Du haut de ses 17 ans, Mirra Andreeva a montré qu’elle pouvait tenir tête aux meilleures joueuses du monde. Et même à Aryna Sabalenka, actuelle numéro 2 mondiale. La Russe s’est imposée face à la Biélorusse, en trois sets (6-7 [5-7], 6-4, 6-4) et près de deux heures et demie de match. Elle affrontera Jasmine Paolini, tombeuse surprise d’Elena Rybakina, quelques heures plus tôt. Les deux joueuses joueront leur première demi-finale de Grand Chelem.
Tout au long de la rencontre, la numéro 2 mondiale a oscillé entre le bon et le beaucoup moins bon, sans montrer beaucoup de constance, mais plutôt de la souffrance. Aryna Sabalenka a breaké d’entrée son adversaire, sans parvenir à garder son avantage. Le visage des très mauvais jours s’est installé et ne l’a plus quittée, malgré les encouragements réguliers d'un Philippe-Chatrier ensoleillé.
Mirra Andreeva imperturbable
Et même si elle a remporté le premier set après une belle séquence, la Biélorusse s’est montrée fébrile, très souvent agacée, parfois gênée physiquement. Le kiné a dû venir deux fois s'occuper d'elle. Impassible, Mirra Andreeva est restée concentrée et appliquée. Elle a notamment converti toutes ses balles de break (5/5 contre 6/10 pour Aryna Sabalenka), dont celle qui lui a permis de remporter le deuxième set. Bien plus à l’aise sur ses déplacements que son adversaire, la Russe a essentiellement joué long de ligne avec efficacité.
Et à 2-2, dans le troisième set, la numéro 2 mondiale a changé d'attitude. Elle a commencé à réclamer le soutien du public, s'est offert trois balles de break, puis le break. Puis, un peu à l'image de toute la rencontre, Aryna Sabalenka a laissé filer son avance et a été punie d'un debreak immédiat. Mirra Andreeva, beaucoup plus régulière, ne s'est jamais laissé déborder, ni par ses émotions, ni par son jeu. Et c'est elle qui jouera les demies : elle est la plus jeune joueuse à atteindre ce stade d'un Grand Chelem depuis Martina Hingis en 1996, à l'US Open.
"Parfois, j’oubliais quel était le score, a-t-elle livré après sa victoire. J’ai vraiment essayé de ne pas faire de fixette sur ça. Quand j’ai joué la deuxième balle de match, j’ai imaginé que je sauvais une balle de break. J’ai essayé de jouer de façon audacieuse."