Paralympiques 2024 : une nouvelle médaille d'argent en judo qui donne à Sandrine Martinet des envies d'encore

La judoka française a décroché la médaille d'argent chez les moins de 48 kg, jeudi. Il s'agit de sa cinquième médaille aux Jeux paralympiques, la première dans cette catégorie de poids.

Comme un mois plus tôt, le Grand Palais éphémère a tremblé, jeudi 5 septembre. Après une longue journée d'attente, le public tricolore, aussi nombreux que bruyant, n'a pas pu exulter à l'issue de la finale féminine des moins de 48 kg, catégorie J2 (malvoyants). Et pour cause : c'est bien la Kazakhstanaise Akmaral Nauatbek, double championne du monde en titre, qui s'est parée d'or face à Sandrine Martinet.

Mais le public a rapidement retrouvé du souffle pour tout de même fêter la légende du paralympisme tricolore qui, à 41 ans, venait de décrocher sa cinquième médaille paralympique en six participations (l'or à Rio en 2016, l'argent à Athènes 2004, Pékin 2008 et Tokyo 2021). "Je suis très fière de cette médaille d'argent. J'avais des regrets sur les finales précédentes, mais pas sur celle-là. J'ai fait une super journée alors qu'il y a quelques mois, je ne savais pas si je pourrais concourir ici", savourait ainsi Sandrine Martinet, une fois descendue du tatami.

Jongler entre un régime et les enfants

Etre au rendez-vous de Paris 2024 était déjà une victoire pour la porte-drapeau française de 2021. Pas pour des raisons d'âge, mais à cause d'un changement de réglementation qui a vu son ancienne catégorie des moins de 52 kg être supprimée après Tokyo. Pour être présente à ces Jeux à domicile, Sandrine Martinet a dû se réinventer, à 41 ans. "C'était son rêve de faire les Jeux devant ses enfants, c'était son projet. On l'a accompagnée au mieux. Sur les deux derniers mois, on a pris soin d'elle parce que son corps parle aussi. Les régimes, ça use à un certain âge", glisse ainsi Antoine Hays, team leader de l'équipe de France de parajudo.

"On a mis en place une cellule avec une préparatrice physique, deux kinés. On a aménagé son programme d’entraînement pour qu’elle soit bien. Elle a dû gérer sa vie de famille en plus de son régime et des séances, il y a eu des hauts et des bas, mais elle était là."

Antoine Hays, team leader des Bleus

à franceinfo: sport

A la veille de son entrée en lice, Sandrine Martinet n'était pas encore certaine de pouvoir participer, avant d'être libérée par la balance. La Mâconnaise savait alors qu'elle pourrait viser une cinquième médaille, elle qui n'est repartie qu'une fois des Jeux sans podium : c'était à Londres en 2012, après une fracture de la malléole en pleine demi-finale, une rencontre qu'elle avait fini au mental. 

Après sa victoire expéditive en quart de finale, puis sa demi-finale renversante en fin de matinée, Sandrine Martinet savait le plus dur derrière elle, devant ses enfants. "Ça m'a beaucoup étonnée qu'il y ait autant de monde qui dise 'allez Sandrine', je suis très fière. Je loupe deux jours d'école, mais on a l'accord de la maîtresse", souriait ainsi sa fille. "Le public était plutôt contre elle à chaque fois, à Pékin, au Brésil. Donc là c'est presque bizarre, appréciait son époux Nicolas. Cette médaille, c'est tout ce qu'elle voulait, donc ce n'est que du bonus maintenant."

Toujours pas de retraite en vue

Pour s'offrir un deuxième titre paralympique après celui de Rio, Sandrine Martinet devait se défaire de la montagne kazakhstanaise, ex-athlète valide qui archidomine la catégorie. Comblée par cette médaille, Sandrine Martinet concluait tout sourire : "J'espère que j'ai bien lancé les copains du parajudo !"

"Le judo a changé ma vie, que ce soit mon mari, mon travail, mes enfants. L’histoire humaine que je vis au quotidien grâce au sport est incroyable, je n’ai pas envie d’arrêter ça. J’ai envie de continuer à apprendre, à vivre ces moments extraordinaires."

Sandrine Martinet, médaillée d'argent en parajudo

à franceinfo: sport

Avant de donner rendez-vous bientôt. Car s'il est encore trop tôt pour parler de Los Angeles 2028, la kinésithérapeute, membre de l'Armée des champions, ne compte pas quitter les tatamis de sitôt : "Je ne sais pas jusqu'où j'irai. Mais j'ai les moyens de m'entraîner et de m'occuper de ma famille, maintenant que ça se professionnalise. Pourquoi arrêter maintenant ? J'ai toujours du plaisir, donc si mon corps suit, on va continuer encore un peu."

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