Eh bien depuis 1970, il y en a beaucoup plus ! Aujourd’hui, environ 25% des exploitations agricoles sont dirigées par des femmes. En 1970, elles n’étaient que 8%. Un chiffre qu’il faut quand même nuancer. Cette augmentation s’explique aussi parce que désormais le travail des femmes peut être quantifié. En fait, à l’époque, elles aidaient souvent les hommes (maris, pères, frères…) et étaient très actives dans l’exploitation. Mais elles n’avaient aucun statut social. Deux évolutions ont permis de changer ça : la création, en 1985 des Exploitations agricoles à responsabilité limitée (EARL) autorisant les époux à être les seuls associés. Et le statut de « conjoint collaborateur » crée en 1999 qui a permis une reconnaissance professionnelle du travail des femmes.
Au total, les femmes représentent 30% des actifs permanents agricoles. L’agriculture a longtemps été considérée comme étant un métier pour les hommes parce que trop pénible et trop exigeant physiquement. Si les mentalités changent, la part des femmes dans le secteur reste minoritaire et n’a pas beaucoup augmenté entre 2010 et 2023. Cependant, on a pu noter une évolution dans la pratique du métier par les femmes agricultrices. Par exemple, les exploitations féminines ont plus souvent recours à la vente en circuits courts que les exploitations masculines (20% contre 15,8%). La proportion d’exploitations « féminines » certifiées bio (6,9%) est un peu plus élevée que celle d’exploitations « masculines » (5,3%). Elles proposent aussi deux fois plus souvent un hébergement touristique que les exploitations masculines, et 4,8% proposent des activités de loisir contre seulement 0,8%. Les femmes participent donc largement à faire évoluer les métiers agricoles. Et certains spécialistes parient sur le fait que cette tendance va s’accentuer à l’avenir, car la part des femmes dans l’enseignement agricole augmente.