Un premier déplacement pour essayer de rebondir. Le XV de France se déplace sur la pelouse de Murrayfield, samedi 10 février (15h15, en direct sur France 2 et france.tv), pour le compte de la deuxième journée du Tournoi des six nations. Battus lors de leur entrée en lice contre l’Irlande, les Bleus vont tenter de relever la tête et d’enfin lancer leur tournoi. Pour cela, il faudra prendre le meilleur sur une équipe d’Ecosse bien partie après sa victoire inaugurale au pays de Galles.
Une gestion des temps faibles primordiale
Sur la pelouse de Murrayfield, la victoire reviendra peut-être à l’équipe qui saura le mieux gérer ses temps faibles. Dominé presque de bout en bout dans le match d’ouverture, le XV de France, dépassé, n’a pas su se créer beaucoup de temps forts pour contrebalancer ses nombreux temps faibles.
Mais les Bleus auront aussi l’opportunité de profiter des temps faibles de leurs adversaires, qui ont démarré leur Tournoi en soufflant le chaud et le froid face aux Gallois. A une première période de haut vol a succédé un gros trou d’air après la pause, pour une victoire finale d’un petit point seulement (27-26). "La victoire, c'est super, mais la deuxième période était vraiment très loin de ce qu'on aurait aimé faire", avait regretté le feu follet Finn Russell au micro de la BBC après le coup de sifflet final, évoquant aussi "un peu de suffisance". Une suffisance qui a failli leur être fatale, et qui a peut-être donné quelques clés aux Bleus.
Le combat et la discipline dans la mêlée et les rucks
Une grande partie du combat va se jouer en mêlée et dans les rucks. "La France va apporter du physique, ils vont tout donner dans les mêlées, les mauls", a prévenu le sélectionneur écossais, Gregor Townsend. Ces secteurs de jeu ont été le point faible des Ecossais lors de leur premier match, même dans leurs temps forts. Très indisciplinés, Finn Russell et ses coéquipiers ont été sanctionnés de neuf pénalités en mêlée ou dans les rucks, sur 16 au total. Une indiscipline utilisée par Gregor Townsend pour expliquer la mauvaise passe des siens après la mi-temps.
Le XV de France va de son côté retrouver un pack au complet, après une heure en infériorité numérique face à l'Irlande et des ajustements forcés sur la pelouse, avec du bon et du moins bon. "Sur la phase de ruck, on a pas mal de ballons perdus. On a été performants sur la mêlée fermée, mais on encaisse quand même deux ballons portés, ce qui est dommageable", analysait François Cros en zone mixte après le match contre l'Irlande.
Avoir la maîtrise en touche
Le secteur de la touche sera aussi à surveiller. Avec quatre touches perdues (sur 18), l'alignement tricolore est passé à côté contre l'Irlande. "Ce qui nous a fait cruellement défaut, c'est de jouer sans numéro 5 pendant quasiment soixante-dix minutes, a reconnu Fabien Galthié en conférence de presse. On peut s'adapter, on l'a fait. Mais il nous a manqué des armes pour harceler, mettre en difficulté et défendre cette zone de conquête".
Pour inverser la tendance face à l'Ecosse, le staff des Bleus a choisi d'aligner dès le coup d'envoi Cameron Woki, qui retrouve son rôle de capitaine de la touche, partagé avec Charles Ollivon. Sauteur exceptionnel, le joueur du Racing va venir soigner un secteur qui a souffert et qui devrait peser sur la rencontre. D'autant que du côté du XV du Chardon, il va falloir faire sans le géant Richie Gray (2,08 m), très précieux dans l'exercice, mais blessé au biceps face aux Gallois et qui a déclaré forfait pour le reste du tournoi.
Résister à l'environnement et au contexte particulier
Le déplacement en Ecosse est toujours un moment spécial. Dans un stade mythique du rugby mondial, les adversaires du XV du Chardon viennent se frotter aux joueurs, mais aussi à un public bouillant. "Tout le monde dit que c’est génial, le public est déchaîné, ils ont une culture qui leur est propre", a assuré lors du point presse du milieu de semaine Paul Boudehent, qui a joué ses premières minutes sous le maillot bleu à Murrayfield, en août 2023. "C’est un pays et des gens très fiers, ce sont de gros guerriers, ils feront tout pour nous faire mal demain", a abondé Grégory Alldritt en conférence de presse d'avant-match.
Face à l'Ecosse, le XV de France affronte surtout sa bête noire, l'équipe qui l'a le plus souvent battu depuis 2020 et le début de l'ère Galthié (trois fois, aux Tournois 2020 et 2021 et en match de préparation à la Coupe du monde 2023). "On n'a jamais eu de match facile contre l'Ecosse", a rappelé le capitaine des Bleus. En cas de quatrième défaite, synonyme d'une série de trois revers inédite avec le sélectionneur actuel, les Bleus s'enfonceraient un peu plus dans le doute.