Paralympiques 2024 : "Ça fait un choc quand on arrive dans le Grand Palais"... Les escrimeurs à l’épreuve de l'impressionnante arène

Les athlètes des tournois d'escrime fauteuil ont découvert le Grand Palais, l’un des sites les plus spectaculaires des Jeux paralympiques.

Le Grand Palais a retrouvé sa chaude ambiance sous le bruit des lames qui s'entrechoquent. Les tournois de fleuret masculin et féminin en escrime fauteuil se sont déroulés, mercredi 4 septembre, dans la nef du monument historique, au pied des grandes arches, devant un public presque au complet et prêt à donner de la voix. Un cadre unique auquel les escrimeurs ont dû s'habituer.

Avec ses milliers de sièges, sa lumière naturelle qui perce à travers les bâches jusqu'au coucher du soleil et son public enflammé, le site, qualifié de "lieu sublime" par Clémence Delavoipière après son premier match, a forcément quelque chose de particulier pour les athlètes engagés sur la piste.

"Le public français est avec nous"

La jeune Française, qui dispute ses premiers Jeux, s'est ainsi appuyée sur les supporters pour trouver des ressources, après une première journée marquée par son élimination d'entrée au sabre. "Moi, je peux parfois douter sur les touches. Donc il y a des moments où je me dis : 'on ne peut pas douter, le public français est avec nous, il faut y aller, au pire on se trompe, mais au moins on aura tenté'", a-t-elle développé en zone mixte, au son des bruyants encouragements pour Brianna Vidé, l'autre Tricolore dans sa catégorie encore en piste.

Une force du public dans laquelle a aussi puisé Maxime Valet, même si sa première rencontre a débouché sur une élimination en quarts de finale dans un "match costaud" face au Chinois Daoliang Hu. "Au moment où j'en mets deux, quand je demande la vidéo, que l'arbitre change la décision, que tout le monde repousse derrière, ça fait du bien. Sur des matchs comme ça, ça va faire tourner les décisions", a-t-il savouré. "Même si je m'étais préparé, il y a quand même une sacrée ambiance, et ça, ça prend un peu aux tripes", a confié de son côté Damien Tokatlian, encore secoué de frissons quelques minutes après son premier match.

Pour ne rien laisser au hasard, l'équipe de France d'escrime fauteuil avait tout fait pour se préparer au mieux à ce cadre unique. Ceux qui le pouvaient sont venus repérer les lieux avant le début de la compétition, "un réel avantage d'être à domicile", estimait Maxime Valet avant le début des tournois. Les championnats d'Europe, organisés à Paris en mars, ont aussi servi de préparation, selon Sébastien Barrois : "On n'avait jamais connu ça, autant de monde, se souvenait-il en conférence de presse au Club France la semaine passée. Comme il y avait des écoles, c'était un boucan d'enfer. Ce sera peut-être la même chose aux Jeux." Mercredi, plusieurs groupes d'enfants ont également garni les sièges bleus des hautes tribunes, qui se sont rapidement remplies dès la fin de la matinée.

Une préparation grâce à l'expérience des JO

Les escrimeurs ont également sollicité le témoignage des médaillés des JO, qui ont étrenné le lieu fin juillet et début août. "J'ai beaucoup discuté avec Yannick Borel et Auriane Mallo-Breton, on a fait des retours d'expérience", dévoilait la semaine dernière Sébastien Barrois, "team leader" de l'équipe. "Je m'étais préparé au bruit en regardant les JO à la télé", a de son côté assuré Ludovic Lemoine, tandis que Maxime Valet s'était particulièrement intéressé aux retours sur la luminosité dans l'enceinte.

Mais malgré toute la préparation, le moment reste une expérience très particulière. "Ça fait un choc quand on arrive dans le Grand Palais. On a beau le décrire, c'est très différent de le vivre réellement", a reconnu Clémence Delavoipière, finalement éliminée au premier tour des repêchages. "C'est très personnel comme approche", a abondé Damien Tokatlian, présent aux championnats du monde 2010 tenus au même endroit et qui était à disposition de ses coéquipiers qui en ressentaient le besoin pour partager son vécu. Dans ce cadre spécial, le clan français attend toujours de décrocher sa première médaille pour définitivement y écrire un petit bout de son histoire.

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