Notre-Dame : Macron en mission
C dans l'air- 1 h 4 min
- indisponible
- tous publics
Du même programme
- C dans l'air C dans l'air Les Jeux polémiques de Paris 2024 diffusé le 18/05 | 1 h 4 min
- C dans l'air C dans l'air Spécial Iran diffusé le 26/05 | 2 h 17 min
- C dans l'air C dans l'air Edition spéciale Etats-Unis diffusé le 13/10 | 2 h 20 min
- C dans l'air plus que 1j C dans l'air Communes : le retour de la taxe d'habitation ? diffusé le 23/10 | 1 h 5 min
Cinq ans, objectif 2024 pour la reconstruction de Notre-Dame de Paris. C’est le défi lancé par Emmanuel Macron, mardi soir, depuis l'Elysée lors d'une allocution télévisée. « Nous rebâtirons la cathédrale plus belle encore et je veux que ce soit achevé d'ici cinq années », a ainsi déclaré le chef de l'Etat, au lendemain du terrible incendie qui a ravagé une partie de la cathédrale millénaire. Un délai qui s'explique notamment par le fait qu'en 2024, Paris sera, pendant 15 jours, le centre du monde avec les Jeux olympiques. Mais un délai qui semble bien court et en-deçà des estimations émises par les professionnels depuis 24 heures.
À commencer par Stéphane Bern, le M. patrimoine d'Emmanuel Macron. Il faudra « dix à 20 ans minimum » pour opérer la restauration complète de Notre-Dame de Paris, a-t-il affirmé mardi dans plusieurs médias. « Cette fois-là, ce n'est pas l'argent qui va manquer, mais tout va prendre du temps, il va falloir faire un état des lieux, de la charpente, des rosaces, de la voûte, étudier comment stabiliser et sécuriser », a expliqué celui qui a piloté l'opération loto du patrimoine l'automne dernier. Tout comme l'animateur de télévision, les responsables du Groupement des entreprises de restauration de monuments historiques (GMH) ont évoqué « entre dix et 15 ans » de chantier et ont insisté sur le fait qu'une telle restauration ne pourrait pas débuter demain : « Avant de restaurer, il va falloir mettre en sécurité le site et ça va demander énormément de travail. »
Et cette sécurisation est encore loin d’être acquise. Car si le feu est désormais éteint, les travaux de sécurisation se poursuivent afin de mettre au jour les failles du monument, dont la construction remonte à plus de huit siècles. Plusieurs points d'inquiétude subsisteraient encore sur la structure de l’édifice fragilisé, dont la voûte intérieure et deux pignons. Face au risque d’effondrement, cinq immeubles d'habitation voisins ont été évacués temporairement.
A cette problématique vient s’ajouter d’autres critères qui compliquent un peu plus la donne, dont notamment la facture. Le coût du chantier s'annonce en effet record, même si on assiste depuis lundi soir à une surenchère de la générosité. Les familles Pinault, Arnault, Bouygues, Bettencourt et les entreprises du CAC 40 rivalisent de dons faramineux. Des assureurs, des banques ainsi que plusieurs mairies, régions et départements ont également décidé d’apporter une contribution financière. Au total, les sommes récoltées seraient déjà proches du milliard d’euros. Et certains cherchent à en tirer profit. La Fondation du patrimoine a été alertée, hier, sur un site de dons frauduleux venant d’Italie.
Pour tenter de donner « un cadre légal » à ces dons qui affluent de toutes parts, l’État a mis en place un portail commun pour récolter les fonds. Le Premier ministre a également annoncé ce mercredi la présentation « dès la semaine prochaine » d’un projet de loi qui prévoira notamment une réduction fiscale dérogatoire de 75 % pour les donations des particuliers en dessous de 1000 euros, contre 66 % au-delà de cette somme. Les entreprises, bénéficieront elles des réductions d’impôts, dites de mécénat, dans les conditions actuelles, soit 60 %. Enfin un « concours international d’architecture sur la reconstruction de la flèche » de Notre-Dame, détruite par les flammes, va être lancé. L’objectif est de doter la cathédrale « d’une nouvelle flèche adaptée aux techniques et enjeux de notre époque », a expliqué Edouard Philippe, à l’issue d’un Conseil des ministres consacré exclusivement à la question de la reconstruction de la cathédrale, une tâche qui s’annonce titanesque.
Invités :
- Bruno Jeudy, rédacteur en chef du service politique de Paris Match
- Jean-François Colosimo, historien des religions
- Mathieu Lours, historien de l’Architecture, spécialiste des cathédrales
- Maryvonne de Saint-Pulgent, ancienne directrice du patrimoine au ministère de la Culture
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé