Israël/Hamas : la trêve, les otages... et l'effet Trump ?
C dans l'air- Décryptage & investigation
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Après quinze mois de guerre, un accord a été trouvé entre Israël et le Hamas pour cesser les bombardements sur Gaza et programmer la libération progressive des otages israéliens. 33 d’entre eux seraient libérés à partir de dimanche en échange d'un millier de prisonniers palestiniens. Avec le cessez-le-feu, l'armée israélienne est censée se replier vers l'Est et permettre à davantage d’aide humanitaire d’entrer dans l’enclave palestinienne. Voilà ce que prévoit la première phase de l'accord annoncée mercredi soir par les médiateurs qataris, égyptiens et américains qui doit durer 42 jours. Une trêve qui marquerait la fin du calvaire pour les Gazaouis, comme pour les otages israéliens enlevés au cours de l'attaque du Hamas le 7 octobre 2023.
Mais de nombreux points restent à régler et l’accord semble encore loin d’une mise en œuvre effective dès dimanche 19 janvier. En cause ? En Israël, le Premier ministre a accusé ce jeudi le Hamas de provoquer "une crise de dernière minute" en revenant sur certains points de l’accord et refuse de donner son feu vert immédiat à la trêve. La veille, son ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, avait dénoncé publiquement cet accord qu’il qualifie de "capitulation" et avait appelé son collègue d’extrême droite, le ministre des Finances Bezalel Smotrich, à se joindre à lui pour faire tomber le gouvernement. De son côté, le Hamas a, par la voix d’un de ses dirigeants cités par l’AFP, assuré que le mouvement s’en tenait à l’accord négocié hier, rejetant ainsi les accusations d’Israël.
L’État hébreu devait initialement réunir un cabinet de sécurité ce jeudi pour valider les termes de l’accord. Alors que va décider Israël ? Que prévoit cet accord ? Quel a été le rôle des présidents américains dans ces négociations ? Les Etats-Unis ont affirmé être "confiants" pour résoudre les "problèmes de dernière minute" soulevés par les Israéliens. La veille Joe Biden n'a pas caché sa satisfaction, saluant "des mois de diplomatie intense" pour aboutir à l’accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hamas à Gaza. Le président américain en fonction pour quelques jours encore a souligné aussi que son administration a "parlé comme une seule équipe" avec celle de Donald Trump qui s’apprête à reprendre les manettes dès lundi 20 janvier. Donald Trump, de son côté, s’est félicité de cet accord, jugeant qu’ "il n’a été possible que parce qu’il a été élu en novembre dernier". Lui qui voulait un succès diplomatique avant son entrée à la Maison-Blanche avait promis récemment "l'enfer" à la région si un accord n'était pas noué avant son arrivée au pouvoir, le 20 janvier prochain. Son futur secrétaire d'État a également prôné une "diplomatie audacieuse" pour mettre un terme à la guerre menée en Ukraine par la Russie.
Les experts :
- Bruno TERTRAIS - Directeur adjoint de la FRS, la fondation pour la Recherche Stratégique, conseiller géopolitique à l’institut Montaigne, auteur de l’atlas des frontières publié aux éditions des arènes
- Agnès LEVALLOIS - Spécialiste du Moyen Orient et vice-présidente de l’IREMMO, l’Institut de Recherche et d’Études Méditerranée Moyen-Orient, autrice Le Livre noir de Gaza , publié au Seuil.
- Nicole BACHARAN - Politologue et historienne, éditorialiste à Ouest France
- Pierre HASKI - Journaliste, chroniqueur en politique internationale pour Le Nouvel Obs et France Inter
Présenté par : Caroline Roux, Axel de Tarlé
Maison de production : France Télévisions / Maximal Productions