font la grande. De la piste violette du Stade de France au bassin de natation de Paris La Défense Arena, les Jeux paralympiques de Paris 2024 ont fait découvrir et mis en avant des athlètes au parcours particulier. Franceinfo: sport vous retrace cinq histoires marquantes de ces Jeux.
Portal et Didier, les fratries tricolores sur le podium
Dans le clan tricolore, les Jeux paralympiques sont célébrés en famille et ont vu plusieurs frères grimper sur le podium. Ugo Didier, qui a ouvert la voie à la paranatation française avec un premier titre sur le 400 m nage libre S9, avant de décrocher deux breloques en argent supplémentaires, a vu son petit frère Lucas décrocher la première médaille paralympique de sa carrière en remportant l'argent en tennis de table.
Parfois, ces fratries se sont même retrouvées sur la même boîte chargée d'émotions, à l'image des nageurs Alex et Kylian Portal, respectivement en argent et en bronze sur le 400 m nage libre S13. Un moment qui a donné à Alex "les larmes aux yeux" et "l'envie de pleurer de joie". Il s'agissait du premier podium paralympique pour Kylian, 17 ans. De cinq ans son aîné, Alex a été l'une des figures de ces Jeux à domicile, avec quatre breloques au compteur (3 en argent et 1 en bronze).
L'histoire dorée du couple Woodhall
Ils garderont de sacrés souvenirs de cet été parisien. Les deux champions du couple star de l'athlétisme américain Hunter Woodhall et Tara Davis-Woodhall ont fait sensation en décrochant chacun une médaille d'or à Paris, aux Jeux olympiques puis paralympiques. Tara Davis-Woodhall avait ouvert le bal début août, aux JO, en s'imposant en finale du concours de la longueur, avant de tomber dans les bras de son mari.
Début septembre, les rôles se sont inversés et c'est Hunter Woodhall qui a fêté son premier titre paralympique acquis sur le 400 m T62 (amputation de membres inférieurs) en rejoignant immédiatement sa femme en tribunes. "Hunter et moi, nous nous entraînons tous les jours ensemble. Nous mangeons, nous respirons et nous dormons chaque jour ensemble", résumait Tara Davis-Woodhall à Today après son sacre. De quoi célébrer, tout sourire et médailles autour du cou, cet accomplissement.
Zakia Khudadadi, première médaillée pour l'équipe des réfugiés
Huit ans après son apparition, l'équipe paralympique des réfugiés a débloqué son compteur. Et comme un symbole, c'est une athlète qui vit en France qui lui a apporté sa première médaille. En remportant par forfait l'un des deux matchs pour le bronze en -47 kg (catégorie K44), le 30 août, Zakia Khudadadi a écrit une petite page de l'histoire des Jeux, trois ans après avoir fui l'Afghanistan, son pays d'origine.
Née avec un bras atrophié, Zakia Khudadadi s'entraîne à l'Insep et a fait une demande de citoyenneté française. Après sa folle journée dans un Grand Palais très chaud, elle a annoncé sa volonté de "continuer jusqu'à Los Angeles pour montrer de la force pour toutes les filles et femmes dans [son] pays et pour toutes les réfugiées à Paris et dans le monde".
Gabrielzinho, le dauphin brésilien
Il a enflammé Paris La Défense Arena avec ses danses et ses ondulations dans le bassin. Le nageur brésilien Gabriel dos Santos Araujo, dit Gabrielzinho, figure de la paranatation, a complété son palmarès de trois nouveaux titres olympiques dans la capitale française, sur 200 m nage libre, 100 m dos et 50 m dos. Objectif atteint pour celui qui avait assuré qu'il irait "chercher trois médailles d'or".
Atteint de phocomélie, une malformation due à l'arrêt du développement d'un ou de plusieurs membres pendant la grossesse, il a des moignons aux épaules et des jambes atrophiées. Poussé à la natation par sa mère, il a développé une technique de nage unique basée sur des ondulations. Il s'est aussi fait remarquer hors de l'eau, en dansant sur le podium. "C'est une façon aussi de représenter mon pays. Je danse pour les Brésiliens, pour les rendre heureux, et je veux voir les gens danser à Paris aussi", a-t-il déclaré après son troisième titre.
Barlov et Winnifrith, la jeunesse argentée
Eux, tu ne leur parles pas d'âge. Le Bosnien Ismail Barlov et la Britannique Iona Winnifrith n'ont pas attendu le poids des années couplé à l'expérience pour rapporter une médaille à leur pays. A 13 ans, ils sont tous les deux montés sur la deuxième marche du podium au bord du bassin de paranatation. Sur 50 m brasse SB2 (coordination du tronc, des jambes et des mains très limitée), Ismail Barlov a décroché la première breloque pour la Bosnie en natation, le 4 septembre.
Le lendemain, Iona Winnifrith a ouvert la session du soir avec sa deuxième place sur le 100 m brasse SB7 (limitation de mouvement des bras, du tronc et des jambes d’un niveau faible jusqu’à modéré, ou modéré d’un côté du corps, à ceux de petite taille, ou l'absence de membres), derrière la Russe Mariia Pavlova qui a battu le record du monde. Un podium à 13 ans, comme sa compatriote et idole Ellie Simmonds, doublement titrée à Pékin au même âge.