Accompagner un athlète vers les sommets paralympiques mérite-t-il forcément une médaille ? Les guides et les assistants ne sont pas tous logés à la même enseigne lors des Jeux de Paris. Même s'ils sont essentiels à la réussite des athlètes, le niveau d'implication n'est pas équivalent selon les disciplines.
En para-athlétisme, paracyclisme et paratriathlon, les guides réalisent une véritable performance sportive en courant, pédalant ou nageant aux côtés des athlètes malvoyants ou non-voyants. Ils les accompagnent jusqu'à la ligne d'arrivée - avec l'obligation de la franchir après le para-athlète. C'est donc logiquement qu'ils ont le droit, depuis les Jeux de Londres en 2012, de monter sur le podium pour recevoir leur propre médaille. Dans ces disciplines, ils sont considérés par le Comité paralympique et sportif français (CPSF) au même titre que les gardiens du cécifoot, qui guident par la voix leurs coéquipiers sur le terrain, et que le barreur en aviron, qui oriente les rameurs.
En paratir, l'assistant n'a pas la chance de rêver à la médaille. "Les assistants en paratir jouent un rôle de soutien logistique, aidant 'seulement' à charger l’arme, précise la Fédération française de tir à franceinfo: sport. La performance en tir est totalement individuelle, et l'assistant n'intervient pas directement pendant l'exécution du tir. L'acte de tirer, qui détermine le résultat, est réalisé uniquement par l'athlète." En clair, si le rôle de l'assistant est primordial pour l'athlète, il n'influe pas sur le résultat des compétitions. "Il n’y a même aucune interaction entre le tireur et l’assistant", précise la FFTir. Il ne reçoit donc pas de médaille si "son" paratireur monte sur le podium.
Pas d'influence sur la performance sportive, pas de médaille
Pour la boccia, où des assistants sont également présents, c'est un peu plus compliqué. Dans la catégorie BC1 (athlètes ayant une limitation modérée de mouvement des bras et des épaules, et considérable du tronc et des jambes, lançant en position assise), les assistants peuvent intervenir pour la stabilisation du fauteuil à la demande du joueur. "C'est un peu comme pour le tir, ces assistants n'influent pas sur la performance sportive, et ils ne peuvent donc pas recevoir de médaille", explique Sophie Ternel, de la Fédération française handisport.
Dans la catégorie BC3 (athlètes ayant une limitation de mouvement du tronc modérée et une limitation de mouvement des membres élevée, qui utilisent des dispositifs d’assistance comme une rampe, un pointeur de tête, ou une licorne), les assistants interviennent pour exécuter les commandes du joueur. "Leur rôle est prépondérant sur la performance sportive", assure Sophie Ternel. Ils monteront donc sur le podium en cas de belle performance de leur athlète.