Après avoir enfilé ses habits de lumière lors des Jeux olympiques, le triathlon français entend bien rester sur le devant de la Seine. Bien que la course a dû être reportée, dimanche 1er septembre, à lundi, si les conditions le permettent, la journée pourrait se transformer en ruée vers l'or. Sur 11 courses de paratriathlon, l'équipe de France aligne 17 paratriathlètes avec un objectif élevé de huit médailles, soit autant que lors des derniers championnats du monde de la discipline, en 2023, ce qui était un record.
"On a de très fortes ambitions pour ces Jeux paralympiques à la maison, assume Benjamin Maze, directeur technique national de la Fédération française de triathlon (FFTri). On sait qu’il y a une pression, une attention extrêmement forte, mais je crois qu’on est prêts à y répondre. Forcément, les paratriathlètes ont envie de faire au moins aussi bien que lors des Mondiaux". En 2023 à Pontevedra (Espagne), les Bleus avaient ainsi ramené trois médailles d'or, deux d'argent et trois de bronze.
Hanquinquant bien entouré
Tête d'affiche de cette délégation ambitieuse, Alexis Hanquinquant sera forcément très attendu. Champion paralympique en titre de la catégorie PTS4, mais aussi sextuple champion du monde et d'Europe, le porte-drapeau tricolore est invaincu depuis 2019.
Quadruple champion du monde, Jules Ribstein (PTS2) sera un autre candidat à l'or, tout comme Elise Marc (PTS4), triple championne du monde de la discipline, mais pas alignée à Tokyo du fait de l'absence de sa catégorie au programme.
Derrière ces trois champions du monde en titre, l'équipe de France de paratriathlon compte aussi sur une flopée d'outsiders multimédaillés sur la scène internationale. Vice-champions du monde en titre, Thibaut Rigaudeau (PTVI) et Pierre-Antoine Baele (PTS4) visent ainsi le podium, même si ce dernier sera à la lutte avec Alexis Hanquinquant dans une course PTS4 masculine qui pourrait accoucher d'un triplé tricolore, avec Grégoire Berthon également au départ.
Médaillés de bronze aux derniers mondiaux, Cédric Denuzière (PTS3), Antoine Perel (PTVI) et Annouck Curzillat (PTVI) s'avancent également avec de fortes ambitions au pied du pont Alexandre-III. Sixième à Tokyo, Mona Francis espère, quant à elle, ouvrir le bal dès 8h20 lors de la course femmes PTWC, tandis que Michaël Herter (PTS3) et Gwladys Lemoussu (PTS5, bronze à Tokyo) pourraient aussi s'inviter sur les podiums.
La Seine comme seule adversaire ?
Au bas mot, l'équipe de France assume son objectif de huit médailles, mais pourrait donc réussir l'exploit d'en ramener une dizaine en alignant 17 parathlètes sur 10 des 11 courses du jour. Pour réussir cela, les Français ont peaufiné les moindres détails, allant jusqu'à être conseillés par un nageur en eau libre pour apprivoiser le fort contre-courant de la Seine.
"On a vu, lors des épreuves olympiques, que certains athlètes, sur la remontée de la Seine, ont fait du surplace. La Fédération internationale et Paris 2024 ont adapté le circuit pour que le courant ne pèse pas trop. Tout ça a été travaillé, rassure Benjamin Maze. On est plutôt sereins, une partie de l'encadrement suit ça de très près pour transmettre les informations aux athlètes. La natation sera clé."
"On s’est focalisés sur tous les ingrédients qui vont permettre de construire ce succès et on a notamment travaillé sur la fraîcheur des sportifs. On veut réaliser un bilan qui sera historique."
Benjamin Maze, directeur technique national des Bleusà franceinfo: sport
Après des Jeux olympiques déjà historiques, marqués notamment par l'avènement de Cassandre Beaugrand et le bronze de Léo Bergère, la délégation paralympique pourrait donc confirmer le nouveau statut du triathlon tricolore, devenu une référence internationale depuis plusieurs années. Et ainsi accentuer encore un peu plus l'essor spectaculaire de la discipline en France.