Après une journée de samedi bien garnie en médailles, dimanche 1er septembre a lui aussi tenu toutes ses promesses et vu la France remporter pas moins de trois médailles d'or pour doubler son nombre de titres paralympiques. Au total, ce sont neuf nouvelles médailles qui s'ajoutent en vingt-quatre heures au bilan des Tricolores
La journée des Français : un exploit en natation, des médaillés d'argent finalement parés d'or
Ce dimanche 1er septembre restera comme une journée particulièrement pourvoyeuse de médailles pour la délégation française. Mais si l'or a fait le bonheur de trois athlètes tricolores sur la journée, le titre d'Emeline Pierre en 100 m nage libre (catégorie S10) a surpris toute la Paris La Défense Arena, au nez et à la barbe de la Canadienne Aurélie Rivard, grande favorite et détentrice du record du monde.
Elle aussi a créé l'exploit. Argentée sur le contre-la-montre (catégorie C5) jeudi, Marie Patouillet a continué de compléter sa collection de breloques paralympiques dimanche en s'imposant sur la poursuite individuelle, dans une finale franco-française. Très déçue, la jeune Heïdi Gaugain, favorite à seulement 19 ans, a ainsi pris la médaille d'argent.
Lui aussi est passé de l'argent à l'or. Deux jours après sa médaille argentée sur le 10 m carabine à air debout (catégorie SH2), sa première récompense en six participations aux Jeux, Tanguy de La Forest a été sacré champion paralympique sur le 10 m carabine à air couché, en dominant de bout en bout la finale. Un exemple de persévérance.
Dimanche, la première médaille tricolore est venue de Vaires-sur-Marne, en aviron. Comme à Tokyo en 2021, Nathalie Benoît a pris le bronze en skiff (catégorie PR1). Espoir du pentathlon moderne à l'adolescence, elle s'est reconvertie à l'aviron après la découverte de sa maladie, la sclérose en plaques. En 2012 à Londres, elle avait gagné l'argent sur cette même épreuve. Moins de deux heures plus tard, l'équipe de France a arraché le bronze pour six centièmes en quatre de pointe avec barreur.
L'une des dernières médailles tricolores de la journée a elle un goût amer. Timothée Adolphe, grand favori sur le 400 m (catégorie T11), n'a pris "que" l'argent en finale, alors qu'il dominait la course depuis son départ. Comme bloqué dans les derniers mètres, il s'est laissé avaler par le Vénézuélien Enderson German Santos Gonzalez. La délégation de para-athlétisme a tout de même pu se consoler avec une belle médaille de bronze décrochée par Manon Genest au saut en longueur avec 4,59 m.
La perf' du jour : Sabrina Fortune explose son propre record du monde
La Britannique Sabrina Fortune n'a pas seulement remporté la médaille d'or du lancer de poids en catégorie F20, pour les handicaps mentaux. Déjà détentrice du record du monde avec un lancer en 14,83 m le 21 juillet à Birmingham (Royaume-Uni), l'athlète de 27 ans a pulvérisé son propre record lors de la finale pour placer la barre presque 30 centimètres plus loin avec 15,12 m. Au total, la native de Mynydd Isa, au pays de Galles, a battu quatre fois le record du monde en 2024, améliorant systématiquement sa marque depuis ses 14,56 m aux championnats du monde de para-athlétisme de Kobe (Japon) en mai.
Une série de records qui obligeait la Française Gloria Agblemagnon à réaliser un exploit pour détrôner l'ultra favorite. Elle s'est finalement contentée d'une très belle médaille d'argent grâce à un jet à 14,43 m lors de son quatrième essai. Visiblement transcendée par l'événement, l'athlète de 26 ans a effacé son précédent record personnel (13,90 m) et a fait bien mieux que sa huitième place aux Jeux paralympiques de Tokyo.
La belle histoire du jour : après quatre médailles d'argent, Yue Yang enfin championne du lancer du disque
"Je suis si heureuse de gagner cette médaille d'or. J'ai commencé le lancer du disque quand j'avais 18 ans. J'en ai maintenant 42. Je veux dire à ma fille ceci : le travail paye. Si tu persévères assez longtemps, tes rêves peuvent se réaliser." A l'instar d'une Mélina Robert-Michon qui a décroché l'argent au bout de sa cinquième participation aux Jeux olympiques, la Chinoise Yue Yang a d'abord décroché quatre places de vice-championne avant de connaître le sacre.
Dimanche au Stade de France, Yue Yang s'est imposée au lancer du disque (catégorie F64), avec 42,39 m, devant sa compatriote Juan Yao (41,98 m) et la Mexicaine Osiris Aneth Machado Plata (40,01 m). En 2008 et 2016, la lanceuse avait terminé deuxième au disque (en catégorie F42-46 à Pékin, F44 à Rio). En 2012 à Londres, elle avait pris l'argent au poids, épreuve sur laquelle elle sera alignée à Paris jeudi 5 septembre.