Les Gilets jaunes bousculent l’Europe
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Pour le dernier Conseil de l’année, qui a lieu aujourd’hui à Bruxelles, les discussions s’annoncent houleuses entre les dirigeants de l’Union européenne. Avec le Brexit, le retrait d’Angela Merkel de la vie politique, la montée des populismes en Europe et la révolte des Gilets jaunes en France, la situation est des plus délicates. D’abord accueilli comme le « sauveur de l’Europe », Emmanuel Macron se retrouve aujourd’hui dans une posture compliquée, entre les mesures annoncées pour sortir la France de cette crise sociale et le déficit budgétaire du pays, scruté par Bruxelles. Ces propositions, estimées à plus de 10 milliards d’euros, risquent en effet d’entraîner un dépassement des 3 % de déficit autorisés par l’Union européenne. Une règle à laquelle elle ne dérogera pas pour la France, comme l’a souligné le commissaire européen aux affaires économiques, Pierre Moscovici. Même si un dépassement pourrait être « envisageable » s’il reste « temporaire et exceptionnel ». Le budget final de la France sera analysé au printemps par la Commission européenne.
Pour Matteo Salvini, il n’y a pas à tergiverser : l’Europe ne doit pas accorder de traitement de faveur à la France, qu’elle soit en crise ou non. Le ministre de l’Intérieur italien, qui avait engagé un bras de fer avec l’Union européenne sur le budget de son propre pays, mise sur « le bon sens de Bruxelles » face aux « demandes milliardaires d’un Macron en difficulté évidente ». Mardi, le vice-Premier ministre italien, Luigi Di Maio, avait déjà estimé que le cas français risquerait de poser « un problème » si les règles sont « les mêmes pour tous », pour une question d’égalité. Bruxelles a en effet refusé la proposition de budget de l’Italie qui prévoyait un déficit à 2,4 %, tandis que celui de la France devrait frôler les 3,4 % à cause des mesures d’urgence annoncées. Si la comparaison entre les deux pays est tentante, Pierre Moscovici a souligné que les situations restent « différentes », puisque la dette publique italienne s'élève à 131 % du PIB (soit 2 302 milliards d'euros), contre 97 % pour la France (soit un peu moins de 2 300 milliards d’euros).
Au cœur de cette fin d’année mouvementée pour l’Union européenne figure toujours le Brexit. Malgré les attaques de ses opposants, les turbulences politiques dans son propre parti et la pression de l’Europe, Theresa May fait preuve de ténacité. Hier soir, la Première ministre britannique a survécu à un vote de défiance lancé par l’aile droite des Conservateurs, et en reste donc la chef. Un regain de confiance opportun qui lui permet de gagner du temps afin de peaufiner son projet de Brexit. Pourtant, la partie est encore loin d’être terminée, puisqu’il lui reste à faire voter l’accord sur la sortie de l’Union européenne, alors que 117 députés de son parti y sont hostiles. Mais Theresa May compte bien persévérer pour aboutir à ce divorce délicat : elle s’entretient aujourd’hui avec ses homologues européens pour tenter d’obtenir de nouvelles garanties sur l’accord du Brexit.
L’Union européenne autorisera-t-elle la France à dépasser les 3 % de déficit budgétaire pour sortir de la crise ? L’Italie va-t-elle continuer à tenir tête à Bruxelles ? Theresa May parviendra-t-elle à faire voter son projet de Brexit ?
Invités :
- Jérôme Fourquet, Directeur du département Opinion de l’institut de sondages IFOP, auteur du livre « Le nouveau clivage ».
- Jean-Dominique Giuliani, Président de la Fondation Robert Schuman.
- Dominique Seux, Directeur délégué de la rédaction des Échos.
- Catherine Mathieu, Économiste à l'Observatoire français des conjonctures économiques.
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé