Les Bleues sont bien lancées. Avec sa victoire bonifiée au pays de Galles (40-0), dimanche 21 avril, l'équipe de France a continué son sans-faute dans le Tournoi. Portées par une ligne de trois-quarts remodelée mais en jambes, et une mêlée dominante, les Françaises ont signé une quatrième victoire de rang, avant de retrouver les Anglaises pour la "finale" de la compétition. Voici ce que l'on a aimé et moins aimé de la prestation des Bleues à Cardiff.
On a aimé
Un nouveau festival offensif
Les longues séquences du début de Tournoi sans réussir à trouver la faille sont oubliées. Comme face à l'Italie il y a une semaine, les Bleues se sont montrées offensives pour décrocher une large victoire. Les joueuses de Gaëlle Mignot et David Ortiz ont régalé avec six essais et 40 points inscrits, et jusqu'à la dernière minute ou presque, avec l'ultime réalisation de Joanna Grisez juste avant la sirène.
Une performance d'autant plus intéressante que les Bleues n'ont pas forcément tenu la possession (62% pour les Galloises). "Dès qu’on récupérait le ballon, on arrivait à créer des choses, c’est ça qui m’a le plus marquée", a savouré la capitaine Manae Feleu après la rencontre. "Notre projet de jeu a changé, il fallait s'adapter, là on est vraiment en train de montrer de belles choses", a appuyé Pauline Bourdon. Cela faisait un an que les Bleues, qui confirment leur statut de deuxième meilleure attaque, n'avaient pas enchaîné deux matchs en marquant au moins six essais (Ecosse et pays de Galles au Tournoi 2023).
L'apport des septistes
C'était la grande nouveauté de la composition : la titularisation sur les lignes arrières des trois septistes, Anne-Cécile Ciofani et Joanna Grisez aux ailes, et Chloé Jacquet au centre. Les trois joueuses, en jambes et qui ont disputé les 80 minutes, ont rendu une bonne copie sur la pelouse de l'Arms Park. "Elles ont fait un match complet, elles ont montré ce qu’elles pouvaient apporter dans les changements de rythme, la vitesse, les prises d'initiatives et la défense", a salué le co-sélectionneur David Ortiz après le match.
"Ce sont des joueuses de haut niveau, qui ont la rage de vaincre, a complété la co-sélectionneuse Gaëlle Mignot. On veut avoir un gros groupe France, où tout le monde apporte sa pierre à l’édifice."Parmi les septistes, Joanna Grisez a particulièrement attiré l'attention, avec son doublé sur deux interceptions et une belle feuille de statistiques (141 mètres parcourus, 3 défenseures battues).
Une mêlée au sommet
Le secteur de la conquête est celui qui a donné le plus de satisfaction. Face aux Galloises, les Bleues ont pu compter sur une mêlée conquérante et irrésistible (neuf mêlées gagnées, aucune perdue). C'est d'ailleurs d'une mêlée parfaitement négociée qu'est parti le troisième essai tricolore, marqué par la troisième ligne Romane Ménager (31e). "Ça nous a mis en confiance,c'est quelque chose qu'on a beaucoup travaillé cette semaine. On avait à cœur de montrer pour la semaine prochaine qu'en mêlée, on était là", a assuré Manae Feleu.
"On a un bon pack, elles bossent dur, Gaëlle (Mignot) est dure avec elle et ça se voit sur le terrain. Il va falloir garder ça pour la semaine prochaine", a pour sa part expliqué Pauline Bourdon, qui introduit les mêlées bleues quand elle est sur le terrain. De très bon augure avant de retrouver les Anglaises, également dominantes dans l'exercice.
On a moins aimé
La touche française en difficulté
Si la mêlée a bien fonctionné, les Bleues n'ont pas été dominantes en touche. Bousculées par les Galloises, elles en ont perdu quatre, moitié moins que le nombre de touches gagnées. "Aujourd'hui on n'a pas su rentrer dans ce match-là, on a fait face à une équipe galloise qui a su défendre, qui nous a lus et nous a mis en difficulté là-dessus. C’est un constat factuel sur lequel on va travailler", a sobrement commenté David Ortiz.
Le collectif tricolore a identifié la touche comme secteur "prioritaire" à travailler avant le choc du week-end prochain, face à des Anglaises spécialistes des ballons portés. "Il y a plein de choses à blâmer, parfois le lanceur, parfois l'annonce, mais il faut aussi savoir dire quand l'équipe défend bien, et là elles ont très bien défendu ,et nous, on a mis du temps à s'adapter", a regretté de son côté la talonneuse Agathe Sochat.
Trois cartons et trop d'indiscipline
C'est l'autre point de noir de la rencontre. Alors qu'elles n'avaient encore concédé aucun carton, trois joueuses de l'équipe de France ont été sanctionnées dimanche après-midi sur la pelouse. Le premier carton est tombé dès les premières minutes de jeu, pour un plaquage haut d'Anne-Cécile Ciofani, tandis que Chloé Jacquet, autrice d'un en-avant volontaire, a dû quitter ses partenaires après la sirène (80e). Entre les deux, Assia Khalfaoui a elle aussi été sanctionnée, pour un plaquage tête contre tête (63e).
"Sur celui d'Anne-Cécile et celui d'Assia c'est de l'envie, sur celui d'Assia et de Chloé, il faut qu'on soit vigilantes sur la fin de match, ce sont des petites fautes qui peuvent faire mal sur une fin de match avec un score serré, a analysé Manae Feleu. Vivre ces erreurs maintenant, c’est peut-être aussi très bien, on peut être attentives là-dessus pour la semaine prochaine." Car face à la force de frappe anglaise, les Bleues ne pourront pas se permettre de perdre des joueuses.