Une démonstration de maitrise. Grande favorite de la première demi-finale, la Nouvelle-Zélande a dominé son sujet, vendredi 20 octobre, pour écarter l'Argentine (44-6) et rallier la finale de la Coupe du monde, la cinquième de son histoire. Les All Blacks, qui ont subi l'agressivité des Pumas durant les dix premières minutes, ont progressivement mis la main sur le match, passant trois essais en première mi-temps, avant de consolider tout en contrôle leur victoire en deuxième période. Ils tenteront de remporter un quatrième titre mondial, le 28 octobre, face à l'Afrique du Sud ou l'Angleterre.
Sous les yeux des légendes néo-zélandaises Richie McCaw et Sonny Bill Williams, et dans un Stade de France à l'ambiance timide par rapport au match au sommet des poids lourds français et sud-africains, les hommes en noir ont confirmé qu'ils étaient redevenus l'épouvantail que personne ne veut affronter. Renforcés par le retour de l'ailier explosif Mark Telea et la titularisation de l'immense Sam Whitelock, All Black le plus capé de tous les temps (152 sélections), les Blacks ont dégoûté les Argentins toute la partie.
L'Argentine trop vite dépassée
Pourtant agressifs d'entrée, et portés par des supporters - plus souvent affublés du maillot de Lionel Messi que des Pumas - bruyants avant de se calmer après les deux premiers essais des All Blacks par Will Jordan (11e) et Jordie Barrett (17e), nommé homme du match, les Argentins ont peu à peu subi la vague néo-zélandaise. Dominés par les avants, souvent pénalisés en attaque et barrés par le très bon repli des Blacks en défense, les Pumas ont dû se résigner face à une équipe bourrée de certitudes et de sérénité sur ses fondamentaux. Au total, cela donne sept encaissés et aucun marqué.
La température clémente à Paris et la Marseillaise entonnée en début de partie n'ont pas suffi à réchauffer un stade endormi, et sans doute encore sous le coup de la frustrante défaite des Bleus en quarts de finale. Il régnait alors l'impression d'assister à une démonstration de rugby par une équipe désormais sûre de sa force, et qui ne semble pas montrer de réel point faible dans son jeu.
Les All Blacks à une marche d'un quatrième sacre
Le demi de mêlée de poche, Aaron Smith (1,71m), y est même allé de son essai dès le début de la seconde période, zigzaguant entre des Argentins incapables de contrôler la vivacité des Néo-Zélandais (42e). L'ouvreur Richie Mo'Unga, encore indispensable à son équipe dans le jeu et au pied, a ajouté l'essai fatal quelques minutes plus tard (49e) pour placer les Pumas hors de portée (34-6). L'ailier Will Jordan y est lui allé de son triplé pour alourdir le score. Avec huit essais au total, il égale le record d'essais marqués sur une seule édition, détenu par ses compatriotes Jonah Lomu (1999) et Julian Savea (2015), accompagnés du Sud-Africain Bryan Habana (2007).
Battue d'entrée par la France, la Nouvelle-Zélande n'a fait que monter en puissance depuis, alternant humiliations en règle (71-3 face à la Namibie, 96-17 face à l'Italie et 73-0 face à l'Uruguay), victoire à l'arraché (face à l'Irlande) et donc une démonstration de maîtrise face à l'Argentine, qui n'a pu que constater l'écart qui la sépare encore d'une première finale de Coupe du monde. Elle s'arrête pour la troisième fois de son histoire à ce stade après 2007 et 2015. En finale, les All Blacks retrouveront soit l'Angleterre, qu'ils n'ont jamais rencontré pour le titre, soit l'Afrique du Sud, leur bourreau de 1995, et qui leur disputera un 4e titre mondial, ce qu'aucune équipe n'a jamais réussi.