impôt à la source : le grand saut !
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Le 1er janvier a marqué l'entrée en vigueur officielle de la très attendue réforme du prélèvement à la source, initiée sous François Hollande et reportée une première fois. Un changement d'ampleur, qui représente 70 milliards d'euros de recette pour l'État chaque année. L’impôt sera désormais prélevé, 12 mois sur 12, directement sur les revenus et non plus un an après leur versement, comme c’était le cas jusqu’en 2018 en France. Presque tous les revenus sont concernés : salaires, retraites, revenus des indépendants, revenus fonciers récurrents et revenus dits de « remplacement », comme l’assurance chômage.
« Il était temps que la France passe au prélèvement à la source, a déclaré au Monde le ministre de l’Action et des Comptes publics, Gérald Darmanin. Tous nos voisins ont fait cette réforme de simplicité. L’impôt à la source, c’est payer son impôt au moment où on touche ses revenus, et le montant de votre impôt s’adapte à votre vie ».
Reste que la mise en place de cette réforme soulève des inquiétudes parmi les Français. S’ils se disent majoritairement favorables au prélèvement à la source, 72 % d’entre eux expriment une crainte liée à sa mise en place, selon un sondage mené par OpinionWay pour Vousfinancer, avec en tête la peur d’erreurs dans le montant prélevé (34 % des Français). Sont également redoutés une baisse du pouvoir d’achat (24 % des réponses) ou encore le sentiment de gagner moins d’argent (19 %).
Cette hantise de voir le pouvoir d’achat baisser risque-t-elle de raviver la colère des Gilets jaunes ? La somme que l'employeur versera directement au salarié se trouvera diminuée dès fin janvier pour ceux qui paient l'impôt, alors même que les mesures de soutien au pouvoir d'achat adoptées en décembre ne seront pas toutes entrées en vigueur.
Du côté des entreprises, toutes ne sont pas prêtes. Les plus petites d’entre elles - principalement dans le bâtiment, la restauration ou le commerce - , estiment ne pas avoir les moyens humains et financiers de gérer les démarches administratives liées à cette réforme. Selon Bercy, environ 35 000 entreprises privées ne sont pas encore branchées au nouveau système dit de déclaration sociale nominative (DSN), par lequel va transiter les informations de la paie des salariés et qui va servir à appliquer le prélèvement à la source.
Réforme fiscale majeure de ce début d’année, l’impôt sur le revenu pose la question des effets qu’il pourrait avoir sur l’équilibre de l’économie française, fragilisée fin 2018 par la crise des Gilets jaunes. Après les mesures annoncées par le président de la République, début décembre, le déficit public devrait s’élever à 3,4 % du PIB en 2019, au-delà de seuil de 3 % fixé par l’Union européenne. Quant au taux de chômage, s’il poursuit une lente décrue avec 9,1 % de chômeurs au troisième trimestre 2018, il reste loin des objectifs affichés par la ministre du Travail, Muriel Pénicaud, qui promet un taux de 7 % d’ici 2022.
Que dire de la santé économique de la France en ce début d’année ? Quelles seront les conséquences du prélèvement à la source sur la croissance économique de la France, mais aussi sur la consommation des Français ? Les entreprises sont-elles suffisamment préparées ? Cette réforme risque-t-elle de raviver la colère des Gilets jaunes ?
Invités :
- Jean-Marc Daniel, économiste et auteur du livre « Les impôts. Histoire d’une folie française »
- Fanny Guinochet, journaliste en charge des questions économiques et sociales à L’Opinion
- Cécile Crouzel, chef de service adjointe au Figaro Economie
- Mathieu Plane, économiste à l’OFCE
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé