Pouvait-il en être autrement ? Grande favorite à sa succession, Iga Swiatek a remporté Roland-Garros en patronne, samedi 8 juin, au terme d'une finale maîtrisée de la tête et des épaules contre l'Italienne Jasmine Paolini. Une fois la mire réglée après un début de premier set nerveux, la Polonaise n'a plus laissé aucune chance à la 15e mondiale de revenir, enchaînant 10 jeux d'affilée pour finalement s'imposer 6-2, 6-1 en 1h08.
La numéro 1 mondiale décroche ainsi son cinquième titre en Grand Chelem, le quatrième à Paris après ceux acquis en 2020, 2022 et 2023. Elle devient par ailleurs l’égale de la Belge Justine Henin et de l'ex-Yougoslave Monica Seles, les seules à avoir aligné trois victoires consécutives porte d'Auteuil dans l'ère Open.
La machine lancée après trois jeux
L'effet de surprise n'a cette fois pas suffi à la tête de série numéro 12, Jasmine Paolini, qui n'avait jamais passé plus d’un tour en Majeur avant cette année. Pour sa première finale, la néophyte transalpine a espéré un quart d’heure, avant de comprendre que la marche serait trop haute face à Iga Swiatek, invaincue depuis trois ans dans son jardin d'Auteuil et sur une série de 18 victoires de rang sur sa surface de prédilection.
Après un léger retard à l'allumage et un break concédé dès le troisième jeu, alors qu'elle affichait déjà sept fautes directes (soit la moitié de son total en demi-finale contre Coco Gauff) et au moins autant de mauvais choix, la Varsovienne s'est réveillée.
Sûrement marquée par le long combat final de l'an dernier contre la Tchèque Karolina Muchova qu'elle voulait s'éviter cette fois, elle s’est libérée une fois menée 2-1 et a enchaîné froidement les cinq jeux suivants pour s’offrir le premier set. De quoi écœurer le kop italien, maillots vert-blanc-rouge sur le dos, qui tentait d’entraîner le public du court Philippe-Chatrier derrière sa protégée.
Une finale dans la lignée de son tournoi
Dès lors, le rouleau compresseur polonais semblait inarrêtable pour une Jasmine Paolini incapable de tenir son jeu habituel en fond de court et en grande difficulté sur sa mise en jeu (39% de points gagnés sur première balle, 40% sur deuxième).
Toujours à distance des coups de la lauréate des WTA 1000 de Madrid et de Rome, la Toscane a encaissé cinq nouveaux jeux, sans pouvoir réagir, dans la deuxième manche. L’honneur sauf après l'hémorragie stoppée à 5-1, elle a définitivement cédé sur un service gagnant d'une Iga Swiatek, presque mesurée dans sa joie malgré la balle de match transformée.
A 28 ans, la finaliste malheureuse - qui n'a jamais inscrit plus de trois jeux face à Iga Swiatek en trois affrontements - pourra se consoler en tentant d'aller chercher un titre en double avec sa compatriote Sara Errani, finaliste en 2012 et présente dans son box sur le Central samedi. De quoi ponctuer une quinzaine déjà fabuleuse pour elle, qui intégrera le top 10 pour la première fois lundi. Mais la performance majuscule est à mettre à l'actif de la numéro 1 mondiale.
Depuis sa victoire arrachée au deuxième tour après une balle de match sauvée contre Naomi Osaka, Iga Swiatek est tout simplement devenue injouable sur l'ocre parisienne, infligeant raclée sur raclée sur son parcours (17 jeux encaissés en cinq matchs) et faisant souvent passer des joueuses confirmées pour des habituées du circuit Challenger.
Si le tableau masculin des Internationaux de France se prépare à un grand vide sans Rafael Nadal, la Polonaise s’affirme chaque année un peu plus et rappelle, à seulement 23 ans, qu’elle n’est pas près de lâcher sa couronne de reine de la terre battue.